Le docteur Sabantsev

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14.

Vendredi 18 mai.

 Kat et Kalgarov s’étaient donné rendez-vous devant la grille du lycée dès 9 heures pour rencontrer ensemble Tatiana Sabantsev la psychologue affectée à l’établissement. Ils en profiteraient pour interroger de nouveau le professeur de sport. Pour le moment il semblait le seul à avoir des griefs contre Anastassia qui à plusieurs reprises avait porté de sérieux coups à son amour propre. Le seul songeait Kat, si l’on excluait bien sur tous ceux qui, de près ou de loin, pouvaient souhaiter se venger de Gregor Iodanov et de ses agissements. Elle doutait que ses blessures d’égo soient suffisantes pour justifier d’un enlèvement. Mais bon, autant le gommer de la maigre liste de suspects tout de suite. La jeune inspectrice était passablement énervée. Elle avait découvert ce matin dans le journal l’offre de récompense de Gregor à la population de Podolsk. Comme si son argent pouvait tout acheter ! Et tant qu’à faire se ditelle il aurait pu mentionner dans son offre la disparition de la camarade de sa fille. Mais qui se souciait de Svetlana ? Tous ses collègues semblaient la considérer comme une victime collatérale. Kat repensa à ce que lui avait raconté Nathalia Koulenchkova la veille : elle pensait que Gregor Iodanov avait tué son mari et Svetlana le pensait sûrement elle aussi. Il semble que les Koulenchkova et les Iodanov étaient deux familles vouées à se détester, d’une haine qui traverse les âges tels les Montaigus et les Capulets! Svetlana était-elle vraiment une simple victime ? Ce n’était pas la première fois que Kat se posait la question. Sans trouver de réponse.

 Elle en était là dans ses réflexions quand elle se gara et retrouva Kalgarov. Ils remontèrent de concert la large allée de gravier blanc qui menait à l’accueil. Il n’y avait personne dans le grand hall marbré, sauf une secrétaire installée dans l’un des coins près d’un majestueux escalier qui menait aux étages de cette ancienne demeure noble. Cette dernière pianotait tranquillement sur son clavier d’ordinateur, dans une atmosphère studieuse. Elle leur jeta un bref regard, puis remarquant leurs uniformes, elle leur indiqua tout de suite le bureau de Tatiana Sabantsev au premier étage, 2ème porte à votre gauche : « Le docteur Sabantsev vous attend déjà » précisa-t-elle. Après avoir franchi les vastes volés de marche ils débouchèrent sur un grand palier éclairé de larges fenêtres qui donnaient sur le parc à l’arrière du bâtiment. A celui-ci s’ajoutaient perpendiculairement au bâtiment principal des édifices plus récents qui accueillaient les salles de classe où ils s’étaient rendus la veille. La cour et le théâtre de verdure où ils avaient entendu le jeune Kamenski se trouvaient entre les deux bâtiments et plus loin herbes et frondaisons faisaient un cadre assez bucolique à l’ensemble. Une petite route déserte serpentait le long du grillage qui clôturait le parc.

 Le couloir, lui aussi éclairé de belles ouvertures s’ouvrait à leur gauche. Moquette épaisse, bruit de pas feutré, une bien agréable ambiance pour travailler se dit Kat qui aurait volontiers échangé le bureau qu’elle partageait avec Kalgarov au commissariat central avec le bureau de Madame Sabantsiev où ils furent sitôt invités à rentrer. L’ambiance de ce bureau était paisible, pas vraiment chaleureuse, mais sereine et empreinte d’une certaine solennité. Cela faisait penser à l’atmosphère d’un temple Bouddhiste : calme et sérénité assurée dans le faste des ors et des moulins à prière. Pourtant il n’y avait ici ni encens, ni moine en robe pourpre, il y avait seulement le Docteur Sabantsev occupée à lire un livre sur la psychologie inversée tout en écoutant un air de musique classique. Elle leva les yeux à leur entrée. La pièce était très bien meublée, pour un bureau temporaire où le docteur Sabantsev ne passait que quelques heures par semaine, travaillant par ailleurs dans son propre cabinet, en ville, où elle s’était installée sept ans auparavant. Au départ, elle n’avait été recrutée que pour une mission ponctuelle et à durée déterminée au lycée, suite à l’irruption de manifestants écologistes dans le lycée l’année dernière. Histoire de rassurer les élèves perturbés par cette intrusion relativement violente. On trouvait là une grande bibliothèque sur un côté, une armoire à dossiers derrière un grand bureau en acajou, avec deux fauteuils pour les visiteurs, simples mais confortables, de couleur crème, des murs peints en blanc cassé et ornés d’un tableau réparti sur trois toiles représentant le lac Baikal en hiver. Le lac était gelé, on apercevait en arrière-plan des montagnes enneigées. Le premier plan qui figurait les sculptures brillantes formées par l’eau emprisonnée sous la glace avait été peint avec minutie et était très réaliste. C’était comme observer un millier de gratte-ciels miniatures scintillants dans un bleu nuit aquatique, sous une cloche de verre. L’œuvre ne portait pas de signature, Kat se demanda si c’était le docteur Sabantsev qui l’avait peinte.

« Le tryptique vous plaît-il officier ? », une voix douce la tira de ses rêveries : c’était Tatiana Sabantsev qui la fixait avec ses grands yeux bleus en lui tendant la main. Kalgarov avait l’air hypnotisé lui aussi, mais pas par le tableau. Il fixait avec un air un peu bête cette grande femme en tailleur pantalon blanc, qui avait un visage à la symétrie parfaite, un nez fin surmontant des lèvres pulpeuses, un teint de poupée en porcelaine, des cheveux châtains coupés à la perfection en carré virevoltant agrémenté d’une frange légère qui lui tombait juste au-dessus des sourcils. Il admirait avec délice ce visage gracieux et sans défaut, mais ce qui le frappait plus que tout c’était ce regard à la fois si transparent et si transperçant qu’on aurait dit que le docteur Sabantsev pouvait lire en vous comme dans un livre ouvert.

« Très beau tryptique en effet et avec Tchaïkovski en fonds musical c’est parfait. Vous aimez la musique classique ? »

« Oui beaucoup. C’est un enregistrement prêté par un ami. Il collectionne les versions. Celuilà est interprété par l’orchestre du Bolchoï dirigé par Gennady Rozhdestvensky. Pas forcément la meilleure version, mais j’aime bien ».

La psychologue baissa un peu le son et revint au sujet de l’entrevue. Tatiana Sabantsev expliqua qu’elle avait pris ses fonctions juste après l’attentat fomenté par un groupe d’écologistes l’année dernière. Cela Kat le savait déjà après le bref topo que lui avait fait Kalgarov mais elle souhaitait si possible un peu plus de détails.

« Comme vous le savez Mme Sabantsev deux des élèves de ce lycée ont disparu. Tous les renseignements, même s’ils semblent sans lien avec ces disparitions, peuvent avoir leur importance. Pourriez-vous nous en dire plus sur cet attentat ? » demanda Kat.

« Bien entendu. Cela s’est produit l’année dernière – commença le docteur Sabantsev. Je n’en sais que ce que m’en ont raconté le personnel et les élèves puisque je ne suis intervenue dans l’établissement que suite à cet incident. Mais au travers des témoignages que j’en ai eu j’ai pu me faire une idée assez précise des faits. Un groupe de terroristes écologistes, une vingtaine tout au plus, s’est introduit avec fracas, dans le lycée malgré les agents de sécurité. Quelques coups ont été échangés et les gardiens du lycée ont été contraints de battre en retraite et de les laisser passer. Cela s’est passé pendant la pause de midi quand plus personne n’est en classe. »

« Une intrusion plutôt violente donc » s’enquit Kat.

« Si l’on veut. Mais pas tant que ça. Je dirais plutôt … bruyante, semble-t-il. Le groupe est entré en frappant sur des poubelles en guise de tambours et en lançant des fumigènes. Ils ont réussi à pénétrer dans le hall d’accueil et ont scandé à tue-tête leur message. Certains élèves l’ont enregistré c’est pourquoi je peux vous le citer parfaitement. Ils scandaient :« Filles et fils de meurtriers, réveillez-vous ou sinon, vous hériterez seulement de la mort ». D’après les policiers venus enquêter j’ai appris qu’ils étaient menés par une anarchiste bien connue de leurs services - elle s’interrompit quelques secondes le temps de compulser ses notes.- elle s’appelle Daria Babatiev et aux dernières nouvelles elle est incarcérée et toujours en attente de son jugement . »

« Y a-t-il eu des blessés parmi les élèves ? »

« Non et c’est heureux. Par bonheur il n’y eut aucun blessé à déplorer et l’instigatrice de cet attentat est en prison actuellement. Mais les élèves sont restés très choqués par cet événement. »

« Pour quelle raison précisément ces écologistes manifestaient-ils ? Et, est-ce que des élèves se sentaient personnellement visés par ces accusations ? » continua Kat, intriguée.

« Oui assurément – répondit Tatiana – quelques élèves en particulier ont accusé le coup. Ce n’est pas neutre d’entendre traiter ses parents de meurtriers vous savez. Les manifestants n’en étaient pas à leur coup d’essai. Ils avaient déjà organisé plusieurs autres réunions, en centreville, avant cet incident. Ils réclamaient la fermeture d’une usine implantée à Podolsk par un groupe allemand, il y a six ans, et qui produit des agents chimiques pour la fabrication du béton. Il semblerait que l’eau de la région en soit contaminée. »

« Mais pourquoi attendre plusieurs années après l’implantation de cette usine pour manifester ? » demanda la policière.

« Et bien, je ne sais pas comment ce projet d’usine a été accueilli par les habitants de la villeexpliqua Tatiana – mais toujours est-il que récemment quelques scientifiques mandatés par ce groupe d’écologistes ont effectué des relevés dans la Pakhra et y ont décelé des substances hautement toxiques pour la population. Vous savez comme moi que le pouvoir joue une espèce de « carte verte » depuis l’an dernier qui a été proclamée « Année de l’écologie en Russie ». Les mouvements environnementalistes ont voulu profiter de cette « fenêtre de tir » pour mettre les décideurs au pied du mur. Après les paroles du Ministre des Ressources naturelles et de l’Écologie Serguei Donskoi, ils réclament des actes. Et les manifestants accusent tout naturellement l’usine de production d ‘agents chimiques d’être à l’origine de ces rejets toxiques. »

« D’accord – dit Kat – je comprends mieux. Cependant, vous avez dit que cette usine appartient à un groupe allemand, je ne saisis pas trop le lien de toute cette affaire avec ce lycée ? »

« Énormément d’enfants de notables sont scolarisés dans cet établissement – lui répondit Tatiana – et parmi eux la fille de Gregor Iodanov qui a beaucoup œuvré, si l’on peut dire, auprès de la mairie il y a dix ans pour que ce projet d’usine sorte de terre. Il a d’ailleurs d’après la rumeur des parts dans cette affaire. On dit même de grosses parts. Et il ne serait pas le seul. D’autres investisseurs dans ce projet ont également placé leurs enfants ici. C’est pourquoi, par dépit, n’ayant pas obtenu gain de cause, les terroristes sont venus dans ce lycée pour tenter de sensibiliser leurs enfants, de leur ouvrir les yeux, et d’espérer qu’ils exercent ainsi une pression sur les investisseurs dans le but de faire fermer l’usine. Un discours je pense que nos élèves ne sont pas vraiment prêts à entendre. Heureusement, ainsi que je vous l’ai dit, ils ont été très vite chassés par la police et il n’y a eu aucun blessé. »

« Anastassia, tout particulièrement, vous a-t-elle dit qu’elle se sentait toujours menacée aujourd’hui par ce groupe terroriste ? » intervint Kalgarov.

« Non. Elle n’en a pas parlé – lui dit la psychologue – mais vous savez, en dehors des entretiens obligatoires suite à cet attentat, Anastassia n’est plus jamais venue me reparler ensuite. Je ne l’ai vue qu’une ou deux fois pour les entretiens obligatoires de suivi. C’est une jeune fille, qui contrairement à ses camarades, n’aime pas beaucoup se confier et n’a pas ressenti le besoin de venir me voir. Je trouve ça dommage, bien entendu, mais je n’ai pas le pouvoir de convoquer les élèves à mon bureau, les entretiens avec moi sont facultatifs cette année, c’est un service qui leur est offert par le lycée, les élèves, ou bien leurs parents, sont libres d’en profiter ou non ».

 De fil en aiguille la conversation en était tout naturellement venue au profil psychologique des deux élèves disparues. Ils apprirent ainsi que si Anastassia ne souhaitait pas d’entretien avec la psychologue, en revanche sa mère, Masha était passée plusieurs fois à son bureau. Elle était préoccupée par les sautes d’humeurs de sa fille qui était manifestement très perturbée par le récent divorce de ses parents. Bien sûr, le docteur Sabantsev respecta le secret de la consultation qui lie n’importe quel médecin, mais elle révéla tout de même à la police quelques éléments qu’elle jugeait importants dans le cadre de leur enquête. Elle expliqua que Masha Iodanov s’était inquiétée du comportement de sa fille qui, ne digérant pas la séparation de ses parents, se trouvait fréquemment en proie à des accès de colère pendant lesquels elle s’en prenait violemment à tous les objets à portée de main, parfois même le personnel de maison devait supporter ses colères inattendues et d’autres fois elle proférait des menaces de fugue. Le mot était lâché une fois encore : « fugue ». Et si ce n’était que cela ? La pression qu’elle ressentait vis-à-vis de sa belle-mère avait peut-être atteint des sommets. Kat continua l’entretien en évoquant Svetlana.

« Et concernant la jeune Koulenchkova est-elle venue vous voir? »

« Oui – admit le docteur – mais je ne peux pas vous révéler le contenu de son dossier, c’est couvert par le secret médical »

« Mais … - continua la policière qui était un peu étonnée par ce brusque changement de comportement chez le docteur Sabantsev qui semblait ne plus vouloir dire un seul mot alors que jusque-là elle s’était montrée plutôt loquace – vous a-t-elle parlé de choses qui pourraient avoir un lien avec sa disparition ? »

« Non, nous ne parlions que du passé – répondit rapidement Tatiana, puis elle réfléchit un peu et ajouta – enfin si, il y a bien une chose : récemment Svetlana se plaignait des rencontres qu’elle faisait dans son quartier avec de ivrognes et des drogués, je crois qu’elle redoutait ces rencontres ».

Kat était en alerte : de quoi Svetlana et le docteur Sabantsev avaient-elles pu discuter ? Et pourquoi cette dernière refusait d’en parler ? Le contenu des entretiens de la jeune fille avec la psychologue pourrait avoir une importance capitale dans le cadre de l’enquête sur sa disparition. Mais Kat savait que si elle demandait un mandat pour pouvoir lever le secret médical et consulter son dossier psychologique, il y avait peu de chance pour que sa demande soit traitée avant des semaines, car l’enquête sur la disparition de Svetlana n’était pas prioritaire.

La psychologue reprit : « Si vous n’avez pas d’autres questions, je pense que l’entretien est clos ».

 Kat avait pourtant la nette l’impression que le seul fait d’évoquer Svetlana avait touché une corde sensible chez le docteur Sabantsev. Et peut être qu’une partie de la solution se trouvait là. Mais une intuition ne suffit malheureusement pas à faire une certitude. Toute chaleur avait disparu du visage du docteur. Et même Tchaïkovski qui continuait de distiller ses notes discrètement ne semblait plus à même de la dérider. De toute façon le temps passait et il fallait encore interroger Sergueï Azarov, le prof d’éducation physique. Kat demanda à Kalgarov s’il voulait bien s’en charger tout seul car elle souhaitait éclaircir un autre point. Elle avait en effet remarqué qu’il y avait à la grille d’entrée de l’établissement une caméra de surveillance. Peut-être y aurait-il quelque chose à tirer en visionnant les images entre mercredi soir vers 17 heures, dernière heure où Anastassia avait été filmée rentrant à la maison des Iodanov et jeudi 1 heure du matin, heure à laquelle son père s’était aperçu de sa disparition. Elle fit part de son souhait à Kalgarov qui acquiesça : il irait interroger le professeur Azarov de son coté, de toute façon ajouta-t-il, vu la façon dont s’était déroulé leur premier entretien, il valait mieux que kat ne soit pas là. Même si, au demeurant Azarov faisait un bien piteux coupable éventuel. Porté sur la drague comme il l’était, il avait du plus d’une fois se faire envoyer « sur les roses » et son amour propre devait être habitué depuis le temps. Et puis ce n’était pas les filles qui manquaient. Il partit donc de son côté sans grande illusion. Il informerait Kat et ses collègues lors de la réunion prévue ce soir des résultats de son interrogatoire. Il rappela à sa co-équipière de ne pas perdre de temps puisqu’elle devait rencontrer Ruslan l’après-midi, en compagnie de Sidorov. Kat pressa le pas et alla s’informer auprès de la secrétaire de l’accueil de qui elle devait se rapprocher pour avoir accès aux images de vidéo-surveillance de l’entrée. La secrétaire appela prestement le responsable informatique de l’établissement qui conduisit la policière à son bureau et ne fit aucune difficulté pour la laisser prendre connaissance des enregistrements désirés.

 La soirée du jeudi défila rapidement en accéléré. Elle n’avait pas le temps de faire dans le détail. Elle avait fait débuter le visionnage à 17 heures. Dans la voie qui bordait la clôture du lycée et passait sous l’œil de la caméra peu de choses en fait. A cette heure-ci, les élèves étaient partis depuis longtemps et sans doute la majorité des enseignants aussi. Elle ne vit que quelques voitures sortir, sans doute le personnel administratif, vers 18 heures, puis le calme revint, pas un seul véhicule ou piéton en vue. Vers 20 heures quelques nouveaux véhicules sortirent de l’établissement : les services d’entretien se dit-elle qu’avaient dû finir leur ménage. Elle pensait reprendre son examen des vidéos en pure perte quand elle vit une grosse cylindrée noire passer rapidement devant la grille d’entrée sans faire mine ni de ralentir, ni de s’arrêter. Elle venait sans doute du centre de Podolsk. L’apparition était si brève qu’elle aurait pu la manquer si elle avait détourné ne fut ce qu’un instant les yeux de l’écran désespérément vide de toute circulation. Mettant le défilement des images sur pause elle nota l’heure de ce passage furtif enregistrée par la caméra pour y revenir plus précisément une fois qu’elle aurait regardé l’ensemble de la bande. Tout du moins jusqu’à 1 heure du matin le jeudi. Elle n’eut pas à attendre longtemps pour voir la même voiture moins de 10 minutes plus tard repasser dans l’autre sens en direction de la ville. Puis plus rien jusqu’à l’heure limite qu’elle s’était fixée.

 Elle revint donc sur ces deux passages pour tenter de discerner le numéro de la plaque minéralogique. Autant que le peu d’éclairage du lampadaire situé devant la grille permettait de le voir, le véhicule semblait être une Mercedes classe S. Un modèle que tout le monde ne peut pas s’offrir, même à Podolsk. Quant au numéro on le distinguait très mal. Kat en agrandissant l’image parvint néanmoins à en déchiffrer une partie : O puis 383 suivi d’un H ou d’un M les derniers chiffres étaient illisibles mais elles pensait qu’il y en avait trois. Il s’agissait probablement d’un véhicule immatriculé à Moscou même. On avait donc une Mercedes immatriculée O 383 -H ou M- ???. Il s’agissait d’un véhicule prisé par les gens fortunés : il faudrait sitôt de retour à son bureau qu’elle tâche de savoir s’il y avait un véhicule de ce type au nom de Gregor Iodanov ou de Ruslan. Elle tenait peut-être là le début d’une idée : et surtout elle conforterait son intuition qui lui disait que tout cela tournait autour du lycée. Elle s’empressa d’aller retrouver Kalgarov se gardant bien de lui faire part de sa découverte. Après tout ce n’était qu’un tout petit élément bien fragile. Il serait temps d’informer ses collègues si ses doutes se confirmaient. D’autant plus que l’on ne pouvait pas distinguer qui était au volant, ni s’il y avait un passager, une passagère ou…qui sait deux passagères.

 Kalgarov de son côté n’avait pas récolté grand-chose : le professeur Azarov avait de solides alibis qui, disait-il, ne demandaient qu’à être confirmés : il avait quitté le lycée vers 17 heures et de 17 heures 30 à 20 heures il était au stade avec des copains pour un entraînement de l’équipe de foot amateur dont il faisait partie – l’Etoile de Podolsk – et sa présence pouvait être attestée par deux douzaines de gaillards au moins. Il était ensuite allé au restaurant avant de finir sa soirée en discothèque. Deux endroits où de nombreuses personnes pouvaient témoigner qu’il était bien là. Un emploi du temps pas très reluisant pour un sportif, mais chacun fait ce qu’il veut de sa vie, pensait Kalagarov. Kat laissa son coéquipier remonter dans sa voiture. « Bon on se retrouve au bureau à 14 heures. Moi je vais aller manger un morceau ». Son collègue démarra. Mais sitôt la Lada de service disparue au tournant, la jeune inspectrice, repris de son côté le chemin de l’accueil du lycée. Elle souhaitait s’entretenir à nouveau avec le jeune Kamenski, le « petit ami » d’Anastassia et profiter également de l’occasion pour revoir Zoya concernant les rencontres entre filles dans la maison Iodanov.

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