Nous courons depuis longtemps. Trop longtemps. Nous étions déjà essouflés par notre course, mais là, c'est horrible. J'ai l'impression que mes jambes ne vont pas tenir. Je respire difficilement, j'ai la nausée, un mal de tête atroce - les garçons m'ont dit que c'est à cause de la Grande Traversée obligée que j'ai dû effectuer - , et je me fais poursuivre. Je pensais que la pire journée de ma vie était passée, mais c'était avant. Le jour de mes 10 ans, mon père n'avait pas pu venir à cause d'un problème au bureau, et j'en avais toujours voulu à son travail. Je préférerais encore être dans le bureau de mon père, plutôt que là, à courir vers je ne sais où, avec des assassins à mes trousses. Je faisais vraiment des caprices pour un rien, à l'époque.

On ne voit plus les Mercenaires de l'Ombre. D'un commun accord, on décide de continuer à courir un petit peu. Quelques minutes plus tard, lorsque que nous nous croyons hors de danger, la troupe qui nous recherche apparaît à l'angle d'un couloir. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, nous somme debout, en train de courir. Mais ils se rapprochent, inexorablements. Quand nous ne sommes plus qu'à une quinzaine de mètres de la sortie, limite à partir de quoi ils n'auront plus le droit de nous attraper, Ethan trébuche. Le temps qu'il se relève, et les Mercenaires sont sur nous.