Chapitre 15 : Qui à raison dans un massacre ?

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Chapitre 15 : Qui à raison dans un massacre ?


Durant la nuit, Bratulos fît un rêve. Bratulos était retourné le voir. Les deux hommes étaient assis. Le visiteur commença :

-Ca faisait longtemps, mon cher.

Il fît une pause, puis reprit :

-Oui, dans le désert, je ne pouvais pas venir te voir. Mais trêve de mondanités. En vérité, je te parle, mais je ne suis pas sûr de pouvoir te répondre. Comme tu as pu le remarquer, la famille des Aryens attendait trois personnes. Je ne sais pas si tu auras réussi à réunir les deux personnes nécessaires. Moi, ainsi que mes ancêtres, nous n'avons pas réussi. Nous étions soit seul, soit accompagné seulement de Tom. Je ne sais pas si tu as éveillé pleinement le pouvoir des Meusia. Une fois ce pouvoir pleinement maîtrisé, nous pouvons intervenir dans les rêves de nos descendants. Mais nous ne pouvons pas faire tout ce que l'on veut. Moi, ainsi que mes ancêtres, nous sommes morts. Mais, en toi, nous résidons. Juste avant de mourir, nous t'avons légué nos souvenirs, c'est cela que tu vois parfois. Et pour ce qui est des entrevues comme celle-ci, je parle en fait seul. A l'heure où je te parle, tu n'existes pas. Mais, ayant vécu les mêmes évènements que toi, je peux prévoir tes réactions. Ainsi, je peux faire semblant de te faire croire un dialogue, sachant tes réponses, tes questions, je peux y répondre. Mais, si par chance, tu as brisé la boucle, tu es sorti de cet enfer, alors ça veut dire qu'il y a un espoir Tu peux réussir, là où nous avons échouer.

Il fît une pause, certainement parce que le Bratulos devait lui poser une question. Il continua :

-Oui, s’il n'y a pas d'incohérence dans ce dialogue, alors c'est que tu as échoué. Mais ne baisse pas les bras, il faut préparer le futur. Tu iras libérer ton fils. Ainsi, la glorieuse lignée des Meusia continuera.

L'homme à la jambe de bois n'y avait plus pensé depuis longtemps. Oui, il avait une famille, une femme, un fils, une fille. Il était trop occupé à penser à ses amis morts, pendant que sa famille devait souffrir, elle aussi. Il s'aggenouia et frappa le sol. Il cria :

-Comment ai-je pu les oublier ?

L'autre Bratulos s'était rapproché de lui, il s'était accroupis et pris Bratulos dans ses bras. Les deux pleuraient. L'un à cause de sa famille, l'autre parce qu'il savait quoi l'autre aller subir. Pour la première fois, Bratulos remarqua que le visiteur était bel et bien une entité physique. Il pouvait le toucher. Le visiteur se recula et dit à son compatriote Meusian :

-Je vais te dire où se trouve la prochaine famille, la famille Xia. Elle se trouve en Chine, plus précisément dans l'ancienne cité de Ji, soit Dengfeng. Il te faudra trouver la Pagode Songyue. Je ne peux pas te donner plus de détails.

Il fît une pause, Bratulos tenta :

-Et pour ce qui est des Aryens ? Qu'est-ce...

-C'est vrai que j'en ai pas parlé. Écoute ton cœur. Bonne chance Bratulos. On se reverra peut-être.

-Attends...

Il se réveilla. Bien qu'il n'y eût pas de réveil, ni d'horloge, il s'imagina qu'il était quatre heures cinquante. Il se recoucha.

Il se réveilla trois heures plus tard. Tom était encore endormit. Il appuya sur l'interrupteur et alluma la lumière. Le chien se réveilla et aboya, ce qui entraîna le réveille de Tom. Ce dernier rallait un petit peu. Il demanda à Bratulos d'aller tout de suite s'entraîner. Mais Bratulos lui donna ses souvenirs. Tom lui demanda alors :

-Je ne vais pas mourir dans ce cas ?

-Non, ça veut juste dire que maintenant, aucun ancien Bratulos ne l'a fait. Afin, aucun Bratulos n'était si près de briser la boucle. Mais le plus dur reste à faire.

-Oui ! Il faut que tu apprennes ce foutu pouvoir et on se casse direction la Chine.

-Je comprends ton impatience, mais rien ne sert de ce précipiter.

-Je ne suis pas d'accord, plus vite on se dépêche, plus vite on part et plus on a de la chance de retrouver ta famille.

-Ma famille... Ma famille. Je dois... la retrouver !

Soudain, il avait extrêmement mal à la tête. Il tomba à genoux, il tapa sur sa jambe de bois, il se l'arracha. Tom était impuissant. Mais le chien bondit sur Bratulos, pour le réconforter. Bratulos, par réflexes, le prit dans ses bras et ses douleurs disparaissaient. Il se leva en s'appuyant sur le lit qui était juste à côté. Il prit appui sur son camarade et recréa sa jambe en bois. Il quitta la chambre sans dire un mot, laissé bouche bée Tom qui ne savait pas quoi dire, ni quoi faire.

Il alla trouver Arya. Contrairement à la veille, il y avait des gens présents dans le couloir. Chacun le saluait et lui rendait des hommages. Mais Bratulos ne se laissait pas distraire, il marchait d'un pas rapide vers les quartiers d'Arya. Enfin arrivé devant, il toquait. Il entrait et demanda de commencer l'entrainement. Arya l'emmena vers le terrain d'entrainement.

Cette salle était banale, il n'y avait rien de spécial. Un homme assez musclé était présent. L'homme rendit ses hommages envers le messie. Arya expliqua :

-Bien, je vais t'expliquer l'entraînement des Aryens pour maîtriser le pouvoir. Zéphyros va t'attaquer avec cette épée en bois. Toi, tu vas fermer les yeux et essayer de visualiser l'attaque dans ta tête. Visualise bien les mouvements de l'épée et évite-les. Tout réside dans la visualisation du mouvement. Commencez.

Arya s'écarta et laissa les deux hommes se firent face. Bratulos essaya de mettre en pratique les instructions d'Arya. Zéphyros avança doucement et lança un coup horizontal sur le côté gauche de Bratulos. Au moment où Zéphyros lança le coup, Bratulos ferma les yeux et imagina la scène. Il voyait le coup de l'Aryen et comment l'éviter. Mais il n'eut pas le temps d'éviter, le simple fait d'imaginer la scène était bien trop long. Zéphyros venait de le toucher. Ce dernier lança un coup horizontal sur le côté droit de Bratulos. Le Meusia réessaya mais échoua.

Il s'entraîna pendant plusieurs mais il n'avait pas réussi à éveiller le pouvoir des Aryens. A la pause de midi, Arya venu vers lui avec un repas pour lui et Zéphyros. Ils mangèrent tous les trois. Il ne pouvait pas leur donner ses souvenirs alors Bratulos leur raconta ce qui s'était passé avec les Nagada, ou encore avec les Meusia. En entendant ces paroles, Arya s'était levé et avait dit qu'il allait chercher quelque chose. Pendant ce temps-là, les deux hommes recommençaient à s'entraîner, mais sans réelle avancée.

Quelques temps plus tard, Arya revenait avec un vieux livre entre les mains. Il expliqua brièvement au Meusia que ce livre est là le premier Eteros Gaîa créé. Il existe depuis si longtemps qu'il était un très mauvais état. Il manquait de nombreuses pages. De plus, la couverture était à moitié déchiré. Arya lui dit :

-Je vais te lire un passage qui, j'espère, t'aidera à réaliser ton but. Quand tu fais un peu dans une direction, mais que celui-ci ne te rapproche pas de ton but, tu as envie de tout abandonner. Mais mon enfant, il ne faut jamais abandonner ton objectif, même lorsque tu as l'impression que ce pas ne te rapproche pas de ton but. Dis-toi, qu'aussi infime soit-il, c'est un pas de moins vers ton objectif. Alors Bratulos, persévère, tu réussiras, j'en suis sûr.

Bratulos, ne voulant pas insulter le chef des Aryens, ne commenta pas ce passage du livre sacré. Ce petit discours d'encouragement ne lui avait servi à rien. Il demanda à Zéphyros de continuer à l'attaquer. Mais Zéphyros ne put donner un coup, Arya s'était interposé entre les deux. Il dit :

-Bratulos, notre sauveur, notre messie, accepte cette offrande.

Il lui tendait le livre. Bratulos, qui n'en avait rien à faire de ce livre, le prit dans ses mains. Il accepta l'offrande. Mais lorsqu'il toucha de ses mains ce livre, il ressentit un électrochoc.

Il voyait deux hommes parler. Aucun d'entre eux n'était un Bratulos, peut-être deux Nagada. L'un d'eux s'asseyait sur une chaise. Devant lui, se trouvait une table, du papier et un stylo. Il se mit à écrire ce que l'autre homme lui disait. Soudain, l'homme debout dit en marchant :

-Quand tu fais un pas dans une direction, mais que celui-ci ne te rapproche pas de ton but, tu as envie de tout abandonner.

-Attendez, ça n'a pas vraiment de sens avec le reste.

-C'est vrai, mais ce passage est très important. Tôt ou tard, ces paroles iront au Léia.

-Comment pouvez-vous en être si sûr ?

-Mon petit Titos, je connais tout de ce monde. Je sais déjà ce qui vas se passer, donc je te le dis, ces paroles iront tout droit dans le cœur d'un Bratulos. Certainement de plusieurs, mais un jour, celui que nous voulons arrivera. Lorsque ce jour bénie sera arriver... Oh... Je m'en délecte d'avance. Quel plaisir ce sera. Rien que d'en parler me procure des sensations si particulières.

-Qu'est-ce qui arrivera ce jour-là ?

-Ce jour-là, tous nos efforts seront récompensés. Tu ne le sais pas, mais nous avons mis énormément de moyens pour ces deux hommes. L'enjeu est énorme. Alors remet-toi à écrire.

-Bien sûr, mon Dieu.

-Mais mon enfant, il ne faut jamais abandonner ton objectif, même lorsque...

Cette vision se finit. Arya lui demandait si tout allait bien. Bratulos sourit et lui dit qu'il n'y avait pas de problème. Il accepta le livre et le posa sur un banc. Il retournait s'entraîner avec Zéphyros. Il avait décidé de ne rien dire à Tom sur cette vision.

Cinq jours plus tard. Tom n'était pas sorti de la chambre pendant tout ce temps. Il restait toute la journée dans cette petite pièce avec le chien. Bratulos s’entraîner toujours avec l'Aryen. Il s'était lié d'amitié avec l'homme. Arya venait de temps en temps les voir. Il avait demandé au chef si personne chez les Aryens n'avait éveillé un pouvoir plus fort que le pouvoir de base des Aryens. Il nia. Bratulos se rappela que chez les Nagada, personne n'avait éveillé un pouvoir similaire au sien, c'est à dire maîtriser l'eau.

Bratulos commençait à maîtriser le pouvoir. Il arrivait maintenant à éviter les coups de l'Aryen. Il se débrouillait extrêmement bien. Tout en gardant les yeux ouverts, il arrivait à voir les coups de son adversaire en avance, même lorsque Zéphyros y allait avec toute son habilité au combat. A la fin de ce sixième jour d'entraînement, Bratulos dit à Tom :

-Demain, nous partirons.

-Enfin, c'est pas trop tôt. Je me demande s'il va arriver quelque chose à cette base, comme les deux autres. J'aimerai bien qu'ils meurent.

-Oui, j'ai compris. Tu ne voudrais pas venir au repas pour cette fois ? C'est la dernière fois que nous voyons ces personnes, tu peux bien faire ça, non ?

-Franchement, j'ai une tête à venir manger avec des barbares ? Non merci, je passe mon tour. Je préfère rester avec Hugues.

-Hugues ?

-J'ai décidé d'appeler le chien Hugues. Je ne saurais dire pourquoi, mais ce prénom me fait quelque chose d’indescriptible. C'est comme si je connaissais un Hugues, mais sans le connaître. Donc je l'ai appelé Hugues.

Bratulos ne savait pas quoi répondre. La fameuse ombre n'avait donc pas totalement effacé sa mémoire. Peut-être la retrouvera-t-il dans le futur. Il lui dit :

-Bon, comme tu as pris le soin de donner le nom au chien sans moi, tu me dois une faveur. Viens avec moi au repas. Tu changeras d'avis sur eux.

-J'ai comme l'impression que je n'ai pas trop le choix. Allons-y, qu'on en finisse.

Les deux Meusia sortirent de la pièce, laissant Hugues seul. Dès qu'il voyait un Aryen, Tom faisait une grimace. Il ne se sentait pas très bien. Bratulos remarqua qu'il était pâle. Il lui dit ne t'inquiète pas. Puis d'un coup, Bratulos se figea. Il arrêta de marcher. Tom lui demandait s'il avait un problème, mais il ne lui répondait pas.

Bratulos ressentait la même chose que pendant ses rêves. Mais il n'avait pas reçu un électrochoc et il ne dormait pas. Il voyait une vision, il voyait la salle de repas des Aryens, avec les deux Meusia assis côte à côte. Soudain, Tom se leva et semblait protester. Bratulos, semblait tétaniser. Des gardes étaient venus saisir Tom. Puis, rien. Il voyait Tom devant lui, l'air inquiet. Bratulos lui dit :

-Tiens, regarde ce que j'ai vu !

Il le toucha pour lui donner ses souvenirs. Tom lui répondit :

-Je ne vois rien, il s'est passé quelque chose ?

-Oui, un rêve, enfin, plutôt une vision. Tu ne la vois pas ?

-Non. Tu sais, on n’est pas obligé d'aller au repas si tu ne te sens pas bien. J'aimerai bien d'ailleurs.

Bratulos hésitait. Après ce qu'il avait vu, ne pas y aller était une bonne idée. Mais il n'était pas très sûr de ce qu'il avait vu. C'était la première fois qu'une telle chose arrivait sans élément déclencheur. C'était très souvent pendant ses rêves ou quand il touchait un objet. Mais cette fois, il était juste en train de marcher. Pour en être sûr, il devait y aller. Il dit à Tom :

-Non, allons-y.

Même si Tom soupirait, les deux hommes allèrent dans la grande salle. Ils s'installèrent aux mêmes places que le premier jour. Arya fût particulièrement content de revoir Tom. Ce n'était pas réciproque. Tom faisait la tête. Bratulos lui demanda de faire quelques efforts mais rien n'y faisait, son visage exprimait de la colère et de la haine.

Pendant le repas, Bratulos discutait avec le chef des Aryens. Il lui demandait si personne n'avait eu une sorte de vision. Il nia.

À la fin du repas, alors que Tom pensait que le calvaire était fini, les véritables soucis venait juste de commencer. Arya se leva et annonça :

-Comme vous le savez tous, aujourd'hui est un jour spécial.

Tom chuchota à Bratulos :

-C'est quoi cette merde encore ?

Le chef poursuit :

-Aujourd'hui, nous fêtons la naissance du Dieu de la guerre. Donner les numéros et faites entrer la cage.

Tom et Bratulos se regardaient d'un visage inquiet. Ils savaient ce que ça voulait dire. Tom haletait. Mais la cérémonie poursuivait son cours. Tom reçut le numéro trente-trois et Bratulos le quatorze. Arya piocha un numéro au hasard. Il annonça fièrement le numéro.

Lorsqu'il le dit, le temps s'arrêta du point de vu de Bratulos. Il n'en revenait pas. Il regarda à gauche, Arya, le chef. Il regarda à droite, Tom, son ami. Ce dernier s'était levé et était dans tous ses états. Il protestait. Bratulos, pétrifié sur sa chaise, impuissant, regarda son ami se faire agripper par deux hommes. La scène se déroulait comme il l'avait vu. C'était une prédiction, une vraie vision. Cette pensée le terrifié au plus haut point, il voyait dans le futur, quelques instants plus tard. Il s'imagina que c'était le pouvoir des Aryens, peut-être à un stade plus avancé. Lorsqu'il se concentra sur la réalité, il vu Tom sur l'autel, tenue par deux hommes, le couteau sur son ventre. Il se leva et cria :

-Non ! Arrêtez ! Vous ne pouvez pas faire ça !

Le chef des Aryen, surpris, dit :

-Nous n'avons pas le choix. Tel est la volonté du Dieu de la guerre.

-Et bien, moi, le messie, j'ai vu le Dieu et il m'a dit d'arrêter ses sacrifices humains.

Il se tourna vers l'homme qui avait le couteau et lui demanda de reculer. Il se tourna vers Bratulos et demanda :

-Tu l'as vraiment rencontré ? Pourquoi seulement nous le dire ?

-Je... Euh...

-Je vois, tu n'es pas le sauveur, tu es un usurpateur. Capturez-le.

-Non, il y a mégarde...

Deux hommes saisirent Bratulos. Ce dernier remarqua qu'il entendait un bruit venant d'assez loin. Mais ce n'était qu'un détail. Il tenta d'argumenter :

-Vous tous ! Vous pensez que votre stupide Dieu accepte qu'un père tue son fils ? Qu'une mère tue son fils ? Non ! Dites non à ces massacres !

Le chef rétorqua :

-Ne l'écoutez pas, cet homme ne mérite pas qu'on l'écoute. Il ne prêche pas la bonne parole ! C'est très facile de le démontrer, nous allons tuer son ami. Si nous nous trompons, le Dieu nous en fera signe. Si nous avons raisons, il acceptera cette offrande. Ágabos, vas-y.

L'homme s'avança, le couteau entre les mains. Il se prépara à donner son coup. Il ne voulait pas en arriver là, mais Bratulos n'avait plus le choix. Quand l'homme lança son coup sur le ventre de Tom pour lui ouvrir, Bratulos pointa ses doigts vers Ágabos et lui envoya en puissant jet d'eau. Ce jet d'eau fît perdre son couteau de ses mains. Bratulos ne s'arrêta pas là, comme les deux hommes qui le saisissait, le tenait par les avants bras, il fît apparaître des ronces sur cette partie de son corps. Il fît exprès de mettre les épines sur les mains des deux hommes. Ces derniers lâchèrent Bratulos. Il était maintenant libre de ses mouvements. Il leurs assainit un puissant coup, faisant exploser leur tête. Il déclara à l'ensemble des gens présents :

-S'il faut tous vous tuer, je le ferais.

Il sauta de la petite estrade et se retrouva à quelques mètres de Tom. Une vingtaine de garde arrivèrent et l'encerclèrent. Bratulos faisait des non avec sa tête. Le bruit que Bratulos avait entendu était de plus en plus fort. Soudain, il entendit la voix d'un homme. Il le reconnaissait, c'était le père de l'enfant mort il y avait quelques jours. Tout le monde se tourna vers lui. Il dit :

-Arrêtons de tuer ! Il y a eu trop de mort !

Les gardes se tournèrent vers le chef, seul lui détenait le pouvoir. Il était inquiet, Bratulos pouvait le lire sur son visage. Mais Bratulos déclara :

-Toi, qu'as-tu fait lorsque ton fils est mort ! Qu'as-tu fait !

L'homme s'effondra en larmes. Sa femme, juste à côté de lui, fît de même. Bratulos poursuivit :

-Et vous tous, vous qui êtes restés muet devant tous ses massacres, vous n'êtes que des déchets. En plus, vous êtes totalement à côté de la plaque, avec vos histoires de Dieu, de tribus, d'Eteros bidules truc. Vous ne savez mêmes pas ce qu'il y a la surface, vous attendez un "messie", vous n'êtes que des pigeons ! Mais suis-je bête, vous ne savez pas ce qu'est un pigeon !

Mais alors que la plupart des personnes baissaient les yeux et semblaient comprendre ce que disait Bratulos, le chef resta droit et ordonna :

-Soldat... A l'attaque !

Les vingt soldats, qui tremblaient, étaient dubitatifs. Ils ne bougèrent pas. L'un d'eux dit timidement :

-Non. Je refuse.

Le chef, visiblement surpris, reculait de plusieurs pas. Son visage devint colérique. Il cria :

-Soldats, tuez le traître ! Il ne mérite pas de vivre !

Les autres soldats se regardèrent entre eux. Aucun d'eux ne faisaient un mouvement. Ils devaient attendre que l'un d'eux réagisse. Bratulos essaya de convaincre les soldats :

-Soldats, est-ce que vous pensez que cet homme, ce prétendu chef, à le droit de décider qui à le droit de vivre, qui à le droit de mourir ? Non ! Alors baissez vos armes, je ne vous veux aucun mal.

Arya ne bougeait plus. Quelques gardes lâchèrent leurs armes, mais pas tous. L'un de ces derniers n'était visiblement pas prêt à suivre la suggestion du Meusia. Il dit :

-Mes frères, comment pouvez-vous suivre les paroles d'un homme qui a tués Arístippos et Marínos. Je suis d'accord sur le fait de ne pas tuer Theógnōstos, mais de là à baisser nos armes devant l'ennemi, jamais ! Mes frères, à mos signal, on fonce sur ce messie.

Les soldats reprenaient leurs armes. Ce petit discours leurs avait redonné l'espoir. Ils attendaient le signal. Bratulos était contrarié, il ne voulait pas les tuer. Il avait fait une erreur, il n'aurait pas dû tuer les deux hommes qui l'avaient saisi.

Soudain, tout le monde se tourna vers la grande porte. Ils entendaient un bruit de plus en plus fort qui venait de derrière. Bratulos reconnaissait le bruit, c'était l'aboiement du chien. Les Aryens ne connaissaient pas ce bruit. Ils n'avaient pas de chien et lorsque les deux Meusia étaient arrivés, le chien n'avait fait aucun bruit. Bratulos tenta d'en tirer quelque chose :

-Ce bruit que vous entendiez, c'est le bruit d'un terrible monstre ! Il vient pour tous vous tuer. Je peux le tuer si vous lâchez vos armes !

-Il ment, je ne crois pas un mot qui sort de sa bouche, rétorqua un soldat.

-Fait chier, dit l'homme à la jambe de bois.

Pendant tout ce temps, Tom s'était évanouie. Lorsqu'il avait vu le couteau juste au-dessus de lui, il avait perdu connaissance.

Bratulos était dans une impasse, il devait se faire une idée, il devait se battre contre eux, même s'il ne le voulait pas. Le soldat qui avait le discours leva son bras. Les autres soldats attendaient qu'il l'abaisse. C'était leur signal. Alors qu'il commençait à baisser son bras, il se stoppa. Il s'était retourné. Il voyait de nombreuses pauvres personnes qui était effrayé. Le soldat ne comprenait pas. Mais quelque chose l’interpella, tout le monde s'écartait de la porte. Il entendit que quelque chose tapait contre celle-ci. Bratulos réessaya :

-Je vous le redis, derrière cette porte, à tout moment, un monstre peut arrivé !

-Tais toi ! Cria le soldat. Soldat, à l'atta...

Mais il n'avait pas pu terminer sa phrase. Il fût coupé par une autre personne qui avait crié :

-Attendez !

Cette voix, Bratulos en était sûr, c'était Zéphyros. Les soldats et Bratulos se tournèrent vers lui. Il s'était glissé juste derrière Arya, le menaçant avec un couteau sous sa gorge. Il dit :

-Vous attaquez Bratulos, je tue le chef.

Le leader des soldats déclara :

-Non, pas toi Zéphyros. Il t'a retourné le cerveau ?

-Non, je fais ce qui est le mieux pour ma tribu. Bratulos ne mérite pas ça. N'oubliez pas qui il est, c'est notre sauveur.

-Tu as passé trop de temps avec lui. Tu le soutiens alors qu'il a tué Arístippos et Marínos. Tu te souviens, Marínos, ton meilleur ami. Il l'a tué ! Et toi, tu le soutiens ! Réveille-toi, Zéphyros.

-Il a peut-être tué mon meilleur ami, mais nous, nous allions tué son meilleur ami.

-Oui, mais nous avions une bonne raison. C'était pour le Dieu de la guerre.

-Une bonne raison de tué. Ómēros, personne n'a le droit de dire ça.

-Oui, je sais que tu ne crois plus au Dieu de la guerre depuis que...

-Tais-toi ! Un mot de plus et je tue le chef !

-Pardon, je ne voulais pas te froisser. Ça doit être dure de perdre sa femme, surtout quand elle était enceinte. La pauvre Kassándra, morte pendant un sacrifice. A ta place, je serai fière, grâce à sa mort, le Dieu de la guerre est de notre côté. Nous le prouverons en tuant Bratulos.

Zéphyros avait relâché sa garde. Un homme, qui n'était pas un soldat, l'avait frappé au visage. Le chef était libre. Ómēros pouvait déclencher l'attaque. Cette fois-ci, Bratulos allait se battre. Juste avant que les soldats commençaient à attaquer, Bratulos ouvrit la porte avec un arbre. Le tronc de cet arbre sortait du sol juste devant la porte. Bratulos contrôla les branches pour faire en sorte que la porte s'ouvrit. Hugues arrivait. Mais le signal fût lancé. Les soldats attaquèrent simultanément Bratulos. Ce dernier, tapa dans ses mains. Il ferma les yeux et voyait leurs attaques arrivées. Bratulos les évita avec une facilité déconcertante. Tout en esquivant, il ripostait. Il faisait sortir de l'eau de ses doigts. Ses jets d'eau transperçaient les soldats. Ils tombaient les uns après les autres.

Ómēros, qui était resté en retrait, voyait ses camarades mourir. Il tenta le tout pour le tout, il allait tuer Tom. Il courait vers le Meusia. Bratulos était trop occupé, il ne pouvait pas intervenir. Les soldats le forcèrent à se battre à cent pour cent de ses forces.

C'était alors que Hugues courait vers Ómēros. Ce chien voulait protéger Tom. Il bondit sur Ómēros et, les deux pattes en avant, il griffa les deux yeux du soldat. Pendant qu'il se tordait de douleur, le chien alla lécher le visage de Tom pour le réveiller. Ce dernier, lorsqu'il revenait à lui, vît un massacre. Des dizaines de corps morts, étalaient par terre. Bratulos le rejoignait peu de temps après. Il avait tué tous les soldats. Il dit à Tom qu'il était temps de citer cet endroit. Mais Bratulos hésitait. Puis il se dit "merde". Il alla vers Zéphyros. Ce dernier n'était pas capable de se mouvoir. Ce qu'avait dit Ómēros l'avait profondément touché. Tom et Hugues rejoignaient les deux hommes. Bratulos fît apparaître un arbre sous leurs pieds et ils s'élevèrent vers le ciel.

Ils venaient de quitter la base des Aryens et ils venaient de récupérer un nouveau compagnon, Zéphyros.

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