Un rire lent et démoniaque résonna dans la pièce, se répercutant sur les murs suintants d'humidité.

Cela eut pour le parlementaire l'effet d'une douche glacée. S'il ne transpirait pas déjà à grosses gouttes, il en aurait eu des sueurs froides. Ici, même l'air vicié qu'il respirait lui donnait la chair de poule. Des bidons et des bouteilles remplis de différentes matières douteuses traînaient partout, comme si leur seul rôle était de rappeler aux visiteurs qu'ils jouaient leur vie dans ces sous-sols glacés.

Ne pouvant s'empêcher de fixer le bout de ses chaussures, il n’osa pas interrompre son interlocuteur, bien qu'il eût très envie de lui lancer une réplique cinglante au visage. Il n'était certes plus tout jeune, mais il tenait encore à vivre quelques années de plus.

- Ne pensez-vous pas, humains, que vous avez obtenu bien assez d'avantages ? J'aurais très bien pu me contenter de jeter tous mes démons sur vous, alors estimez-vous heureux de vous en tirer à si bon compte. Me comprenez-vous, cher associé ? susurra une voix grave qui semblait provenir des quatre coins de la pièce.

La gorge nouée, incapable de répondre, le soldat acquiesça en silence. Son seul désir en cet instant était sans nul doute de se retrouver à mille lieues de cette pièce et ne plus jamais avoir à entendre cette voix diabolique.

- Cette discussion est donc close, fit la voix sans se départir de son aspect effrayant.

- O...Oui je... Je vais y aller, bégaya le parlementaire tout en reculant vers la sortie.

L'atmosphère ici semblait écrasante, malgré la fraîcheur du sous-sol dans lequel il se trouvait. Prête à s'abattre sur vous et à vous dévorer au moindre faux pas.

Et c'était le cas.

Tenant à peine sur ses jambes, le soldat se signa d’une main tremblante et tituba vers la porte vermoulue. Malgré le fait qu'il n'y ait personne dans la pièce, il sentait dans son dos un regard brûlant se poser sur lui.

Soudain, une vive douleur lui déchira les entrailles. Le sang jaillit.

Transpercé par une lance invisible, il s'effondra sans même avoir le temps de crier ni de comprendre ce qu'il se passait. Pris de convulsions, une atroce douleur lui traversant le corps, il sentit le goût métallique de l'hémoglobine lui emplir la bouche.

Le soldat leva des yeux étonnés, tentant d'entrevoir l'être si mystérieux, si puissant qui venait de le tuer.

"Le diable..." murmura-t-il avant d'être secoué par de violents spasmes.

Ce qu'il vit l'horrifia tellement que son cœur s'arrêta.