Liam

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Par une nuit sombre dans une forêt, un jeune homme marchait dans l'obscurité. Il ne semblait pas savoir où il se trouvait, ni même où il devait aller. Il était grand, brun, les yeux marrons et les cheveux en bataille. Il avait l'air blessé et se déplaçait avec difficulté, se tenant aux arbres qu'il rencontrait. Il était vêtu d'une combinaison ressemblant à une armure que portaient les chevaliers d'autrefois.

Soudain, des geysers de magma sortirent un peu partout autour de lui. Il se mit alors à courir tant bien que mal à travers la forêt pour en réchapper. Mais au bout de quelques mètres, trop épuisé, il tomba. Il tenta de se relever tout en scrutant aux alentours, mais peinait à y arriver.

Tout à coup, il vit plusieurs formes aux yeux rouges étincelants apparaître. Il y en avait de plus en plus et il fut bientôt cerné. Il les observa quelques secondes puis s'écria :

— Alors voici donc les vautours après la bataille ! Eh bien, soit !

D'un seul coup, toutes ces silhouettes lui sautèrent dessus. Le sol s'entrouvrit laissant place à un énorme trou rempli de lave. Ils furent engloutis à l'intérieur.

C'est alors que le jeune homme se réveilla en sursaut. Il était essoufflé et en sueur. Il regarda par la fenêtre de sa chambre et se dit :

Encore ce cauchemar ! Je fais le même depuis des jours. Il a l'air si réel à chaque fois.

Il se recoucha puis avec difficulté, retrouva le sommeil.

Le lendemain matin, le jeune homme qui s'appelait Liam, se réveilla tranquillement. Les lueurs des premiers rayons de soleil inondaient son visage. Il était âgé de dix-sept ans. Il vivait chez ses parents et fréquentait l'unique lycée de la ville nommée Caurine.

Il était fils unique, son père et sa mère étaient souvent absents à cause de leur travail de commerçants au château. En effet, Bodéria était un royaume moderne. Le roi était très populaire et aimé de ses sujets. Bodéria était divisée en cinq grandes régions. Chacune dirigée par un gouverneur rendant des comptes au roi Gilbert II. La ville de Caurine se situait non loin de la capitale « La Neuville » comme la nommaient les habitants, au centre du Royaume. Liam se levait seul chaque matin, son père et sa mère étant déjà partis pour le travail. Il avait l'habitude de se rendre en cours en compagnie de son meilleur ami Adrien. Mais depuis presque un an, celui-ci avait disparu. Liam passait son temps libre à le rechercher en collant des affiches avec son signalement : « Recherche jeune homme de dix-huit ans, brun, les cheveux coiffés sur le côté, les yeux verts et s'appelant Adrien. Il habite à Caurine et a été vu pour la dernière fois au lycée de la ville. Pour toute information, veuillez contacter la garde royale de Caurine, merci ».

Liam et Adrien étaient amis depuis leur plus tendre enfance et Liam était très affecté par sa disparition. En classe, il regardait sans cesse par la fenêtre en se demandant où il avait bien pu passer.

Ce matin-là, sur le chemin du lycée, il repensait à ses cauchemars en se disant :

Mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Depuis qu'Adrien a disparu, je n'arrête pas de faire ce même cauchemar. C'est comme s'il lui était arrivé quelque chose. Adrien, où es-tu ? Qu'as-tu fait ?? On était trop proches pour que je ne sois pas au courant de tes intentions !

En fin d'après-midi, Liam rentrait chez lui la tête basse, quand tout à coup, il sentit la terre trembler sous ses pieds. Horrifié, il s'écria :

— Mais que se passe-t-il ? C'est la première fois qu'un tel phénomène se produit ici !

Il regarda tout autour de lui et vit que les gens paniquaient et couraient dans tous les sens. Il fonça en direction de sa maison. Mais bientôt les accidents de voiture, éboulements de murs et autres incidents le ralentirent dans sa course.

Soudain, tout s'arrêta, au grand soulagement des habitants. Ils n'en revenaient pas d'une telle catastrophe naturelle. La région n'était pourtant pas habituée aux tremblements de terre. Liam qui était maintenant rentré chez lui s'inquiétait de l'absence de ses parents. Il avait essayé de les joindre par téléphone, mais apparemment les réseaux de communications semblaient avoir été endommagés. Il décida alors de sortir pour voir s'il ne les rencontrerait pas sur la route du retour.

Deux heures passèrent en vain. Liam ne les trouvait pas. Tandis qu'il continuait sa progression, il entendit soudain au loin un bruit, une sorte de vacarme en fond. Il s'approcha et remarqua qu'il était en fait en chemin pour le centre-ville. Il n'avait pas fait attention, mais plusieurs maisons et édifices avaient souffert du séisme. Il fut étonné de ne pas avoir reconnu tout de suite cette partie de la ville. Plus il avançait et plus le boucan se transformait en différents sons bien distincts. Il perçut des bruits de verre cassé, de tôle frappée, comme si l'on s'adonnait à du vandalisme. Plus Liam marchait, plus il voyait que le centre-ville était en proie à des pillards. Les vitrines de magasins étaient brisées, les marchandises dérobées et même des habitants attaqués ! Liam ne reconnaissait plus rien de sa commune d'habitude si paisible et pensa :

Mais que se passe-t-il ici ? Sont-ils tous devenus fous ?

Tout à coup, le cri d'une jeune fille se fit entendre. Liam se retourna aussitôt vers ce son strident. Sans même réfléchir, il alla en direction du hurlement et au bout de quelques secondes se retrouva nez à nez avec trois hommes. Ils encerclaient une demoiselle à terre et apeurée. Liam qui arrivait en courant, stoppa net en découvrant la scène, ce qui engendra un bruit de frottement au sol. Ces derniers se retournèrent, et virent alors Liam seul et sans défense. Il les observa, puis ne put s'empêcher de s'adresser à la jeune fille :

— Vous n'avez rien ? l'interpella-t-il.

Elle rétorqua d'un léger signe de tête avec un regard très inquiet. Il comprit ce qui se passait. Ces trois hommes en avaient après cette belle fille aux longs cheveux châtains et aux yeux bleus. La main de Liam tremblait, mais il ne put se retenir de leur déclarer :

— Laissez-la tranquille !

Ce qui provoqua l'euphorie chez les trois individus avant qu'ils ne lui foncent dessus et le rouent de coups. La jeune fille les somma d'arrêter, mais rien n'y faisait ! Liam se prenait coup sur coup.

Quand soudain, un coup de pied au visage le mit K.O. Il fut projeté violemment à terre les yeux encore ouverts le regard vers elle.

Les trois agresseurs riaient de plus belle. Chaque attaque portée à Liam les emplissait de joie, tandis que la demoiselle pleurait de plus en plus inquiète.

Au bout de quelques secondes, une lueur apparut entre les trois hommes. Celle-ci faisait penser à une lumière de flammes.

Brusquement, ils furent envoyés au sol à plusieurs mètres de là, assommés. Liam se mit alors debout quelques secondes, le regard vide, puis tomba à nouveau. La jeune fille n'en croyait pas ses yeux ! Elle venait de voir Liam expulser trois hommes, qui juste avant l'avaient roué de coups. Elle courut vers son sauveur et prit sa tête dans ses mains en tentant de le ramener à lui :

— S'il te plaît ! S'il te plaît ! Réveille-toi ! dit-elle.

Elle le secoua légèrement jusqu'au moment où il ouvrit les yeux. Il découvrit alors le visage de la jeune fille qu'il trouva magnifique et lui sourit.

— Merci ! Tu m'as sauvée. Tu as été incroyablement courageux. Comment as-tu fait pour venir à bout de trois types d'un seul coup ? gémit-elle.

— Je... je ne sais pas. Que s'est-il passé ?

— Depuis que le tremblement de terre a eu lieu, en ville c'est la panique. Plusieurs groupes d'hommes se sont mis à piller les magasins et à violenter les habitants. On ne les reconnaît pas !

— Tu m'as sauvé ? demanda-t-il surpris.

— Non ! C'est toi qui l'as fait et je t'en remercie Liam.

— Tu sais comment je m'appelle ? s'étonna-t-il.

— Oui bien sûr ! Nous allons dans le même lycée ! Je te vois souvent coller des affiches pour ton ami Adrien. Je trouve ça bien que tu t'investisses autant pour lui.

— Merci. Quel est ton prénom ?

— Mélissa !

Liam se releva et fit un sourire à Mélissa avant de lui dire :

— Merci Mélissa ! Ça va aller.

— Merci à toi ! C'est toi qui es venu à bout de mes trois agresseurs !

— Quoi ?! Comment ai-je pu ? rétorqua-t-il.

— Tu ne te souviens pas ? Il y a eu une sorte de lumière et tout à coup, ils ont été expulsés !

— Sans doute une autre secousse. J'ai eu de la chance après tous les coups que j'ai pris ! Excuse-moi, mais je dois y aller. Je recherche mes parents. Mets-toi à l'abri Mélissa.

— Attends ! Tu es blessé, laisse-moi t'aider !

— Ne t'en fais pas, ce n'est pas la peine, je dois filer. On se reverra au lycée si tu veux bien.

— D'accord, mais...

Et avec le sourire, il s'éloigna de Mélissa qu'il venait de sauver. Celle-ci le regarda partir se pinçant les lèvres sans pouvoir le quitter des yeux.

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