Surprise !

5 minutes de lecture

- Bon sang, c'est le 3ème message que je lui laisse. PUTAIN ! Mais qu'est-ce-qu'il-fait ? se lamente Daniel.

- Daniel, il finira bien par répondre, alors arrête de stresser, Marie le rassure.

- Attends, ne pas stresser ?

- Merde ! râle June.

- Et c'est reparti ! suit Emily sur le même ton.

- NE PAS STRESSER ! COMMENT TU VEUX QUE JE STRESSE PAS ? Ça fait plusieurs jours que j'essaie d'avoir de ses nouvelles et j'ai presque rien !

- Ça fait à peine une semaine, Daniel ! lâchons-nous à l'unisson.

- Ah-vraiment ?

- Et ce, depuis lundi dernier, souligne Marie.

- Pourquoi j'ai l'impression que ça fait une éternité ?

- Disons qu'il te manque... peut-être un peu trop... cela dit, souligné-je.

- Argh... de toute façon, je m'occuperai de ça plus tard. Je dois aller bosser.

- C'est ça, va frire tes frites et fous-nous la paix, crache Abby.

- D'accord... mais considère ton accès prioritaire à la caisse restreint, souffle Daniel.

- QUOI ?

- Àtoutàl'heure...

- Eh, pas si vite !

Mais c'était trop tard pour elle, il était déjà parti. Là-dessus, j'entends un magnifique "MER-DE" de sa part.

- Y'a que moi qui a remarqué qu'il était un peu tendu ? ironisé-je.

- Non, tu crois ? me disent John, June, Marie et Abby, secs.

____________________________________________________________________________________________

Si habituellement, je suis concentré sur mon travail, aujourd'hui, je n'ai pas tellement la tête à servir les clients. Ça fait bien rager le boss mais je m'en fiche. Tout ce qui m'emporte, c'est de savoir si Kit allait bien ou non. Résultat : j'étais suspendu à mon téléphone, et ce, depuis mon arrivée.

Et finalement, quand vient l'heure de ma pause; aussitôt, je m'isole pour voir si j'ai reçu au moins un message... Oui, j'en ai un... Dieu merci, il est encore vivant. Mais après réflexion, celui est plutôt énigmatique, car il dit seulement "Toc, toc, Danny." Qu'est-ce qu'il voulait bien me dire ? Je le saurai plus tard car l'un de mes collègues est venu prendre mon pouls.

- Alors, toujours en train d'attendre un message ? me taquine-t'il.

- Plus maintenant même si je m'attendais pas à recevoir ça.

Je lui montre alors le message, lui demande ce que cela voulait signifier et me réponds "Aucune idée mais tu pourras peut-être lui poser la question."

- À qui ?

Et là, il me désigne un petit renard, assis sur un table. Alors là, j'y crois pas ! J'ai passé la moitié de mes journées à attendre qu'il se manifeste et c'est maintenant qu'il décide de repointer le bout de sa truffe ? Oooh, tu ne perds rien pour attendre !

Tout juste il commence à parler, je l'attrape l'oreille en l'amenant à l'extérieur du restaurant. Il a beau se plaindre que je lui fais mal, je m'en fous.... tout ce que je voulais maintenant, c'était une explication. Une fois à l'abri des regards, je le relâche.

- PUTAIN ! QU'EST-CE QUE J'AVAIS DIT AU SUJET...

ET BAM ! Je le fais taire en une seule gifle, gifle qui était assez violente en passant.

- Aaaïe.

- Oh merde, je m'excuse, elle est partie toute seule.

- T'inquiète, je le méritais celle-ci... Ouf, tu n'y es pas allé de main morte !

Bien qu'il essaye assez péniblement de détendre cette atmosphère plutôt tendue, je lui fais la gueule. C'est alors qu'il me reproche : "N'empêche, je m'attendais à un accueil plus chaleureux."

- Mais tu pensais à quoi ? Que tu pouvais revenir comme une fleur alors que je n'ai presque pas de nouvelles depuis une semaine ?!

- Oh, arrêtes de dire des conneries ! Je t'en ai donné des nouvelles et même plusieurs fois par jour.

- Navré de te contredire mais recevoir deux à trois messages par jour, c'est pas que j'appelle donner de ses nouvelles.

- Mais il me semble que je t'ai appelé aussi...

- Nos conversations duraient à peine dix minutes.

- Je t'en prie, Daniel, tu t'avais bien dit que je serai occupé pendant un petit moment.

- Oui mais au point de ne plus pouvoir me parler.

- MAIS tu étais pas ma mère, à vouloir me surveiller en permanence. C'est comme si ta vie ne dépend pas de mes moindre faits et gestes !

- C'EST PARCE QUE TU TE RENDS PAS COMPTE DE L'EMPRISE QUE TU AS SUR MOI MAINTENANT ! explosé-je. Mais tu peux pas comprendre. Exprimer ses sentiments, c'est... attends que je n'en souvienne... ah oui... se montrer faible... Pas vrai ?

- Argh, Daniel.

Il cherche mon regard mais j'ignore royalement. Et même si je fais de ne pas le voir, il tente de se racheter en me disant : "En tout cas, sache que je suis désolé."

- Je regrette... mais il faudra bien plus que de simples excuses que je te pardonne.

- Je comprends... mais... je pourrais peut-être te convaincre.

- C'est-à-dire ?

Sans attendre, il sort de sa poche, des billets pour... ATTENDS, C'EST UNE BLAGUE ? DES BILLETS POUR LA YOUTH FAIR ? Face à mon expression figée, il dit en souriant "Surprise !"

- Comment ?

- Ben, disons que j'ai passé pas mal de nuits blanches et téléphoné à certains de mes contacts pour avoir ces tickets.

- D'accord... et pourquoi ?

- Écoute, je sais que j'aurai dû être plus présent pour toi et... et que j'aurais pas dû laisser mes affaires me contrôler de cette façon. Du coup, je... argh, je voudrais rattraper le coup parce que tu... tu en vaux vraiment la peine. Alors... qu'est-ce que tu serais prêt à me suivre ?

- Je sais pas trop...

- Tu vas quand même dire non à ce genre d'invitation ? me taquine-t'il.

- Bien sûr que non, je.. merde, j'suis vraiment pas prêt, là.

- Tu oserais dire non à une fête foraine ? Ce serait mal te connaître, Daniel.

- Ok, tu as gagné, je viendrai, cédé-je. Il faut juste espérer que je sois disponible le moment venu.

- Oh, j'allais oublier...

- Quoi donc ?

- Ces tickets ne sont valables qu'aujourd'hui.

- HEIN ? C'EST POUR ÇA QUE TU...

- T'as tout compris.

- Oh seigneur !

- Est-ce que tu veux toujours y aller ?

- Kit, j'aimerais bien mais...

- Mais quoi ?

- Je suis censé bosser, je ne peux pas partir comme ça, subitement.

- Ben, invente une excuse à la con.

- Facile à dire, je commence à être à court d'idées.

- Oooh ? Bien, dans ce cas...

- Où tu vas, là ?

- Te donner un petit coup de main.

Puis il est parti et revenu telle une tornade, visage satisfait. J'ignore ce qu'il a bien pu dire mais mon salaud... ça a été rapide.

- Voilà, c'est réglé !

- Déjà ? Mais comment tu...

- Détails-détails... allez, on y va !

- Mais...

- Pas de mais, on y va !

Bon, je n'ai pas tellement le choix. Là-dessus, on est monté dans son pick-up et parti vers notre destination. Cependant, serai-je totalement con pour le suivre sans protester ? Peut-être bien... mais... je pense que j'ai rarement vu quelqu'un se donner autant de mal pour me faire plaisir.

Dis-moi Kit, suis-je vraiment important pour toi ? Est-ce... est-ce que tu aimes dans le fond ? Peut-être bien... ou serait-ce une autre ruse ? Bah, je verrais bien.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire JoshDan ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0