Chapitre 8 - Siège immobile

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La ville avait été complètement encerclée depuis plusieurs semaines, et les nécromants n'avaient aucune stratégie pour faire tomber les défenseurs réfugiés derrière les murailles de la ville. Pas de moyens lourds, pas d'engins de terrassement, et aucun mercenaire vivant pour faire la brèche.

L'armée des zombis s'étirait en longues colonnes incertaines, patrouillant sans cesse autour de la ville. Mais ils manquaient de discipline, et les nécromants qui les guidaient ne réussissaient même pas à interdire les routes. De loin en loin, on voyait un camion bâché franchir les portes, traverser leurs rangs et s'éloigner. Un marchand suicidaire qui maintenait l'approvisionnement de la ville. A ce rythme, le siège pourrait durer des années. Sauf si le canon d'Eisenkopf parvenait à détruire une section des remparts.

Le quartier général de l'armée des morts est installé sous une grande tente de drap huilé. Devant lui sont accrochées les etendards dépenaillés et les trophées des cent armées vaincues par les nécromants, et les emblèmes que les seigneurs de guerre qu'ils emploient ont ramené de leurs tombes. C'est tout un pan de l'histoire du continent qui proclame sa force, vision impressionnante pour qui se souvient des grands conquérants du passé, et voit leurs noms réunis sous la même bannière.

Les deux gardes, portant cuirasse damasquinée et hallebarde de parade s'effacent à mon approche.

Sous la tente, l'état major est regroupé auour d'un plan auquel je ne jette pas même un regard.

Je ne connais aucun d'eux. Où ont ils encore trouvé cette troupe d'officiers plastronnants ?

Quelle défaite leur a fourni la matière première ?

"Je suis Elsa. J'ai amené à Hohenraumheim le canon que vous attendez. J'exige que l'accord que j'ai passé avec vos maîtres soit respecté.".

Les voilà qui répondent, l’un après l’autre et sans se concerter comme s’ils étaient la voix d’une volonté unique. « Je suis l'archigénéral de Brunnheim, et cette armée est sous mon commandement. »

"Nous savons qui vous êtes, Elsa, les corbeaux nous ont apporté la nouvelle "

"Un cheval vivant pour vous, Elsa, et un second pour celui que vous allez chercher derrière les murs de Hoheraumheim."

"On nous a prévenu contre vous, Elsa. Certains de ceux qui sont là n'ont pas les meilleurs souvenirs des alliances que vous nouez."

Je regarde derrière l'archigénéral. Dans la pénombre, un mur de bocaux remplis de liquide comme des conserves de cornichons géants. A l'intérieur de chaque bocal, une tête me regarde fixement. Certains ont les traits crispés de colère. De ceux là, j'ai un jour connu le nom. Certains me doivent de se trouver là.

"Je suis Elsa, et je respecte mes accords à la lettre. Ceux qui attendent que j'aille au delà se condamnent eux mêmes à la déception"

Je regarde une tête en particulier, qui me fixe de ses yeux globuleux "A la déception et à la mort"

"Nous nous en tiendrons donc à la lettre de notre accord. Vous serez dégagée de votre obligation d'escorte et recevrez vos chevaux lorsque le canon aura tonné. Pas avant."

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