Adrien et Louchi n’en crurent pas leurs oreilles. Ils se tournèrent en direction de Liam et le regardèrent sans dire un mot. Liam, lui, se mit tout à coup en garde et fonça sur Belzébuth lui assenant un coup de poing terriblement puissant dans le bas ventre, faisant décoller du sol le corps de son adversaire. Il sauta ensuite et donna un coup de tête au visage de Belzébuth qui tomba sur le dos. Liam lui envoya une boule de feu, qu’il esquiva en se relevant très rapidement. Un bref instant, Liam et Belzébuth se scrutèrent droit dans les yeux avant de bondir l’un sur l’autre. Ils se jetèrent tous deux un coup à la figure, puis enchaînèrent de multiples coups de poing et de pied. Adrien et Louchi n’en croyaient pas leurs yeux. Liam rivalisait avec le puissant Belzébuth. Louchi regardant le combat s’adressa à Adrien :

— Alors son pouvoir serait celui d’un démon ? Non, Belzébuth doit sûrement se tromper. L’aura des démons est très sombre. Il est vrai qu’elle ressemble à des flammes, mais l’aura de Liam n’est pas noire.

— Maître, même si la force de Liam est grande, il ne réussira pas à tenir face à Belzébuth. Nous devons aller l’aider. À trois, nous aurons peut-être une chance.

— Nous ne rivalisons pas face à de telles auras. Celle de Liam est maintenant supérieure à la nôtre. Ce petit est incroyable, il y a seulement deux jours qu’il connaît l’existence du pouvoir de l’aura et il défie déjà un démon de la trempe de Belzébuth. Je ne sais pas s’il est oui ou non un démon, mais ce qui est sûr, c’est que son aura grandit de jour en jour. Plus il combat et plus sa force se révèle.

Tandis qu’Adrien et Louchi parlaient, Liam semblait peu à peu perdre l’avantage face à Belzébuth. Les coups puissants portés par Belzébuth diminuaient l’intensité de l’aura de Liam. Louchi tendit alors son arc à Adrien et lui dit :

— Adrien, écoute-moi ! Je vais le retenir ici au maximum. Tu vas emmener Liam avec toi et vous allez courir jusqu’au camp, prendre l’épée et fuir le plus loin possible de cet endroit.

— Non maître ! Il n’en est pas question. Je ne vous laisserai pas seul face à ce monstre.

— Le plus important c’est la sauvegarde de la paix Adrien ! Je pense te l’avoir déjà assez dit ! Obéis ! Vous êtes maintenant notre unique espoir tous les deux. La sauvegarde de la Terre dépend de vous.

Juste après ces mots, Louchi fit apparaître son aura blanche d’ange et cria :

— Que toute la puissance de mon aura s’intensifie !

Les ailes de lumière de Louchi furent à nouveau déployées. Belzébuth, qui combattait Liam, le regarda et dit :

— Pas possible ! Il ne va pas oser !

— Liam, éloigne-toi vite ! s’écria Adrien.

Adrien se mit à courir vers Liam, l’attrapa par le bras et commença à fuir avec lui. Belzébuth courut à son tour en direction de Louchi qui lui cria :

— Il est trop tard démon ! Adrien, Liam, je vous confie la Terre ! Faites que Satan reste emprisonné à jamais en Enfer !

Louchi courut, lui aussi, vers Belzébuth. Son aura brillait d’une forte intensité.

Arrivé tout près de Belzébuth, il sauta et l’agrippa de toutes ses forces. Liam et Adrien qui fonçaient et qui avaient réussi à s’éloigner, entendirent tout à coup une énorme explosion. Ils s’arrêtèrent, puis se retournèrent en direction de celle-ci. Le vent soufflait très fort, Liam se protégeait les yeux puis posa la question :

— Que s’est-il passé ? Pourquoi avez-vous interrompu le combat ?

Il regarda Adrien et vit que ce dernier avait des larmes qui coulaient le long de ses joues.

Liam, surpris, demanda :

— Adrien ? Et Louchi ?

— Ne traînons pas ici Liam, il n’y a plus rien à faire. Maître Louchi s’en est allé.

— Quoi ?

— Il a augmenté son aura jusqu’à son paroxysme et s’en est servi comme d’une bombe puissante.

— Oh non, Louchi…

— Maître, je vous jure que votre mort ne sera pas vaine. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour mener à bien notre mission. Adieu, mon ami, mon Maître.

Adrien et Liam repartirent en direction du camp. Arrivés là-bas, ils s’emparèrent de l’épée du kraken avant de se remettre en route. Liam courait à côté d’Adrien tout en l’observant, attendit quelques minutes, puis se décida à lui demander :

— Adrien, je suis vraiment désolé pour Maître Louchi. Je m’en veux de n’avoir rien pu faire pour l’aider. Qu’allons-nous faire maintenant ?

— Je ne sais pas. Nous devons garder cette épée coûte que coûte. Tant qu’il leur manquera cet artéfact, ils ne pourront pas libérer Satan de sa prison.

— Où sont les autres artéfacts ?

— Maître Louchi m’a dit qu’il y en avait encore un près des forêts Licorne au sud de Bodéria et un autre tout au nord dans les montagnes de l’Hippogriffe.

— Nous devons aller les chercher.

— Non ! Il est sûrement déjà trop tard. Nous ne devons pas refaire la même erreur et nous jeter dans la gueule du loup. Les démons sont probablement au courant maintenant de ce qui s’est passé. Nous avons un artéfact en notre possession. Allons à la capitale voir le roi Gilbert II. Nous devons lui expliquer toute l’histoire et lui demander son assistance. Les gardes royaux ainsi que son armée seront un appui précieux. Ils nous aideront à garder l’épée ainsi qu’à exterminer les démons jusqu’au dernier.

— Je te fais confiance, Adrien. C’est maintenant toi qui vas devoir m’enseigner la maîtrise de l’aura.

Adrien et Liam continuèrent leur chemin en direction de la capitale Bodéria.

Quelques heures plus tard, dans la clairière où avait eu lieu l’ultime combat de Louchi, un bras sortit soudain de terre. Ce bras était celui de Belzébuth. Il essayait de se déterrer. Quand il y parvint enfin. Son armure était brisée et l’on pouvait distinguer une énorme blessure sur son torse. Sa corne droite ainsi que son œil droit avaient été arrachés par le souffle de la déflagration. Tout le côté droit de son visage était brûlé. Il se mit debout, les dents serrées laissant entrevoir de grandes canines, puis s’exclama :

— Maudit ange ! Je l’ai sous-estimé. Laisser exploser son aura pour me tuer, moi le seigneur Belzébuth. Je vais retrouver ses deux protégés et les massacrer.

Belzébuth, le terrible démon, s’en était sorti. Liam et Adrien, qui se dirigeaient maintenant vers la capitale, sans se douter qu’il était toujours à leur trousse. La quête pour la sauvegarde de la paix ne faisait que commencer.