036 - Lundi 7 Décembre

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  • Tu ne vas pas à la Mairie aujourd’hui ?
  • Non, ils veulent que je sois Maire de Laguna Beach. J’ai décliné. Je ne veux pas avoir à gérer les problèmes des autres toute la journée. Et puis je ne suis pas une fille de l’Ouest. Alors que toi, si. Ça t’intéresserait ?
  • Pourquoi pas ? Je connais bien la ville et tout le monde. On n’est qu’une annexe de la vraie Mairie de la City.
  • Là-bas aussi ils ont tous démissionné au début de l’ère. Tu n’auras aucun soutien. Mieux vaut attendre que quelqu’un de qualifié avec une équipe correcte arrive avant de s’impliquer. Mais il n’y a aucune relève en politique, c’est même plus enseigné. Pourtant tout fonctionne, tout est automatisé. Ça peut attendre la B5.
  • Okay ma belle. Officiellement on est libres alors. Il n’est plus question de mission ou de croix, de Messe ou d’Ordre.

Mais Adé sonne à la porte. J’ouvre, elle reste sur la terrasse. Je me retourne pour faire un clin d’œil à ma belle et je vais la voir. Elle a pas l’air fâchée, elle est même tout sourire.

  • Moi aussi j’ai démissionné, plusieurs fois. Et à chaque fois je suis revenue avec une promotion. Mère Supérieure Paloma XVI. On en peut pas échapper à l’Invisible.
  • Qu’est ce qui t’a fait revenir à chaque fois ?
  • Le Devoir. Ma Foi.

Je lui prends sa croix et je la tiens fermement.

  • Je peux t’en libérer, Phoebe. Tout peut s’arrêter là, ça a commencé par toi, ça peut finir par Isa. À quoi bon continuer en local ? On a notre ère 4. Ils auront leur B5. On est libres, Phoebe.

Je m’approche tout près d’elle, je regarde au fond de ses yeux. Il ne s’agit pas que de ça pour elle. Elle est très engagée, comme Clarisse également, entre autres. Je lâche sa croix que je repose délicatement sur sa poitrine. Je la recouvre de ma main et je ferme les yeux, comme pour une prière. Ses mains recouvrent la mienne et elle me fait un bisou sur la bouche. J’ouvre les yeux, je prends sa main et je l’invite à entrer. C’est l’heure du brunch. On oublie tout ça et on partage notre repas dans la bonne humeur, toutes les trois. Il n’empêche, j’aurais pu lui arracher sa croix. Pas que physiquement, spirituellement aussi. Je sens que j’ai ce pouvoir. Si ça tourne mal, je peux la sauver. Quand elle repart je trouve quelque chose dans ma poche, un collier avec une nouvelle croix, plus petite, plus travaillée que l’ancienne, translucide, celle du grade supérieur. À moi de décider donc, si je la remets.

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