Enough ?

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J’écris, encore, ce que tu ne liras jamais. Comme une lâche qui se cache derrière des mots enfouis sur un site internet et qui dégueule ses pensées qu’elle n’aura jamais l’occasion de te dire en face.

Je t’en ai tant voulu, si tu savais, d’avoir accepté sans broncher l’idée qu’on n’avait plus rien a se dire. Je t’en ai voulu de ne pas avoir eu le courage de me dire en face ce que tu voulais de moi, et je t’en ai encore plus voulu de trouver l’ignorance si facile alors que je n’étais pas capable d’en faire autant.

Au delà de ça, en le regardant dans le miroir, je me suis souvenue que la rancœur se dirigeait davantage vers moi que n’importe qui d’autre. Je me suis tant haïe de ne pas être assez. Pas assez jolie pour que tu m’accordes l’importance nécessaire, pas assez sexy pour que tu fasses l’erreur, pas assez intéressante pour que tu refuses de t’éloigner, pas assez intelligente pour arriver à t’avoir.
Ainsi, les regrets ont prit place en moi. Ah, si seulement j’avais été assez, merde. Peut-être qu’on en serait pas là aujourd’hui.

Je suis allée au travail, ensuite, tu sais. Je me regardais marcher dans les vitres des magasins, j’ai vérifié mon maquillage avant de passer derrière les caisses, j’ai ajusté mon haut, rentré le ventre, et affiché un sourire commercial. La journée à été longue. Tu n’es pas venu, aussi. Pas assez bien pour que tu viennes.
Le lendemain, tu étais là, par contre. Je me souviens avoir lancé une blague légère pour détendre l’atmosphère glaciale. Tu as juste esquissé un sourire, sans un regard. Evidemment, pas assez drôle.
Pas assez charmante, pas assez parfaite.

Je suis rentrée si fatigué ce soir là, si tu savais. J’avais des cernes et le regard rougi par l’anxiété qui faisait encore son apparition. J’ai observé longuement mon reflet. Je ne me suis pas trouvée assez mince pour être regardée, pas assez photogénique sur Snapchat, mes cheveux n’étaient pas assez lisses, et mon corps n’était pas assez bronzé. J’ai ouvert mon frigo, mais je n’étais pas assez riche pour qu’il soit rempli, et je n’avais pas assez de temps libre pour m’occuper de ranger l’appartement. Tout était correct, rien n’étais jamais assez.
Si tu savais la pression que j’avais sur les épaules avec cette obsession de la perfection constante. J’étais épuisée de n’avoir jamais été à la hauteur. De ne jamais avoir été assez. Et tu étais comme une sorte de limite à franchir pour me donner l’impression de réussite. Foutaise.

Mais je vais te dire une chose, que je crois avoir saisi trop tard.

Je suis assez jolie, tu sais, je te trouve si stupide de ne pas le comprendre. Je suis assez sexy, je suis assez intéressante, assez intelligente.
Et si tu n’es pas capable de remarquer que je suis assez bien, alors tu sais quoi ?

Va te faire foutre.

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