Je regarde les vagues de l’océan, assise sur la plage, un vent tiède souffle sur moi. Mon regard est à l’horizon comme à chaque fois que je ne sais plus. Sauf que cette fois-ci je ne suis pas toute seule. Ma belle Isa veille sur moi. C’est sa mission. Une autre brune vient s’asseoir à côté de moi.

• Brigitte, tu ne m’en veux pas ?
• Bien-sûr que non, tu es tout à fait dans l’esprit de l’ère. Du coup, j’ai dissous le Conseil de l’OPS, comme ça tu n’as plus à démissionner.
• Bri, je suis pas une perdante. C’est juste qu’à un moment, y’en a marre. J’ai enlevé ma croix, je l’ai renvoyée par courrier à Adé. La Chapelle 34 est fermée et on a perdu la clef. On entendra plus jamais parler de Paloma.
• T’as raison, mais on n’a pas besoin de Chapelle ou de croix pour croire en toi. Moi aussi j’aurais dû me la jouer sobre, comme Énola.

Bri me laisse seule avec Isa. Je n’ai rien à abandonner en elle.

• Isabelle, on a le même parcours dans les mêmes institutions et là où tu as tout réussi, j’ai tout raté. C’est pour ça que tu es avec moi ? Les contraires s’attirent, comme les pôles d’un aimant.
• Non Paloma, tu n’as pas tout raté. Ta plus grande victoire, ton plus grand trophée, c’est moi, avec toute ma réussite, je suis à toi. C’est toi la grande gagnante. Toute une vie de bluff et tu remportes le tapis.

Elle me prend la main et regarde mon doigt nu. La bague n’y est plus.

• Je l’ai rendue au Pape, en personne. Ce matin il s’est réveillé avec, à son petit doigt. Noëlle m’a surprise, elle a ouvert les yeux à ce moment là. Elle était sur lui, le dernier rempart de sa protection. Du coup elle s’est levée pour me préparer une boisson chaude et sucrée. On a discuté jusqu’au lever du jour. Elle m’a demandée de rester en contact avec sa mère, Aline, ma mission. Je crois qu’elle est en mission elle aussi, Noëlle.
• On l’est peut-être toutes et tous. C’est la définition du couple. Il n’y a pas besoin de protocole pour avoir à veiller sur l’autre.

Cet après-midi, ça va encore être chaud. Messe ou pas, je sens la magie du dimanche. Je regarde ma belle et je l’envisage. Par quel bout je vais la prendre à l’heure de la sieste ? Pourquoi attendre ? Je l’entreprends dès maintenant. Parce que je suis un être de chair et d’Amour et que je l’aime ma belle Isa, de tout mon corps, de tout mon cœur, de tout mon esprit, de toute mon âme, dans le visible et l’Invisible, pour toujours et à jamais. Elle est à moi. Je l’ai volée à Greta. J’ai prise sa fille préférée que je prends midi et soir comme un médicament à vie, tant que l’éternité existe. Isabelle Océane Ernman Thunberg, elle est mon multivers à moi.