Visite de "courtoisie"

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Bon sang! Où est-ce qu'il est, le Danny ? Certes, il n'est pas totalement en retard mais j'aurais préféré qu'il arrive en avance (histoire de faire bonne impression auprès de l'autre gigolo.) Attends... ça ne serait pas le bruit d'une Pontiac Solstice que j'entends là... Oui, c'est bien ça ! Je reconnais aussitôt la cabriolet écarlarte qui se gare et le conducteur qui en sort.

Ouf ! Il s'en est fallu... Attends, qu'est-ce que ce truc ? Bon, Il est vrai que je lui ai dit de venir avec quelque chose de décontracté... moi-même, j'ai opté pour une chemise hawaïenne style coucher de soleil mais avec son T-shirt, il passera pas inaperçu. Bien, il va falloir que je lui en touche deux mots...

- Bonsoir Kit.

- Salut. Dis-moi, Danny, c'est quoi, ça ?

- Quoi... mon T-shirt ?

- Ouais, c'est censé représenter quoi au juste ?

- Ben, c'est le logo du Monde incroyable de Gumball.

- Quoi ?

- C'est un dessin animé.

- OK mais ça fait un peu gay, ton truc, là ?

- Attends, c'est toi qui a le culot de me poser cette question ?

- Ouaip.

- Et bien, je te rassure, le dessin animé n'a rien à voir avec ça, du tout.

- Si tu le dis mais ça risque de porter à...

- Confusion ? Ben, pourquoi je l'ai mis alors ?

- Putain, ça m'apprendra à te dire de te saper comme tu veux... Tant pis, on fera avec. Bien, tu-me suivis ?

- Mais je t'en prie.

En m'improvisant guide touristique, je lui montre la route à suivre. J'ai déjà eu l'occassion de venir dans ce vieil entrepôt, et celui-ci n'avait pas changé avec le temps.

Si la façade extérieur est plutôt délabrée, l'intérieur... comment vous dire... avait strictement rien à voir. Sans m'annoncer, j'entre et retrouve le lieu tel qu'à l'habitude : fumée omniprésente, alcool coulant à flot, parties de poker incessantes... bref, la routine.

L'endroit n'est pas gigantesque mais il pouvait accueillir pas mal de monde et ce soir. Mais on est pas venu pour se joindre aux festivités... J'incite Daniel à me suivre, qui s'est figé, impressionné par cette atmosphère (là, je vais pas lui en vouloir, il est vrai que l'endroit est plutôt grandiose.)

On tente de frayer un chemin à travers la foule mais un grand taureau oblige Daniel à s'interrompre sur sa lancée. Très bien, je lui laisse régler ça, Danny et ensuite, on y va.

- Quoi ?

- Sympa le T-shirt, ma jolie.

- Ouais... écoute, j'ai pas que ça à faire alors, si tu veux bien m'excu...

- Eh ! J'ai pas fini avec toi !

- Mais comme tu vois, j'ai affaire alors...

- Dis plutôt que tu as peur de te battre !

- Non, disons que je vois pas beaucoup l'intérêt de me battre avec un mec deux fois plus grand que moi et serait même pas capable de se servir de ses trois cornes !

Et alors les clameurs et les rires n'ont pas tardé à se faire entendre. Ça, c'est mon Danny ! Froid, direct, efficace. Sur ce, je lui lance "Bon, maintenant que tu as fini, active" et rapplique aussitôt. On arrive devant la porte du couillon, je frappe et un "Entrez !" nous invite à ouvrir.

Entouré de ses hommes de main (je reconnais vite Brian, normal, c'est le plus petit parmi tous ces colosses), Mr Dynamo est assis à son brueau, tout sourire. Attends de voir ce que tu vas prendre, sale serpent... Là, c'est pas une insulte, vu que Mr Dynamo est un reptile, un varan bigarré pour être exact. Mais cette fois-ci, on va régler nos comptes une fois pour toutes.

Les saluations se font en bonne éduforme et le reptile invite Daniel à s'asseoir. Moi, je reste debout, en simple spectateur, une place de choix vu ce qu'il va se passer. Rien que d'y penser, j'ai déjà un p'tit sourire en coin.

- Bien, Mr. Dynamo...

- Oh, pas de ça avec moi, appelle-moi Ivan.

- D'accord, Ivan..?

- Oui.

- J'ai compris que vous vouliez me rencontrer mais... pourquoi donc ?

- Nous savons que Mr. Walter, ici présent, se retire de la course.

- Ouiiii... et quel est le rapport avec moi ?

- Et bien, si je t'ai fait venir, Daniel, c'est parce que j'ai une proposition à te faire.

- Ah vraiment ?

- Face à ce départ plus que regrettable, j'aimerais beaucoup que tu travailles pour moi.

Pfff ! C'était tellement évident ! Attends un peu, sale vipère.

- Wow Ivan ! C'est... plutôt flatteur comme offre.

- Oui, je te l'accorde.

- Et j'ai droit à plusieurs options ?

- C'est possible mais j'espère que tu comprends qu'une offre pareille est difficilement négociable.

- Bien, dans ce cas, ma réponse est non.

- Quoi ?!

A ce moment, je me retiens de pouffer de justesse tellement sa tranche ahurie est hilarante. BIM ! Prends ça dans ta gueule, vieux con !

- Oh, Ivan, je suis sûr que vous avez très bien compris.

- D'accord mais... pourquoi ?

- Et bien, primo : je ne vois aucun intérêt à travailler pour vous.

- Mais je pourrais faire de toi un homme riche.

- Je viens sur ce point. Secundo : je suis pas attiré par l'âppat du gain. Certes, j'suis loin d'être Crésus mais je suis pas à plaindre non plus.

- Mais...

- Tertio : je n'ai aucun envie de bosser avec quelqu'un dont la réputation est plutôt douteuse.

- Et qu'est-ce que tu en sais ?

- Suffisament de choses pour écrire un putain de polar. Mais... je vais la fermer, car si je le fais, vous risquez d'avoir de gros problèmes, et moi aussi... C'est pas ce que nous voulons, vous êtes d'accord ? Bien, je pense avoir tout dit... Sur ce, je vous laisse à vos occupations et je m'excuse de nouveau pour mon refus. Messieurs... bonsoir.

Dès qu'il sort du bureau, je me retiens plus et ris à gorge déployée. Si autour de moi, les visages sont figés (sauf celui de Brian ayant un petit sourire en coin,) le mien est exalté. Après un moment de pur rigolade, je reprends mon souffle.

- Oh putain, merci de l'avoir invité, Ivan. Je pense que j'ai jamais autant ri depuis que Kanye West a annoncé sa candidature pour 2020.

- Argh, c'est bien dommage qu'il ait refusé, je pourrais presque me demander si tu n'y es pas pour quelque chose, mon p'tit renard.

- Mais pas le moindre du monde, j'ai pas cherché à l'influencer. J'estime qu'il est suffisament malin pour savoir quelles sont les bonnes décisions à prendre ou non.

- En effet. Tant pis... c'est dur de s'avouer vaincu mais je pourrai rien n'y faire. Un accord est un accord.

- Ça va de soi.

- Et bien... je t'ai été ravi de travailler en ta compagnie.

- Moi de même. Tâche de passer une bonne soirée.

- Toi aussi, Christopher... bonsoir.

- Ouais, à la revoyure... Ivan.

Une fois à l'extérieur du bureau, je pousse un long soupir. Ben, mon salaud ! D'habitude, il est long mais là, il a pulvérisé son record ! Quoi qu'il en soit, je suis content d'en avoir fini avc lui. Même s'il est vrai que je l'ai un peu nargué, ce sera sans plus; généralement, il préfère éviter toute confrontation et c'est pas plus mal.

À présent que j'en ai fini avec cette petite visite de "courtoisie", je vais pouvoir profiter de cette soirée (bah oui, à quelque chose, malheur est bon.)

Au fil des heures, Daniel et moi, on a quasiment tout fait : les concours de shooter, le black jack, le buffet et j'en passe.

Puis est venu l'heure de rentrer au bercail. Bien que je sois quelque peu bourré, on est arrivé à bon port.

Tant donné les circonstances de cette soirée bien arrosée, on a pas traîné et on s'est endormi instantanément.

Mais avant que je sombre dans le sommeil, j'aurais juré que Danny m'a mis la main au cul (nan, ça doit être la fatigue qui joue un tour.)

Désormais, il est temps de rattraper le temps perdu. Et là-dessus, j'ai ma petite idée.

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