La pause

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Et tout à coup, une sonnerie de portable se fait entendre. Aussitôt, ma tête change de trajectoire tandis que lui rouvre les yeux pour prendre son téléphone. Y A PAS À DIRE, CE SERA TOUJOURS POUR MA POIRE.

- J’espère pour toi que c’est pas Lucius, craché-je.

- Non, c’est pas lui.

- C’est qui alors ?

- C’est June.

- Dans ce cas, réponds-lui.

- T’es sûr ?

- Vas-y.

- T’es sûr ?

- J’in-siste.

- Soit. Allô… oui… ne t’inquiète pas, je vais bien… hein ?... Comment ça, pourquoi, je suis pas rentré ?... Non sans blague, vous vous inquiétez, dis plutôt que vous voulez savoir si c’est pas passé quelque chose… Écoute-moi bien, June, je suis un adulte alors… Ah… ah, d’accord… Eh bien, t’aurais dû commencer par ça avant je m’énerve… oui… très bien… encore désolé… non honnêtement, j’insiste. Sinon y avait autre chose ?... Quoi ? OH PUT… Ben non, je l’ai pas vu… Ouais, il finira par montrer le bout de sa truffe, c’est obligé… Bien sûr, pas de problème… Oui, toi aussi… Bye. Ben mon vieux, j’ai l’impression que la nuit sera longue.

- Bordel, y a quoi encore ? plaigne-je.

- Heu… selon elle, après que je sois parti, plus personne n’a entendu Lucius de la soirée. Et si on ne l’entend pas le son de sa voix au moins une fois, c’est pas bon signe.

- Aïe.

- N’est-ce pas ? Du coup, ça a pris quelques minutes pour comprendre qu’il s’était barré… et depuis… il n’est toujours pas revenu.

- Tu es en train de dire qu’on a une loutre en chaleur dans la nature ?

- J’en ai bien peur.

- Saloperie ! J’EN AURAI VRAIMENT VU DE TOUTES LES COULEURS CE SOIR !

- Mouais mais si t’as déjà entendu pire, t’as forcément vu pire.

- Pas faux, affirmé-je. N’empêche, de savoir qu’il est en train de rôder dans la nature, ça ne me rassure pas.

- Ne stresse pas, il se pointera pas ici, tu as ma parole.

- Tu m’as l’air bien sûr de toi…

- Bah, vu le coup de pied que je lui ai pris au cul avant de venir, y a de grande chance.

- Bon, si tu le dis…

- Étant donné que ce petit dilemme est réglé maintenant, où est-ce qu’on en était ?

- Ah, oui… ah, oui… soufflé-je.

Si, avant cette courte pause, j’étais prêt à sauter le saut, là tout de suite, j’en ai plus tellement envie. Enfin, disons que je veux encore me défiler mais fallait-il encore que je trouve une diversion, et vite. Allez… réfléchis, Kit… je sais pas… je trouve pas… rah, merde ! Oh… oh, je sais !… je sais...

- Heu… Danny, est-ce que tu peux m’attendre s’il te plaît, j’ai un truc à faire vite fait.

- Bien sûr.

- Je serai pas long, surtout, ne bouge pas.

- Pour aller où ?

Le laissant seul dans le salon, j’entre d’emblée dans ma chambre. À la va-vite, je fouille sous mon lit (un King size s’il vous plaît) pour enfin mettre la patte sur ma balle anti-stress. Le mettant illico dans ma bouche, je la mordille à plein dents.

Rien qu’entendre les couinements du joujou, la pression est redescendue instantanément et là, j’en avais bien besoin. Finalement, j’ai fini par me lasser de jouer à la balle et c’est-lorsque je m’apprête à revenir dans le salon que je le vis, tout sourire. En fait, Daniel était déjà à ma porte et m’avait observé durant ces petites minutes.

Chouette ! Je ne pensais pas être encore mal à l’aise ce soir, mais si… si, c’est possible…

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