« Groupe Zêta, par ici s’il vous plaît. »

C’était le grand jour. Le début des Examens. Le groupe en question, composé de dix élèves, suivit le professeur. Il les mena devant une grande porte.

« Je vais réitérer les consignes. commença-t-il. Vous êtes une équipe, c’est-à-dire que vous devez vous entraider jusqu’à la victoire. Vous allez être confrontés à un parcours d’une grande difficulté, comme les autres groupes. L’objectif est de vous emparer du trophée qui se trouve au bout. Rappelez-vous que le but n’est pas de tuer vos adversaires. Si jamais vous êtes en situation critique, vous êtes éliminé et votre équipe continue. Une fois passé cette porte, vous vous retrouverez dans l’Arène. Bonne chance. »

Le professeur sortit une lourde clé et ouvrit la porte. Derrière se trouvait un portail sombre qui les transporterait au lieu de l’Examen. Le vortex était peu engageant. Un décompte commença :

« Dix… neuf… huit… sept… six… cinq… quatre… trois… deux… un… zéro.

- Allez-y. » les enjoignit le professeur.

La tension qui s’était accumulée monta d’un cran. Le premier étudiant passa, puis le deuxième… Quand ce fut au tour de Tōru, qui était le dernier, il s’avança sans hésiter. En passant le portail, il fut saisi d’une sensation de… vide. Il fut transporté sans s’en apercevoir.

En arrivant dans l’Arène, il fut ébloui un instant. Ses yeux s’accoutumèrent à la luminosité, et il remarqua qu’il n’y avait personne. Était-il possible qu’il y ait eu une erreur ? Son subconscient l’avertit d’une présence à sa droite, à cinq mètres, au sommet de l’une des collines d’herbe sèche. Il n’eut pas le temps de se tourner, un rayon rouge partit dans sa direction. Il se jeta à terre pour l’esquiver, se releva, et répliqua, envoyant une puissante charge qui neutraliserait son adversaire. L’autre invoqua un bouclier juste à temps, qui fut tout de suite détruit. Et se prit de plein fouet une incantation qui l’assomma. Tōru eut un sourire sans joie. C’était là sa spécialité : envoyer d’abord une attaque puissante afin d’éliminer le bouclier de son opposant, puis ensuite une autre visant à le mettre hors de combat. Cette technique nécessitait une certaine rapidité d’action, alliée à la capacité d’invoquer sans faire usage de mots. L’autre gisait à terre. Tōru le rejoignit. C’était Marco, un étudiant particulièrement stratège. Où était son équipe ?

Il entendit un cri. Il leva le regard et se figea un instant. En contrebas, entre les collines, avait lieu un combat entre son équipe et la Sigma. Les adversaires avaient dû être amenés près d’ici et avaient eu l’idée de s’en prendre à son groupe. Probablement une idée de Marco. Celui-ci disparut, ramené à l’Académie pour y recevoir des soins et attendre la fin de la première partie des Examens.

Tōru prit le temps d’observer la situation avant de rejoindre le combat. Il restait six de la Sigma et huit de la Zêta. La configuration était à leur avantage. Il courut jusqu’en bas de la pente, élimina un ennemi et rejoignit Sei.

« Que s’est-il passé ?

- Je ne sais pas trop. Quand je suis arrivé, c’était déjà l’anarchie. »

Les trois derniers de la Sigma voulurent partir, mais ils n’en eurent pas l’occasion.

« Bon, une équipe de moins. constata Kiyonari.

- Il est encore là, celui-là ? » demanda Tōru à voix basse.

Sei sourit.

« Malheureusement. » confirma-t-il sur le même ton.

Il restait six membres de l’équipe Zêta : Tōru, Sei, Kiyonari et trois autres étudiants nommés Mattia, Vladimir et Yann.

« Il est temps de partir. reprit le neveu du Général. D’autres ennemis pourraient arriver, et il serait préférable qu’ils ne nous trouvent pas ici. »

Les six étudiants se mirent en chemin. La route serait longue.