To win, you have to cheat

2 minutes de lecture

Alors voilà, c’est le moment. Celui ou te tiens là, en dessous des nuages et dans le froid glacial du printemps. J’ai du mal à cerner la vérité car je sais si bien que mentir est une seconde nature chez toi. J’aime être celle à qui tu parles bien plus que la conversation en elle-même, comme si le fait que tu m’accordes de l’importance était la plus rare des chose. Malgré toute mes tentatives de détourner les yeux des tiens, je reste plantée là à t’écouter sans avoir le courage de te dire ce que j’ai sur le cœur. A la place, de la plus lâche des façon qui soient, je les écrit sur un papier que tu ne liras jamais.
Je ne t’ai presque pas écouté, voilà la vérité. C’est juste que, tu sais, le son de ta voix et ton odeur qui se mélange au fait que je sois la principale de tes préoccupations actuelle suffit à me faire penser à autre chose qu’au sujet actuel. Je tremble et ce n’est pas à cause du froid.


Il faut que tu saches que je me fiche de toute tes conneries, que je me fiche que tu l’aimes et que je me fiche de l’aimer ; que je me fiche de l’amour et que j’ai juste besoin que tu me dises que ce que tu voulais, c’était moi. Mais tu ne l’as pas dit et à vrai dire, moi non plus. Pourtant ces mots me brûlaient les lèvres avec ardeur. Tu n’y aurais pas été réceptif. Tu n’aurais pas pu. Tu n’aurais pas compris que je te veuille avec tant d’obsession pour ne pas avoir une once envie que cela ne se produise. Je n’aurais pas pu briser tout ce que j’ai accompli pour une passion éphémère. Je savais exactement ce que j’aurais du faire depuis le début, parce que sans le savoir, je savais comment t’avoir. J’avais juste à te le dire mais j’avais comme ce besoin expressif d’être l’objet d’un désir inaccessible. Avant même de savoir que seul l’accessible t’attirait. J’avais vu juste depuis le départ et je n’avais rien fait.


Savoir la vérité ne changeait rien. J’aimais déjà quelqu’un qui était vingt fois prioritaire à notre semblant de relation. A fortiori, cette obsession incontrôlée était tellement irrépressible qu’elle en devenait nécessaire. J’étais partagée entre cette envie de t’avoir et celle de savoir que pour cela je devais tout détruire autour de moi. Ce que, pour rien au monde, je n’aurais fait. Ainsi les regrets et le soulagement avaient fait leur place, comme deux ennemis devenu frères. Tout a changé depuis cet instant là ou tu as fini ta phrase et ou je suis juste restée comme une statue sans qu’aucun mot ne sorte. Nous avions basé nos paroles sur un ton chargé de sous-entendu que tu as démonté avec un enchaînement d’excuse irréfutables. J’ai ainsi compris que la vérité n’avait jamais été objective et qu’elle était propre à chacun. Nous jouions à deux jeux différents sans s’en rendre compte et, lorsque j’ai enfin compris auquel tu jouais, c’était déjà trop tard.

Pour gagner, j’aurai dû tricher.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire L.S. Redley ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0