• Réunion 1/2 •

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Ariel observait le cheval aux étranges chaussettes rejoindre ses compagnons, dissimulé aux yeux des elfes par l’ombre des arbres qui le couvraient. Iel repartit en sautillant, satisfait.

― Je ne serais pas aussi joyeux si j’étais toi, murmura une voix juste derrière iel.

Ses épaules s’affaissèrent, et Ariel soupira.

― Depuis quand me suis-tu, mon frère ?

― Rydia savait que tu ne pourrais t’empêcher d’intervenir, l’informa l’homme sans répondre à sa question. Nous ne pouvons plus nous déchirer ainsi, c’est pourquoi elle a demandé un conseil exceptionnel à Olympea.

― Irriel, tu es un insupportable lèche-bottes. Ça fait combien… cinq cents ans que tu te plies à la volonté de notre sœur ? T’es-tu au moins fait un avis sur notre problème, ou te contentes-tu de courber l’échine et de ne pas penser ?

Le dieu de la chasse attrapa son adelphe par le col, furibond, et le secoua sans ménagement en le fusillant de son seul œil valide.

― Ce garçon a un destin à accomplir, grinça Ariel. Rydia est au pouvoir depuis trop longtemps, ça lui monte à la tête. Ne vois-tu pas qu’elle a peur ? Sa position est fragile. Elle est consciente de perdre sa place si Terendul Igdrasil va jusqu’au bout de son voyage.

― Ça suffit ! tonna Irriel. Garde ta salive pour le conseil.

Sur ces mots, il lâcha le frêle individu et lui fit signe de partir en premier. Un halo de lumière entoura leurs deux silhouettes, et ils disparurent dans le ciel, en direction du pays géant.

Olympea, capitale de Gigantis, était sans doute la plus belle cité du royaume après Razalmal. Cachée dans le mont Sist, ses colonnes d’or et d’ivoire éclataient face au gris terne des roches, quand elles ne se confondaient pas avec le manteau blanc que l’hiver y déposait. Les drapeaux multicolores des différentes ambassades claquaient au vent, parfois accompagnés de cerfs-volants lors des nombreuses festivités que la cité organisait. La montagne entière accueillait la ville, sur son flanc et dans ses grottes. Si la finesse de l’architecture extérieure émerveillait les nouveaux venus, l’extase était plus grande encore lorsqu’ils descendaient dans les tunnels.

La cité, et par extension le pays, était dirigée par l’ordre religieux des Orias, un cercle de géants désignés par les dieux pour les représenter. C’était avec eux qu’Irriel et ses adelphes se réunissaient aujourd’hui, sous le Dôme, une salle au toit de verre, réservée pour les conseils exceptionnels. Une grande table ronde au bois noir gravé de motifs argentés occupait la pièce, creuse en son centre pour permettre aux divinités de projeter des images ou d’autres informations qu’ils désiraient partager. Les onze sièges d’ébènes sur lesquels les Kehrias, élus des dieux, s’asseyaient étaient tous uniques, représentant leurs maîtres par des motifs de bois et d’argent. Onze autres sièges en or massif – ou plutôt des trônes – étaient évidemment réservés pour les divinités, sur l’autre moitié de l’imposante table.

Ariel et son frère arrivèrent les derniers. La modeste toge blanche que le premier portait dans la forêt avait été remplacée par une robe d’un vert printemps qui s’éclaircissait sur le bustier. Ses cheveux de nacre, toujours aussi peu coiffés, étaient ornés d’une broche d’émeraudes et de diamants verts. Ainsi vêtu, iel paraissait bien plus important que la frêle silhouette des bois. Quant à Irriel, il avait gardé son plastron rutilant et ses spartiates. Il avait cependant changé le brun camouflant de sa tunique pour un bleu roi qui lui donnait un air très distingué.

Leur grande sœur Rydia, nonchalamment assise sur son trône, rayonnait, littéralement. Elle savait indéniablement se mettre en valeur. Sa robe, d’un bleu si sombre qu’on le croirait noir, était couverte de millier de pierres blanches, qui scintillaient sous la lumière du dôme. Un halo de lumière l’entourait, lui donnant ainsi une aura de puissance qui ne laissait pas ses adelphes impassibles. Ariel eut un rictus amer avant de rejoindre son siège, à droite de Rydia.

Les autres divinités étaient toutes aussi extravagantes, mais aucun n’arrivait à la cheville d’Ariel ou de sa sœur. Iel était lo seul à s’opposer à elle. Quant aux Kehrias, ils portaient tous la même tunique grise propres aux membres des Orias.

― Bien. Puisque nous sommes au complet, nous pouvons commencer.

Rydia se redressa, faisant pétiller les joyaux de sa robe pour attirer toute l’attention du conseil.

― Mes adelphes, merci d’avoir répondu à mon appel et de vous être joint à moi aujourd’hui, déclara-t-elle avec sérieux et concentration, comme si elle récitait un texte appris par cœur.

― Comme si on avait le choix, bougonna Ariel assez fort pour que les autres l’entendent, ce qui lui valut un coup d’œil meurtrier de sa sœur.

― Je vous ai réunis aujourd’hui pour résoudre une fois pour toute le désaccord qui nous divise, reprit-elle sur le même ton. Nous le savons tous, la destinée de l’héritier Igdrasil pourrait ébranler notre monde, et mettre en péril tout ce que nous avons accompli depuis les cinq cents dernières années. Durant cette décennie, alors que la menace s’est intensifiée, nous avons tous agi de façon égoïste, imprudente, et sous le coup de l’impulsivité. Moi la première, je reconnais que l’avenir du jeune Terendul m’a effrayé, et j’ai fait l’erreur d’intervenir en envoyant un signe aux fées. Mais nous ne pouvons plus nous déchirer ainsi. Nous sommes beaucoup trop impliqués dans cette histoire, nous ne sommes donc pas les mieux placés pour en décider la fin.

La déesse des étoiles prit une petite pause pour que ses adelphes intègrent pleinement ses paroles, avant de reprendre.

― C’est pourquoi je m’en remets à vous, fidèles conseillers Kehrias, pour mettre un terme à notre dilemme. Nous vous donnerons nos arguments, vous trancherez, et votre jugement ne pourra être contesté. Quoique vous choisissiez, nous nous plierons à votre volonté.

Un silence étonné s’installa sous le dôme en verre. Ni divinité, ni géant n’osait souffler un mot. C’était un moment historique, une première. La déesse des dieux, maîtresse du ciel depuis un demi millénaire, abandonnait son pouvoir aux mortels.

Ariel observa furtivement sa sœur. Sa mine grave et déterminé lui donnait un air désespéré, mais iel perçut sous cette façade une assurance et un sourire à peine dissimulés. Les autres adelphes de la table, trop abasourdis, murmuraient entre eux sans lui prêter attention. Iel comprit que la bataille ne se ferait plus entre divinités, mais avec les membres du conseil. Et l’air un peu trop sûr de sa sœur parlait de lui-même. Rydia se croyait en terrain conquis, mais Ariel n’avait pas dit son dernier mot.

― Mes amis, tout repose sur vous aujourd’hui, clama-t-iel d’une voix douce mais puissante. Bien que nous soyons rarement du même avis, je rejoins ici ma sœur quand elle nous pense trop impliqués pour faire un choix raisonnable et logique.

La déesse des étoiles fronça les sourcils, peu habituée à voir son adelphe de son bord.

― Commençons donc par vous expliquer en détails la situation, les erreurs que nous avons commises et les peurs que ma sœur redoute.

La pique ne passa pas inaperçue. Les Kehrias, souffle coupé et yeux écarquillés, murmuraient avec leur voisin avec circonspection.

― Nous craignons tous le retour de Thorn, enchaîna Irriel pour sauver l’honneur de Rydia. Il nous a fallu des siècles pour apporter l’harmonie en ce monde. Une harmonie qui serait balayée d’un claquement de doigt à la minute où il serait libéré.

― J’ai vu l’avenir du prince Igdrasil. C’est lui qu’il a choisi comme vaisseau, souffla-t-elle, n’osant prononcer son nom. S’il se rend au Sahir avec sa jeune cousine, son destin sera scellé.

― Si tu n’avais pas tout fait pour effacer son nom de l’Histoire, les mortels auraient pris plus au sérieux la prophétie que tu as envoyée aux fées, la réprimanda Tismir, dieu du commerce.

― Nous avons besoin que la jeune Astal se rende à Razalmal, ajouta Nalii. Cette petite a, elle aussi, un destin à accomplir, et nous avons tout fait ces quatorze dernières années pour que celui-ci s’accomplisse. Dans cette recherche d’harmonie et de paix, Astal doit atteindre la capitale djinn, et elle n’y arrivera pas sans son cousin.

― La demi-elfe peut se débrouiller seule, contesta le dieu des sciences, soutenu de son adelphe Lesro, divinité du mariage. Nous ne pouvons risquer le retour de Thorn dans ce monde. Astal n’est pas de taille contre un céleste vieux de milliers d’années.

― Il y a toujours le sceptre de Serei, fit remarquer Ariel. Bien qu’il ait été refondu en plusieurs artéfacts, il possède un pouvoir assez puissant pour maîtriser la folie de notre oncle.

― Les morceaux du sceptre ont été disséminés dans les quatre coins du royaume, objecta Rydia. Et même assemblés, je doute qu’une pauvre demi-elfe de quatorze ans ait la force nécessaire pour manier leurs pouvoirs.

Un ange passa. Nalii et d’autres de ses adelphes fixaient Rydia, tour à tour choqués, déçus ou même peiné.

― Revenons à notre problème principal, les rappela Alda, déesse de l’amour. Ma sœur, si tu n’avais pas envoyé cette prophétie aux fées, Terendul aurait vécu une vie paisible chez les siens et ne se serait jamais pris d’affection pour sa cousine. S’il l’accompagne aujourd’hui dans son voyage, c’est pour qu’elle puisse gouter à ce qu’il a toujours rêvé d’avoir : l’acceptation des elfes.

L’argumentation fut vive et longue. Les Kehrias écoutaient attentivement, une plume à la main, et murmuraient entre eux discrètement. Parfois, ils hochaient de la tête ou fronçaient leurs sourcils broussailleux, mais jamais ils n’intervinrent ou coupèrent les dieux.

Ariel avait observé les moindres mimiques de sa sœur, et ne participait plus. Iel la sentait faiblir. Après sa remarque condescendante, Rydia avait pris grand soin de mâcher ses mots, et iel avait vu plusieurs fois la frustration passer sur son visage angélique.

On arrivait à une impasse. Cinq adelphes soutenait Astal et Terendul, souhaitant laisser le destin s’accomplir, et quatre autres étaient du côté de Rydia, ne voulant pas voir revenir l’Oublié. Seul Erod, dieu des enfers, n’avait pas pris la parole. Il méprisait les discussions, et encore plus la diplomatie. Assis insoucieusement sur son trône en or massif, il avait choisi de laisser ses demi-adelphes se battre entre eux. De toute manière, il n’était jamais le bienvenu dans les conversations.

Lorsque tous les arguments furent tous écoulés, la frustration et l’agacement transperçaient les yeux des divinités. Ariel sentait l’incertitude de sa sœur. Si les Kehrias respectaient son titre de maîtresse des dieux, leur estime semblait avoir baissé après son commentaire sur la demi-elfe. Elle n’était plus certaines de les voir prendre la bonne décision. Rydia lança un regard inquiet à Irriel pour se rassurer. Il était toujours de son côté, et l’avait soutenue dans chacune de ses décisions. Mais l’œil noir qu’il lui rendit la fit frissonner.

― Il est trop tard pour revenir sur ta parole, ma sœur… chuchota son adelphe discrètement, un sourire en coin illuminant son visage. Ton débordement n’est pas passé inaperçu, et je doute que les conseillers se range de ton avis après cela.

― Ils ont toujours eu confiance en nous, en moi. Je sais qu’ils me donneront raison, grinça-t-elle avec froideur.

― Avant que vous ne rendiez votre verdict, je souhaiterais émettre un dernier commentaire, annonça le dieu de la chasse, interrompant les murmures de ses adelphes.

Rydia afficha un sourire victorieux en regardant Ariel, certaine que son frère convaincrait les derniers réticents.

― Bien que je ne souhaite pour rien au monde voir revenir l’Oublié, j’ai toute confiance en Terendul et Astal Igdrasil. Rydia nous guide depuis des centaines d’années, et je l’ai toujours soutenu dans ses décisions, mais aujourd’hui je sens qu’elle n’a plus les mêmes desseins de paix et de bienveillance. Du haut du ciel, elle semble avoir perdu la foi profonde qu’elle nourrissait envers les peuples de ce monde.

Le visage de la déesse se décomposa un peu plus à chaque mot que son frère prononçait. Elle voyait la victoire glisser entre ses doigts, et visions de cendres et de feu s’imprimèrent devant ses yeux comme si elles avaient remplacé le conseil devant elle.

― Astal est jeune, mais elle est pleine de courage et de détermination, continua-t-il. Cette « pauvre demi-elfe » est capable de déclencher des tempêtes par la seule force de sa volonté, même si elle ne se maîtrise pas pour le moment, et l’amour qu’elle porte à son cousin lui donnera la force de se battre pour le sauver, lui et ce monde s’il le faut.

Rydia était livide, tellement pâle que le ton de sa peau se confondait avec la blancheur des pierres qui ornaient sa robe. Elle supplia son frère du regard, mais il ne la vit pas et termina son plaidoyer.

― Mes seuls doutes se dirigent contre Méliel, le sylvestre qui les accompagne. Ce garçon, bien que son âme ne soit pas mauvaise de nature, n’a montré que du mépris depuis que notre jeune Astal est arrivée chez les siens. Je crains que son passé avec Tismon ne l’aveugle, et qu’il ne fasse échouer la mission.

Sur ces derniers mots pleins de doutes, Irriel salua poliment les membres du conseil et se rassit, sans adresser un seul coup d’œil à sa sœur.

― Je ne serais pas aussi dur avec ce jeune homme si j’étais toi.

Erod, de sa voix rauque, avait finalement pris la parole. Il avait observé l’elfe depuis des années, et tout comme Astal était la protégée de Nalii et Terendul celui d’Ariel, depuis l’accident avec Tismon, Méliel était le sien.

― Laissez-lui une chance, comme vous m’en avez laissé une jadis, à la mort de notre mère. Comme tu l’as dit, il n’est pas mauvais de fond.

Son demi-frère accueillit sa remarque avec un sourire.

― Et bien, c’est un retournement pour le moins… inattendu, souffla Ariel à l’oreille de sa sœur.

Rydia avait la tête baissée et les poings serrés, tremblante de colère, mais surtout de terreur. Les visions n’avaient toujours pas disparu. La déesse luttait pour y résister, mais les images de terre désertiques consumées par les flammes l’affaiblissaient un peu plus à mesure que le temps s’écoulait. Elle n’entendait plus les remarques railleuses d’Ariel, ni le verdict qui tomba.

Alors que les Kehrias quittaient la salle et que ses adelphes se saluaient pour partir, elle se releva lentement, défia Irriel du regard, et remonta aux cieux dans un éclair de lumière aveuglant.

La divinité de la forêt se laissa retomber lourdement contre le dossier de son trône, soulagé d’avoir enfin gagné contre sa grande sœur. Son borgne de frère s’approcha.

― Tu avais raison, concéda-t-il lorsqu’il fut à ses côtés. Rydia est restée trop longtemps dans le ciel, elle ne voit plus la beauté de ce monde telle qu’elle l’avait vu il y a cinq cents ans.

― Même si je rêve de te dire « je te l’avais bien dit », je me retiendrais. Je vais simplement me contenter de savourer le regard meurtrier qu’elle nous a lancé avant de partir, badina-t-iel avec malice. Notre sœur avait peur de perdre son autorité et son pouvoir.

― C’est au-delà de ça, plaida Erod, qui venait une fois encore de s’immiscer dans la conversation. Tu étais bien trop occupé à savourer ta victoire, tu n’as pas vu dans quel état elle était avant de partir. Je pense que Thorn a récupéré de la force pendant ces cinq siècles d’emprisonnement, et qu’il a réussit à atteindre l’esprit de Rydia pour l’effrayer.

Les autres adelphes s’étaient eu aussi approchés, et écoutaient avec inquiétude l’hypothèse de leur demi-frère.

― S’il a réussi à s’infiltrer dans sa tête, pourquoi cherche-t-elle à empêcher l’héritier Igdrasil d’aller au bout de son voyage ? demanda Erwa, le dieu des sciences.

― Il n’est peut-être pas assez fort pour la manipuler comme il le faisait avant ? suggéra Ariel qui avait soudainement retrouvé son sérieux.

Le dieu des enfers haussa les épaules, dubitatif.

― Irriel, toi qui es si proche de notre sœur, veille à ce qu’elle ne fasse rien de stupide, le manda Nalii. Nous avons besoin de savoir si elle est effectivement corrompue, et si c’est bien le cas, il ne faut pas qu’elle le découvre.

― Il faudrait également prendre soin de retrouver les morceaux du sceptre et les faire parvenir à la demi-elfe, notifia Tismir. Cependant, si notre oncle est capable de s’introduire dans l’esprit de notre sœur, il est indéniablement en mesure de contrôler l’esprit des simples mortels suffisamment proches. Nous devons faire en sorte de sécuriser les artéfacts pour qu’il ne les atteigne pas.

Les divinités se tournèrent alors vers Ariel, qui rosit devant autant d’attention. Mais c’était désormais à iel de prendre les commandes, maintenant que la place était vacante. Iel se racla la gorge et distribua ses ordres.

― Comme l’a suggéré Nalii, notre sœur a confiance en toi, Irriel. Prends soin d’elle et veille à ce qu’elle ne commette aucun impair. Erwa et Tismir, vous localiserez les morceaux du sceptre et vous vous chargerez de les mettre en lieu sûr. Alda et Saneal, je vous charge de débusquer les individus que Thorn aurait pu infecter. Nalii, Erod et moi, nous veillerons au bon déroulement du voyage de nos protégés. Vous autres, vous devrez gérer les affaires habituelles à notre place.

Ses adelphes acquiescèrent, et après s’être salués gravement, ils partirent chacun de leurs côtés.

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