L’âme de la famille c’est le nom que l’on porte pour l’honorer (1) - Partie 2

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Tout en acquiesçant, la jeune fille poussa la porte du salon pour pénétrer dans l’immense manoir, qui peu à peu, grâce à ses anciens habitants, reprenait vie.

Monsieur Grintofk et Rina suivirent les éclats de rire pour trouver le reste de la petite famille, qui se trouvait au petit salon. Rina se mit à sourire en voyant sa mère et son frère assis sur un des divans pendant que son frère faisait des allers et retours pour lui montrer tous les dessins et les textes qu’il avait fait pendant leur absence.

- Maman ! Maman ! Regarde j’ai fait...

- Mino ?

- Oui Rina ?

- Je sais que tu tiens à tout cela mais peux-tu montrer la chose importante avant ?

- Je…

Rina s’était un peu avancée à ses côtés tout en le regardant avec insistance pour lui faire comprendre de quoi elle parlait. Elle voulait que ses parents voient à quel point leur petit garçon avait mûrit, ce qu’ils ne voyaient pas avec ses travaux moins importants à leurs yeux.

- Vas-y, dans ma chambre, dans l’armoire.

- D’accord, bougez-pas !

Il avait agité sa petite main devant ses parents et avait détalé en courant vers le grand escalier, dans tout le rez-de-chaussée on l’entendait courir d’un bout à l’autre de l’étage. Sa sœur avait parfois du mal à se dire qu’il avait seize ans, il paraissait tellement enfantin quand ses parents étaient là.

- De quoi parlez-vous Rina ?

- Tu verras maman…

Elle dit cela en regardant sa mère avec douceur, puis tout en replaçant ses cheveux elle eut un léger sourire.

- Tin sait de quoi je parle, mais je te promets que tu seras fière de lui…

- Et de Rina !

Tin se mit à sourire franchement mais très sérieusement en regardant ses parents, il se leva du divan pour se placer non loin de sa sœur puis indiqua le siège à son père qui s’assit à son tour. Le voyage semblait les avoir épuisés.

- Non... je…

- Si Rina vous l’avez fait ensemble donc si, vous verrez ces deux petites têtes ont du génie dans leurs cerveaux même si ça ne se voit pas toujours.

Les deux complices se mirent à rire face aux visages pleins d’incompréhensions des deux parents et Rina frappa doucement la main de son frère face à sa raillerie. Les parents quant à eux se regardaient comme si l’autre en savaient davantage mais ce n'était apparemment pas le cas, alors que si, Jonas en savait beaucoup plus qu’il ne le pensait. Tout à coup les pas revinrent avec vitesse, Rina se retourna vivement pour stopper la petite tornade qui arrivait plus rapidement que jamais, elle avait peur qu’il brise les flacons.

- Petite tornade, donne-moi ce que tu as dans les mains avant de tout casser.

- Tienssss.

Mino mit tout dans les mains de Rina qui prenait garde à ne rien casser, il y avait trois flacons. Le sien, le violet, un rouge et un blanc. Elle se retourna ensuite vers ses parents et montra les flacons fièrement à ses parents. Enfin elle leur montrait, le fruit de beaucoup de labeur.

- Ah mais c’est de ça que tu me parlais chérie ?!

Son père s’était levé et s’était approché admiratif de sa jeune fille pendant que sa mère la regardait de sa place avec un regard méfiant.

- Qu’est-ce donc ?

- Des baumes médicaux maman. On a travaillé très dur avec Rina pour les fabriquer !

La voix de Mino était joyeuse et pleine de fierté pour leurs créations, il se sentait important et il ne manquerait pas de le faire remarquer même si la mère de la maison ne semblait pas particulièrement emballée contrairement au père de la famille qui agitait le baume rouge dans plusieurs sens comme si l’explication viendrait en le secouant. Jeanne déposa sa joue sur son poing qui avait son coude sur l’accoudoir de son siège pour les regarder, ennuyée.

- Hm et à quoi cela pourrait-il servir ?

- Seigneur maman ne fait pas ta rabat-joie ! Montre au moins un minimum d’intérêt.

Tin paraissait exaspéré de voir sa mère à ce point butée sans attendre la moindre explication, elle semblait avoir déjà tiré un trait définitif sur la chose.

- Cela pourrait te sauver donc attend que Rina t’explique.

- Merci Tin.

Rina s’avança plus près du divan où était sa mère et lui montra le flacon violet.

- Celui qui sauve la vie de ton plus jeune fils sans arrêt…

- Quoi ?!

- Maman !

Bien que Jeanne pesta, elle croisa ses bras sous sa poitrine en affichant une moue résignée et attendait les explications qui peinaient à arriver.

- Comme tu le sais Mino est somnambule et il tire des sorts à tout va et quand c’est le cas…

On entendit le rire étouffé de Mino dans le fond du salon, la situation semblait l'amuser.

- Merci oui je sais, et ?

- Et j’ai trouvé un remède avec mes fleurs, le mélange fait que si j’applique le soin sur sa poitrine il se calme assez rapidement.

- Mais c’est impossible, son cas est presque unique comment tu aurais pu réussir seule sans le soutien de médecins et scientifiques reconnus ?

- Pas seule avec Mino maman.

- Au diable ! C’est qu’une coïncidence !

Tin qui faisait les cent pas s’arrêta instantanément presque fou de rage devant tant de mauvaise foi.

- Une coïncidence ?! Hier Rina m’a tout montré ! Tous ses baumes, il y en a des centaines, leurs effets sont bluffants surtout celui-ci ! Il s’est directement calmé alors soit comme papa, maman ! Soit fière de ce qu’ils ont fait, c’est du véritable génie. Grâce à eux nous pouvons nous soigner beaucoup facilement sans risquer de nous blesser avec notre magie, elle en a pour tous et dans toute la maison. Elle a un grand plan pour démontrer où tout est caché. Regarde je n’ai aucune cicatrices grâce à cela, tout ça grâce à ses soins, si ce système existait depuis davantage de temps, certaines âmes seraient restées sur Terre et tu le sais autant que moi.

Tout en reprenant sa respiration et en reprenant un regard plus doux, bien sûr tout le monde savait qu’il parlait de Mathias en parlant de cela. Son doux regard s’était éteint une toute petite seconde avant de se raviver.

- Donc pour une fois, étudions ça et tu verras par toi même que ceci est peut-être une solution au moins temporaire pour Mino !

Tin paraissait hors de lui mais il se tût quand il vit sa mère se lever brusquement pour prendre le baume violet brusquement des mains de Rina avant de s’éloigner de quelques pas du petit groupe.

- Les autres servent à quoi ?

- Le blanc pour les maux de têtes et le rouge pour les fractures.

- Rina ?

- Oui maman ?

Rina la suivit des yeux pour trouver le regard de sa mère mais il n’en fut rien, elle ne voyait que les lourds cheveux ombragés de sa mère. Jonas, quant à lui, regardait sa petite famille avec douceur mais sans intervenir laissant faire les choses, même son fort caractère restait en retrait tout comme Mino qui restait dissimulé légèrement derrière son père, il n’interviendrait seulement s’il le jugeait nécessaire. Lentement Jeanne se retourna et fit signe à sa fille de sortir de la pièce d’un coup du menton, la jeune fille hocha la tête et sortit du salon en direction du jardin. Jeanne jeta un regard au reste de sa famille et sortit sans un mot.

- Que va faire maman à Rina papa ?

Jonas baissa son regard vers son plus jeune fils et lui adressa un tendre sourire.

- Rien mon fils, maman veut sans doute voir comment vous faites tout cela pour comprendre, rien de plus.

- Hm d’accord.

Tin vit que la réponse de son père n’avait pas satisfait le jeune homme, il eut donc une idée pour le refaire sourire, il sortit une jolie montre à gousset de sa poche de pantalon. Elle était d’une magnifique couleur argent en elle-même avec sa chaînette assortie et quand le couvercle de la montre était ouvert un contraste était saisissant. Le cadran était un mélange d’un bleu sombre pour son contour avec une touche noir en son centre, il y avait un argent accrocheur pour les fines aiguilles et les chiffres romains qui représentaient le temps. Elle venait d’une grande maison d’horlogerie du Royaume et il la conservait précieusement d’un héritage familial.

- Dis-moi Min’ ?

- Oui Tin ?

Regarde l’heure bonhomme.

Tin tendit sa montre vers le regard de son petit frère qui le regarda avec incrédulité.

- Oui il est presque dix heures et ?

Tin montra d’un regard la cuisine et le regarda en arborant un nouveau sourire.

- Le temps que Maman et Rina discute on va se préparer pour manger, tu ferais bien de reprendre ton travail non ? Tu n’avais pas un truc à cuire qui prend beaucoup de temps ?

- Oh mais oui, merci Tin !

Mino parti en ayant déposé son sourire maussade pour un grand sourire, l’aîné le regarda avec douceur avant de se tourner de nouveau vers son père qui, quant à lui, avait un regard tout à fait sérieux. Tin s’en inquiéta et le regarda avec un regard plus dur qui demandait des explications.

- Que se passe-t-il papa ?

- Viens dans le bureau il faut qu’on parle de quelque chose.

Le jeune garçon claqua ses deux talons comme par réflexe de l’armée, comme quand il s’adressait à un supérieur, et suivit son père de près.Pendant ce temps dans le jardin, Rina suivait sa mère sous la douce pluie de flocons jusqu’à sa serre où elles pénétrèrent pour se réchauffer du grand froid.

(1) Citation de Sonia Lahsairi.

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