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Lovea avait tenu à ce que sa fille emporte avec elle un couteau et une armure légère fabriquée par son père.

— Mais maman, tu sais bien que c’est interdit, avait-elle protesté.

— Prends idiote, tu me remercieras si tu tombes sur un animal affamé.

Elles s’étreignirent une dernière fois et la fillette se mit en route en direction des bois. Sa mère étant croisée écureuil et son père hibou, elle s’était dit qu’elle serait, elle aussi, un animal forestier.

Après avoir imploré la grande déesse de ne pas lui avoir choisi un insecte comme animal totem – bien que son père lui ai dit un jour qu’il n’y avait pas de sous-animaux –, elle se remémora les signes qui lui apporteraient la preuve qu’elle était bien une Ayann-Wahée.

Premièrement, l’animal devait s’approcher d’elle de lui-même.

Deuxièmement, il devait s’incliner ou lui montrer qu’elle était des leurs.

Dernièrement, elle devait sentir un changement dans le plus profond de son être.

Habitant à Nemey, Cirfanne n’eut que deux heures de marche qu’elle accomplit facilement. Les enfants Ayann-Wahés recevaient une éducation sportive autant que spirituelle. La cuisine leur était enseignée par leurs parents. Par chance, Nigs était cueilleur pour une commerçante. Il lui avait donc appris à reconnaître les plantes comestibles.

Quand elle atteignit l’orée des bois, il était midi passé – elle se repérait, comme toute sa tribu, aux astres solaire et lunaire pour savoir l’heure qu’il était –, elle s’installa donc au pied d’un arbre et sortit de sa besace son repas : de la viande séchée et une galette.

Elle se rationna sur la viande. Il était très rare que son peuple en mange puisqu’ils se transformaient en animal à la fin de leur vie. À sa connaissance, ils n’en mangeaient d’ailleurs qu’au cours du rite qu’elle était en train de passer.

Son repas terminé, elle s’allongea dans l’herbe dans le but de se reposer. Après tout l’animal devait venir à elle.

Une heure passa jusqu’à ce qu’un bruit ne la réveille. Une belette était en train de se repaître du reste de galette laissé sur le sac.

La première pensée de Cirfanne fut de se dire qu’elle allait devenir cet animal – ce qui la réjouit –, mais elle fut très vite déçu en le voyant détaler dès lors qu’elle se fut redressée pour découvrir qu’il ne lui restait que des miettes.

Heureusement que je sais quelles baies cueillir ! songea-t-elle en se levant. Elle se décida à déambuler dans la forêt.

Il faisait bon en cette veille de printemps et ce même si la nuit tombait tôt. Quand Cirfanne s’installa sur un rocher couvert de mousse pour y passer la nuit, la lune n’avait pas encore entamé sa course folle.

Les Ayann-Wahés vivaient au rythme du jour, l’allumage de feux n’étant autorisé que dans les cités afin d’éviter les risques d’incendie.

Cirfanne se réveilla aux aurores, bien décidée à trouver son animal. Elle s’enfonça donc dans le bois.

À force de marcher, elle trouva de petites fraises qu’elle s’empressa de manger. Ce faisant, elle vit à une quinzaine de mètres de là, une biche et son petit.

Ce qu’elle ne vit pas, dans un premier temps du moins, ce fut le cerf qui avait contourné le buisson pour s’approcher d’elle. Elle ne le vit que lorsqu’il se mit à brouter l’herbe à côté d’elle.



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