195 - evanescence

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Plus je leur crie dessus, plus elles me respectent. « Moins vite ! On n’est pas obligées de tout réussir ! C’est pas une compétition ! » Course, tir, parcours audace, elles sont toutes bonnes et je leur donne des conseils personnalisés à chacune pour qu’elles soient encore meilleures ou qu’elles temporisent pour ne pas se blesser. Je vais voir Marylène pour voir si les évaluations sont moins bien mais :

  • Elles sont excellentes. On a rien à leur apprendre.
  • En plus elles sont soudées, solidaires, dans la cohésion.
  • Elles sont prêtes, on va laisser la main à Rachelle maintenant.
  • Vive les vacances ! Au soleil ?

Mais avant on se retrouve en soirée Lounge au Sylvanium où elles nous remettent des petits cadeaux pour nous remercier. Mary est émerveillée devant un habit pour bébé, elle vient m’embrasser sous les murmures offusqués de nos apprenties. Comment elles ont su ?

En rentrant on traverse le lycée par le bâtiment des cours, on passe devant la pièce 304 et je m’arrête, pensive. Mary s’exclame :

  • Me dis pas que c’était ta classe ? Ces chiffres te poursuivent.
  • Un jour une jolie dame brune me regardait de loin pendant un examen. Je crois maintenant que c’était ma mère, Abigaëlle. Tu vois, c’est ça l’Invisible, le futur, le présent et le passé qui se télescopent.
  • Et moi alors, je te suis déjà apparue, en vision, en signe ou autre ?
  • Autre. Il y a quelque-chose qui m’a réveillé qui venait de toi. C’est encore ce fameux jour où tu étais appuyée face à la l’Océan devant le restaurant de Jules. Encore ce moment là. Il me paraît éternel. Quand je suis venue me poser à côté de toi, le vent venait de l’Est et j’ai eu une impression de déjà senti. Pas ton parfum, Mary, ton odeur. La mémoire olfactive vient de très loin dans notre conscience et je me suis vue dans le futur avec ma tête entre tes cuisses et mon nez saturé de tes phéromones, celles qui émanent de l’intérieur de tes cuisses, ton odeur intime à toi, sucré salée comme le parfum d’un cake sorti du four, essence Little Marie pour Paloma Lenn. Pourquoi ils t’ont appelé Little ?
  • Ils ne m’ont pas appelé Little. Mon vrai prénom est un diminutif de Catherine, en russe. Katioucha. Mais on m’appelait toujours la petite. La p’tite. C’est donc devenu Little.

Elle rit. Elle pleure. Émue par toute ce qu’on s’est dite. Je l’embrasse. On apprend à se connaître alors que la Messe est dite, comme si on tombait amoureuses après un mariage arrangé. On s’allume au lieu de s’éteindre.

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