Elle était sortie dans le jardin et regardait le paysage représentant la capitale. Voir le palais lui fit penser à l’Empereur et à son frère. Que faisait le souverain ? Et Akihito, était-il en bonne santé ?

Deux Chasseurs la rejoignirent. C’étaient Gavriil et Desya.

« Bonjour, les salua-t-elle, qu’est-ce qui vous amène par ici ?

- Le beau temps, répondit Gavriil, comme d’habitude.

- Il fait toujours beau, ici.

- Très juste. »

Bien dormi ? demanda Desya à la jeune fille.

« J’ai rêvé de piano. » dit-elle.

Ils esquissèrent le même sourire. Gavriil les regarda d’un air surpris.

« Ai-je manqué quelque chose ? » s’enquit-il, amusé.

Rien de bien important.

Il y eut un bref silence.

« Au fait, reprit Sakura en s’adressant à Gavriil, est-il vrai que vous écrivez des histoires ?

- Qui vous a dit cela ? »

Un éclat amusé s’alluma dans le regard de Desya.

« Je vois… en effet, il m’arrive d’en inventer.

- Et quel est leur sujet ?

- Chacune a le sien. Mais parfois Desya m’impose un thème, une phrase, ou un mot à intégrer au récit. C’est un exercice assez amusant.

- Comme quoi, par exemple ?

- La dernière fois, il avait insisté pour que je mette la phrase ‘‘Tu étais l’élu.’’, car il savait que je n’aime pas cette réplique. Il l’avait tirée spécialement de l’un des pires livres de notre bibliothèque. »

Tous trois sourirent. Desya reprit :

Gavriil, nous devons rejoindre les autres.

« En ce cas, conclut celui-ci, au plaisir de vous revoir, Sakura.

- Au revoir. »

Ils se séparèrent et les deux Chasseurs rentrèrent. Elle demeura quelques minutes dehors, puis retourna dans la maison elle aussi. Elle se rendit dans sa chambre, et trouva un nouvel ouvrage sur sa table de nuit. Curieuse, elle le prit. Le titre était inscrit en lettres de pourpre sur une couverture blanche. Abrégé des Chroniques du continent, par Orrin Kalos. Ce titre lui rappelait quelque chose. Elle ouvrit le livre. Un nom, bien lisible, était écrit en haut de la première page. Tōru Isobe.