Chapitre 6 : Des questions sans réponses. 

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Pour ce chapitre je vous propose de découvrir un groupe de metalcore bien sympa : Frontier Season avec leur musique Ambivalent.

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=== PDV Lucas ======

La question d’Arthur tourne inlassablement dans mon esprit : « Comment est-ce que tu as su que tu étais gay ? » J’aimerais lui répondre : « En tombant amoureux de toi ! » mais je sais que ce n’est pas le moment, ça ne le sera peut-être jamais d’ailleurs. Mon esprit essaye de trouver une réponse crédible, pendant que le petit blond qui fait battre mon cœur ne cesse de me lancer un regard rempli d’interrogation. -Allez Lucas, réfléchis ! -Il faut que j’invente quelque chose. Qui est-ce que je trouvais presque aussi beau que lui au collège ? Je me souviens d’un autre blond qui avait des yeux couleurs noisettes plutôt beaux, Ilan si mes souvenirs sont bons. Je vais donc utiliser cet autre blond pour expliquer comment j’ai compris ma différence en attendant le moment où je réussirais à avouer à Arthur qu’en réalité ce n’est personne d’autre que lui, qui m’a fait comprendre que j’aime les hommes :

— Euh au fond je crois que je l’ai toujours su, réponds-je, mais c’est vraiment en troisième que je l’ai compris. Lorsque j’ai eu comme un coup de foudre pour un mec, Ilan. Je ne sais pas si tu te souviens de lui, mais du coup à ce moment j’ai commencé à réfléchir de façon intense et en allant chercher des réponses sur internet, je suis tombé sur d’autres témoignages du style et j’ai compris que j’étais peut-être gay.

Seul le prénom d’Ilan est faux dans ma version, mais après avoir compris que Arthur me faisait un effet de dingue, je me suis posé énormément de question. Malgré les réponses que j’ai pu trouver sur internet je m’en pose encore un millier : Pourquoi moi ? Pourquoi est-ce que je suis gay ? Qu’est ce qui fait que l’on devienne gay, ou plutôt que l’on est gay ? J’ai pu voir une théorie comme quoi ça serait prédéfini durant la grossesse avec une poussé ou non de certaines hormones, mais de ce que j’ai compris on n’en connaîtra jamais la cause exacte. De toute façon, c’est comme ça et on ne peut rien y changer, même si l’envie d’être hétéro m’a déjà traversée l’esprit. Si je l’étais les choses serait bien plus simple…

Arthur semble réfléchir un instant avant de me poser une question qui me surprend un peu. J’ai l’impression de voir une réelle interrogation de sa part, un peu comme si quelque chose le tracassait énormément :

— Ah ouais ok je vois. Je crois me souvenir vaguement de lui, ouais ! Mais tu es sûr d’être gay ?

— Ouais je dirais à 95 %, enfin vraiment en y réfléchissant bien les filles ne m’attire pas plus que ça.

— D’accord, je vois mais comment tu peux être sûr de ça ?

— Bah écoute, pour dire les choses de façons claires et un peu cru contrairement aux deux autres zigotos qui nous servent d’amis, les filles ne me font vraiment rien à l’entre jambe.

— Ahah ! Je vois ! C’est vrai que chez ces deux-là, aucune question n’est envisageable sur leur désir de choper de la meuf !

Je n’ose pas lui demander si lui aussi se pose certaines questions. Ne voulant pas le brusquer dans son éventuelle réflexion sur le sujet, je préfère taire mes questions et le laisser réfléchir par lui-même, il m’en fera bien part le moment venu. Cependant je jubile intérieurement à l’idée d’apprendre que mon petit Arthur puisse lui aussi aimer les hommes et peut être même m’aimer moi.

Nous profitons ensuite sans un mot de cette douce nuit d’été, seul le chant des grillons vient combler le silence qui s’est installé. Dans cet étrange moment, j’ai l’impression que nous sommes coupés du monde, cependant sa présence est à mes yeux comme une puissante lumière qui éclaire la nuit et pourfend toute ma peine. Malgré le bonheur d’être à ses côtés, je commence à regretter de ne pas avoir saisi l’occasion de tout lui avouer… Je ne sais pas si j’aurais un jour le courage de le faire, je ne sais pas s’il accepterait mon amour… mais au fond de moi je l’espère de tout mon cœur.

Dans ce doux silence, mon esprit commence à divaguer sur une infinité de réflexion qui ne me quitte plus depuis ce fameux jour de troisième. Arthur a beau me dire qu’il veut tout faire pour me rendre heureux, que j’assume totalement mon homosexualité… j’ai encore du mal et le seul moyen de me rendre heureux serait qu’il accepte de sortir avec moi… mais je sais bien que c’est impossible.

Arthur sans le savoir tu es à la fois ma source de joie et la raison de toutes mes peines. Pourtant un seul sentiment surgit dés que je te vois, une seule phrase raisonne au plus profond de mon âme : « Je t’aime d’un amour grand et infini. »

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PDV Arthur :

Malgré les réponses de Lucas, mon esprit est toujours autant embrouillé. La seule chose que je ne peux ignorer c’est que sentir sa présence à mes côtés, me procure une réelle sensation de bien-être et de plénitude. Et je dois bien l’admettre mon meilleur ami est sacrément beau gosse ; à cette pensée je sens tout mon corps qui frisonne et ressens un léger début d’érection. Je ne peux nier que quelque chose m’attire chez lui, mais qu’en est-il des autres garçons ? J’ai beau avoir déjà 18ans ces questions ne m’ont jamais traversées l’esprit jusqu’à aujourd’hui, je me suis toujours conforté dans mon hétérosexualité et dans les conquêtes que j’ai pu avoir. Mais il est vrai que si je fais une rétrospective de mon passé, il se peut que les garçons aient était au cœur de mes pensées et que mon regard s soit posé sur eux sans réellement m’en rendre compte. J’espère que ce petit road trip va donner des réponses à toutes ces questions qui traverse mon esprit depuis ce rêve que j’ai fait en compagnie de Lucas qui n’a peut-être que réveiller quelque chose enfoui en moi depuis toujours. Une autre question reste également en suspens : Je me demande bien ce qui a pu pousser Lucas à vouloir mettre fin à ses jours comme ça. Est-ce seulement le fait que je puisse rejeter son amitié et son homosexualité où y’aurait-il quelque chose d’autres de bien plus grave que j’ignore ?

Le soleil commence à montrer ses premiers rayons, lorsque nous décidons de nous lever de notre banc, ce fut une nuit assez intense. En revenant vers le mobil home nous passons par une boulangerie afin de prendre de quoi faire un bon petit déjeuneré. Au programme aujourd’hui, une petite visite des deux églises de la ville qui lui ont donné son nom si particulier Notre-Dame de Lit et Saint-Vincent de Mixe et surement une session de baignade soit à la plage soit dans la piscine du camping. Avant de reprendre la route dans la soirée pour descendre vers Biarritz.

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