Rebondir.

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Florence avait vécu l'enfer durant de longues heures alors qu'un tueur l'avait choisie comme proie.

Depuis cette horrible journée, la trentenaire luttait chaque jour pour ne pas sombrer dans une profonde dépression. Le stress post-traumatique, les hallucinations et l'oppression qu'elle ressentait la faisaient paniquer et imaginer que son agresseur reviendrait pour la tuer.

L'entourage de Florence ne semblait pas du tout comprendre ce qu'elle avait enduré et les traumatismes qu'une telle situation pouvait créer. Chaque jour, le jeune femme se prenait des reproches comme quoi elle était incapable de pouvoir rebondir pour continuer de vivre sa vie normalement.

Mais quand un inconnu sortait de nulle part, semblant être totalement illuminé par la folie, connaissant tous les détails de la vie de Florence, même les plus minimes, et voulant la tuer, il était impossible pour elle de rebondir pour avoir une vie de nouveau normale et apaisée.

Après avoir couru en pleurant de panique, puis s'être cachée dans sa maison de vacances, Florence s'était battue contre son agresseur. Elle avait même utilisé des pièces secrètes et avait rampé dans les combles du grand grenier presque impossibles à accéder. L'inconnu lui criait sans cesse que n'importe quel endroit où elle pensait être en sécurité, il la retrouverait car il connaissait tout d'elle, jusqu'aux plans de ses maisons.

Florence ne devait pas respirer fort et pourtant une crise de panique rendait la respiration très difficile et très bruyante. L'homme avait caché à plusieurs endroits dans la maison des armes afin de rendre sa chasse plus amusante. Malheureusement, Florence avait trouvé un poignard et l'avait dissimulé entre l'élastique de son short et sa peau.

En rampant plus vite, Florence s'était blessée la cuisse à cause de la lame du poignard, mais elle avait réussi à ne pas crier. Du moins, jusqu'à ce que son agresseur la rattrape dans les combles, la tire par les pieds et lui accroche une chaîne avec un boulet autour d'une cheville. La douleur ressentie alors que le tueur pressait ses os, l'avait fait hurler.

Elle avait lancé des coups de pieds désespérés dans le visage de l'homme pour le retarder, mais une fois sortie des combles, la chute au sol puis la course avaient été ralenties par le poids au pied de Florence.

Criant le plus fort possible pour tenter d'interpeller les voisins, Florence s'était vue morte, loin des personnes qu'elle aimait. Elle s'était maudite d'avoir tant voulu acheter une maison de vacances si éloignée de tout. Aucune possibilité que quelqu'un l'entende, ses plus proches voisins se trouvaient à minimum un kilomètre et ses cris n'étaient pas assez puissants.

Le tueur qui était obsédé par la chevelure rouge de la trentenaire n'avait cessé de raconter en détails comment il avait tué les précédentes victimes, elles aussi à la chevelure rouge. Pour lui, cette couleur représentait le sang et chaque femme ayant les cheveux colorés de cette façon, le provoquait jusqu'à ce qu'il la tue.

Face à face dans le grand salon, la jeune femme avait souhaité s'en sortir vivante avant de courir rapidement jusqu'à l'homme, sortant le poignard de son short et le plantant dans la poitrine de son agresseur. Ce dernier n'avait pas anticipé le fait que Florence ne le supplierait pas comme les autres, mais se battrait de toutes ses forces, quitte à y laisser sa vie.

Un combat à mains nues s'était alors déclaré, l'homme ayant le dessus grâce à la liberté de déplacement alors que Florence traînait son boulet au pied. Cependant, le poignard planté dans la poitrine du tueur l'avait handicapé et la jeune femme en avait joué, remuant la lame dans la plaie dès qu'elle avait pu être assez proche de l'homme.

Après de longues et éprouvantes minutes de combat, l'homme avait réussi à affaiblir suffisamment Florence, pour enfin pouvoir la tuer.

Mais à quelques secondes de se faire tuer, la jeune femme avait réuni toutes ses forces pour lever le bras et arracher le poignard de la poitrine de son agresseur. Le sang jaillissant et le tueur déstabilisé par la douleur, Florence s'était relevée avant de planter l'arme dans le crâne de son assaillant. Ce dernier était tombé au sol et elle avait réitéré les coups de poignard dans la tête de l'homme. Il avait perdu la vie en se vidant de son sang, poitrine ouverte et boîte crânienne détruite.

La trentenaire avait ensuite immédiatement appelé la police et les secours dans l'espoir de ne pas avoir réellement tué son agresseur. Malheureusement, il n'y avait aucune possibilité que l'homme soit toujours vivant et Florence avait fait un séjour à l'hôpital puis en prison. Une enquête avait été ouverte et bien qu'elle se soit défendue contre un tueur recherché et reconnu, elle avait été considérée comme coupable d'un meurtre. Sa peine avait cependant été allégée par rapport à la situation, aux séquelles physiques et mentales. Elle avait dû faire un an de prison, puis des travaux d'intérêt général sur une période de quelques années, encore en cours à ce jour.

Il était donc très difficile pour Florence de rebondir alors que son acte de défense l'avait menée tout droit vers un statut de criminelle. Sans parler du bagage psychologique qui l'accompagnait à chaque seconde de sa vie.

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