XCVIII

2 minutes de lecture

Je me réveille tôt, trop tôt. Alors je sors sur la plage. C’est l’aube. Il fait doux. Peu de vent. Le bruit des vagues. Je fais quelques pas pieds nus dans le sable froid. Je trébuche. Je m’assois. Je repense à ma vie d’avant, au centre-ville avec mon fils, anonymes. Et là je me sens seule. Je n’ai plus ma belle en exclusive. J’ai l’impression d’avoir tout perdu. Alors je pleure sur cette Paloma que je ne suis plus. Une grande silhouette au loin me repère. Elle s’approche d’un pas sur et me tend la main. Je la saisis pour me relever. Elle me serre dans ses bras. Victoria.

  • Elles sont pas facile les Greta. On ne peut pas vivre avec mais on ne peut pas vivre sans non plus.

Une lumière s’allume dans la 43. La bibliothèque.

  • Megan écrit un livre horrible sur les garçons.

Victoria me ramène, à la 44 où Greta nous accueille avec du thé. On s’installe confortablement en terrasse avec des couvertures pour regarder le lever du soleil. Nous on est éternelles mais plus lui. Profitons-en. On se perd dans nos pensées en se tenant les mains. Je reprends conscience au fond de la piscine. Greta me remonte à la surface et on sort doucement la tête de l’eau. Devant nous, sous les rayons du soleil, Victoria rassemble sa chevelure avec grâce. Elle est si belle toute nue devant nous. On s’approche pour mieux l’admirer et elle nous tire de là. On se sèche toutes les trois dans la même couverture. Où sont mes vêtements ? Je les ai abandonné sur la plage, avec tous mes bijoux, mes bagues, ma croix. Isabelle va les retrouver sans mon corps qui a disparu. Je peux partir, là, maintenant, dès que j’ai l’occasion d’échapper à Greta et Victoria. Mais ma belle vient me récupérer pour me ramener, à la 43. Au brunch j’essaie de faire bonne figure. Je me sens surveillée. Je regarde souvent la porte d’entrée. La porte de sortie à franchir pour courir au loin, remonter vers la City, me réfugier au couvent. C’est ce que je fais quand elles débarrassent. Je ne suis pas poursuivie. Les nones m’ouvrent et Solène vient m’accueillir. Elle sent, elle voit mon désarroi. Elle me prend en charge.

  • Il y a une équipe qui peut t’exfiltrer si tu veux disparaître.
  • Il y a une équipe pour tout. Mais j’ai juste besoin de voir mon fils, Antoine. Tu peux m’accompagner à Sylvania ? Il est à la Basilique.

Il est avec Jade qui le protège comme une louve. Elle me laisse le serrer dans mes bras. Ça va mieux. Je ne lui dis rien, je parle juste à sa nouvelle propriétaire :

  • Ne le laisse pas devenir une menace. Prenez soin de vous.

Annotations

Vous aimez lire Christ M.org ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0