Chapitre 14 : La tribu des Aryens

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Chapitre 14 : La tribu des Aryens

Ils marchèrent pendant une dizaine de jours. Ils suivirent le chien, qui peut-être par instant, évité les villes. Ils avaient traversé quelques petits villages. Mais ils n'avaient pas demandé l'hospitalité de ces pauvres gens. Bratulos répétait sans cesse à Tom qu'il ne pouvait pas demander de l'aide à des créatures. Ce terme, emprunter à Rayan, puis à Ludgère, Bratulos ne connaissait pas son sens exact. Pourtant, il l'utiliser. Peut-être était-ce pour maintenir la mémoire de Rayan.

Ils arrivèrent, tous les trois, dans une vieille cité en pierre. Il n'y avait pas de doute pour les deux hommes, c'était ce que Bratulos avait vu dans son souvenir. Pour une raison qu'il leur était inconnu, le chien les avait emmenés ici. Ce dernier était de moins en moins sauvage. Il n'aboyait plus lorsqu'il voyait des nouvelles personnes, ne leur sautèrent plus dessus. Mais surtout, il semblait répondre aux questions de celui qui l'avait adopté. Bien que Bratulos ne pouvait pas le contrôler directement, le chien suivait les ordres de son maître de son plein gré.

La cité était très ancienne. Le petit groupe avait du mal à marcher dans les allées où la nature avait repris le dessus. Il y avait des arbres sur les routes, du lierre le long des murs, l'herbe arrivait jusqu'aux genoux des hommes. Bratulos dû porter le chien tellement il n'arrivait pas à avancer. Malgré la difficulté pour se repérer, Bratulos marchait d'un pas sûr. C'était comme s'il était déjà venu dans cet endroit. Il savait exactement où se trouvait ladite maison vue dans son rêve. Lorsqu'ils arrivaient à proximité, Tom s'écria :

-Là voilà !

Ils entrèrent dans la maison. Bratulos posa le chien par terre, il n'y avait pas d'herbe dans cette maison. C'était une simple maison, il n'y avait pas vraiment de pièces, il n'y avait juste une grande salle, faisant office de grande pièce. Il s'approcha du mur à droite de l'entré et poussa une pierre. Soudain, il entendit comme un mécanisme s'enclenchait et le sol se mit à descendre.

Le sol descendait doucement. Aucun des deux hommes ne pouvait être sûr de ce qu'ils allaient trouver en bas. Mais d'un coup, le sol se mit à descendre extrêmement rapidement. Tellement vite que les deux hommes devaient se mettre à plat ventre. Ils crièrent. Après quelques secondes d'intenses émotions, ils reprenaient leurs esprits. Bratulos leva la tête. Il voyait une dizaine de personnes armés, pointant leurs lances sur eux. Derrière ce groupe armé se trouvait d'autres personnes. L'un d'entre eux demanda au lancier de reculer. Il s'avança et hurla :

-Qui êtes-vous, étrangers !

-Je... Nous... Sommes... Balbutia Bratulos, visiblement par remis par cette chute.

Celui qui avait pris la parole ordonna de les capturer, vifs ou mort. Tom se recula jusqu'à l'extrémité du mur. Bratulos se releva rapidement. Le chien se mit à ses côtés, comme s'il était prêt à l'aider à combattre. Bratulos se souvint de l'évènement dans la base des Nagada. Face à de nombreux ennemis plus fort que lui, il tapa dans ses mains. Il ne savait pas ce qu'il faisait, mais il le fît. Pour les dissuader, il posa sa main au sol et fît apparaître des ronces aux pieds des hommes armés. Il rigolait.

De l'autre côté, se fut l'incompréhension. Tout le monde se regardait. Soudain, ce qui semblait être le chef déclara :

-Cessons ses hostilités. Nous sommes face au messie.

Bratulos n'y comprenait rien. Les hommes, les femmes et les enfants présents s'agenouiller devant Bratulos. Il était même gênée. Il leur demanda de se relever. Ils s'exécutèrent aux ordres de leur messie. Tom s'était rapproché de Bratulos. Il lui chuchota :

-Tu penses que ça à un lien avec la prophétie qu'on a vu dans ton souvenir ?

-Je vais leur demander. Je souhaite m'entretenir avec votre chef.

Ce dernier invita Bratulos à le suivre. Bratulos avança. Tom et le chien le suivaient. Lorsqu'il avançait, les personnes s'écartèrent pour le laisser passer. Un couloir s'était formé. A la fin, le chef attendait les Meusian. Pendant qu'il avançait, Bratulos regarda de chaque côté. Il remarqua que de nombreuses personnes priaient. Lui, qui n'avait jamais était croyant, se rappela que partout où il était passé, les gens lui avait parlé de plusieurs dieux. Peut-être était-ce la bonne occasion d'en apprendre plus sur eux.

Ils suivirent le chef. Ce dernier les conduis vers ce qui semblait être un lieu de culte. Il y avait plusieurs bancs et un autel. Le chef prit alors la parole :

-Je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Arya, le chef de la tribu Aryenne. C'est un véritable honneur et une vraie fierté de vous rencontrer, messie annoncé par le Zend Avesta.

Devant l'incompréhension des deux hommes à l'écoute de ses derniers mots, il expliqua :

-L'Eteros Gaîa est notre livre sacré de notre religion, l'Iguémon. Selon ce livre, trois personnes débarqueront de la surface pour libérer notre peuple opprimé. Et vous êtes clairement trois. Vous êtes envoyé par les dieux !

-Vous pouvez nous en dire plus sur votre livre et sur les dieux ?

-Bien sûr, dit-il en s'asseyant sur un banc. Je vais vous conter ce qui est écrit dans l'Eteros Gaîa. Il y a très longtemps, à des temps immémoriaux, au temps où l'écriture n'existait pas, la surface n'était habitée par personne. Sept dieux, envoyèrent des hommes aux quatre coins de la surface. Ils les envoyèrent dans un but précis, se divertir. Chacune des tribus vivait à différents endroits, chacune prié un dieu différent. Mais un jour, la tribu qui priait le dieu de la mer s'aventura sur les territoires des autres tribus, les réduisant en esclavage. Notre tribu en faisait partie. Les autres dieux, mécontents que seule la tribu du dieu de la mer était libre, demandèrent à ce dernier de libérer les tribus opprimées. Ainsi, la tribu du dieu de la médecine, la tribu du dieu de la création, la tribu du dieu des prophéties, la tribu des messagers des dieux et la nôtre, la tribu du dieu de la guerre fut libéré. Pour éviter que cette situation se reproduise, nos dieux respectifs donnèrent des pouvoirs. Cependant, une tribu resta sous la domination des six autres, la tribu priant le dieu du malheur. Cette tribu fût condamnée à vivre éternellement sous la domination des autres tribus. Les cinq tribus nouvellement libérées n'étaient pas totalement libres, elles restaient sous l'autorité de la tribu du dieu de la mer. Ils ne pouvaient pas utiliser leur pouvoir pour faire du mal à la triomphante tribu. Mais un jour, avec l'appui des dieux, ils parvenaient à renverser la tribu et l'exterminèrent. Les cinq tribus se croyaient enfin les libres, mais le dieu de la mer était en colère. Il lança une pluie de dix ans sur la surface. C'est alors que les cinq tribus se réfugièrent dans divers endroits. Ce lieu, cette base, est l'endroit où nos ancêtres se sont réfugiés pour échapper à la colère du dieu. Notre tribu fût alors condamnée à vivre sous la surface, en attendant que le sauveur arrive. Il est écrit, lorsqu'un étranger, accompagné par deux personnes, invoquera la puissance des dieux devant vous, vous reconnaitrez la volonté du dieu de la guerre. Il sera alors grand temps d'aller reconquérir la terre volée. Il vous faudra combattre pour récupérer votre du. Vous le suivrez, vous l'implorez, il vous guidera. Quoi qu'il arrive, aidez-le. Aidez-le, aidez le messie, celui-qui vous permettra de voir la lumière du soleil. Dans le dernier chapitre de l'Eteros Gaîa, il est dit qu'une guerre éclatera. La tribu du dieu des prophéties, la tribu du dieu de la guerre, la tribu des messagers des dieux, la tribu du dieu de la création et la tribu du dieu de la médecine s'allièrent contre la tribu du dieu de la mer. Dans cette terrible bataille, de nombreuses personnes mourront. A la fin, le chef de la tribu du dieu de la mer et le sauveur se retrouveront face à face, dans une pièce. Le premier sera dans un trône, le second sera fatigué de la bataille. Les deux hommes, au même visage, combattront, sous les yeux très attentifs des dieux. Du déroulement de ce combat et de l'avis des dieux, le monde tout entier pourrait disparaître. Si les dieux sont contents, le monde survivra. Dans le cas contraire, ce sera la fin de ce monde. Voilà l'histoire conté dans ce livre. J'ai fait volontairement l'impasse sur tout ce qui touche à notre culte, afin de pas vous froisser. J'imagine que dans votre culte, vous n'avez pas les mêmes coutumes.

-Nous vous remercions pour vos sages paroles, ô vénérable Arya.

-Arrêtez, je vous prie. Le seul qui mérité être appelé vénérable, c'est vous.

-Oui c'est vrai. Si vous nous parliez de votre pouvoir.

-Bien sûr, pourquoi ne l'ai-je pas évoqué plus tôt. Héritier du dieu de la guerre, nous avons une force incommensurable lorsque nous tapons dans nos mains. En plus de gagner beaucoup de force, nous pouvons prévoir les coups de nos adversaires, nous pouvons les éviter. Nous pouvons voir le futur pendant un court instant. Seulement, toute la tribu ne peut pas voir dans le futur. Seul certaines personnes bien entraîner la maîtrise.

-Je vois. Je vous demanderai de bien vouloir m'aider à m'apprendre ce pouvoir. Mais d'abord, je ne dirai pas non à un peu de repos.

-Venez, je vais vous conduire à votre chambre, ô vénérable sauveur.

Ils suivirent Arya. Tout comme la base des Nagada ou encore celle des Meusia, il y avait de nombreux couloirs étroits. C'était comme si les bases se ressemblaient. Ils arrivèrent. Arya leur demandait d'entrer et qu'il viendrait les chercher dans quelques heures. Il ferma la porte derrière lui. Les deux hommes s'allongèrent sur un lit. Le chien se coucha lui aussi par terre, sur le petit tapis présent entre les deux lits. Tom questionna Bratulos :

-Tu penses que tout ce qu'il a dit est vrai ? Il y a des ressemblances avec les souvenirs de Ludgère.

-Oui, c'est étrange. En plus, il y a de nombreuses similitudes avec des souvenirs que j'ai eu, notamment la bataille, ou encore les deux hommes au même visage. Je leur demanderai qui l'a écrit ce livre.

-D'ailleurs, le nom de ce livre ne nous a pas été traduit. On dirait du grec...

-Maintenant que tu le dis, je n'avais même pas fait attention à ce détail. Ils ne peuvent pas parler français, mais on les comprend. C'est comme avec les Nagada. Par contre, le nom du livre, ainsi que le nom de leur religion ne nous a pas été traduit. Il faudrait que je touche un de ces livres. Ils n'ont d'ailleurs aucune indication sur les autres tribus, hormis le "dieu" qu'ils honorent.

-Enfin honoré, c'est un bien grand mot. Chez les Meusia, il n'y a aucune trace de dieu. Chez les Nagada non plus.

-Oui, mais il y a peut-être explication. C'est peut-être la faute aux Atlantis qui ont pu enlever cette partie de l'histoire. Regarde, on ne sait rien du passé des Meusia, pas grand-chose de plus du côté des Nagada.

-Dans ce cas, il n'y a pas d'Atlantis ici. On va pouvoir souffler un peu.

-Non, rétorqua Bratulos, n'oublie pas ce qui s'est passé à l'auberge. L'ennemie n'est jamais très loin. On va rester ici une semaine, pas plus. Juste le temps qu'ils m'apprenne le pouvoir. Si possible, on essaye d'en apprendre le plus. Il y a quelque chose qui me tracasse de plus en plus, ce sont les dieux. Pourquoi dans un monde où le monothéisme règne, on nous parle partout de plusieurs dieux.

-T'es en train de dire qu'ils existent ? Des extra-terrestres ?

-Non, pas forcément. N'exagérons pas, c'est peut-être des gens qui contrôlent le monde dans l'ombre. On ne connait pas la réalité dans ce monde.

-Tu as raison.

Ils se reposèrent. Deux heures plus tard, Bratulos fut réveiller par le chien. Il aboyait juste devant la porte. Bratulos réveilla Tom et se mit en position de combat. La porte s'ouvra et Arya les salua. L'homme à la jambe de bois était soulagé de voir que ce n'était que le chef de la tribu. Ce dernier semblait étonner de voir Bratulos debout et de voir le chien juste à ses pieds. Il les invita à le suivre. Il les amenait vers la salle à manger. Pendant le chemin, Bratulos avait une sensation de déjà vue. Ils arrivèrent à la salle et Bratulos avait la bouche grande ouverte. Il entendit que Tom lui chuchota :

-On est d'accord que c'est la même salle que dans notre base ?

Bratulos n'en revenait pas, cette salle ressemblait à l'identique à celle de la base des Meusia. Ils allèrent manger sur la table situait un petit peu au-dessus des autres tables. A leur côté, il n'y avait que des personnes âgées. Bratulos était assis à côté de Tom et d'Arya. Alors qu'il y avait un brouhaha, tout le monde se tue lorsque le chef s'était assis. Chacun prenait la main de son voisin. Ils formèrent ainsi une boucle, comme s'ils étaient tous unis. Arya déclara alors :

-Béni sois le dieu de la guerre. Aujourd'hui, tu as écouté nos prières et tu as fait venir notre sauveur à nous. Nous, pauvre tribu, nous t'acclamons par le rite sacrificiel que nous allons effectuer sous tes yeux. Que nos actes implorent ta protection. Amen.

Tous en cœur, répétèrent le dernier mot du discours du chef. Ce dernier continua :

-Donner les numéros et faites entrer la cage.

Un homme donna un petit bout de bois où était inscrit un numéro aux deux Meusia. Bratulos avait le 55 et Tom avait le 85. Toutes les personnes présentes avaient un numéro. Soudain, juste derrière eux, une cage avec des dizaines de boules arriva. Elle était portée par quatre hommes musclés. C'était comme au loto, pensa Bratulos, ils vont tirer une personne au sort. Le chef s'avança et demanda aux quatre hommes de faire bouger la cage dans tous les sens. D'un coup, ils s'arrêtèrent et Arya prit une boule. Il lit le numéro :

-Le numéro 36.

Un enfant se leva. Il montra à ses voisins son numéro. Son voisin de gauche dit :

-Moi, Kosmas, je certifie sur ma foi que son numéro est le numéro 36.

Sa voisine de droite dit :

-Moi, Eudokía, je certifie sur ma foi que son numéro est le numéro 36.

Le garçon regarda une nouvelle fois ces deux personnes. Il pleura. Bratulos pensa que ce garçon était l'enfant de ses deux adultes. Le Meusia regarda son camarade. Il était terrifié. Lui aussi avait dû comprendre. Le garçon marcha vers le centre de la salle. Deux hommes étaient arrivés. L'un avec posé un autel en bois, l'autre porté une épée. Le garçon s'allongea sur l'autel. L'homme mit son épée juste au-dessus de l'enfant. Ce dernier dit en pleurant :

-Moi, Doukas, en mourant, je prouve mon amour pour le dieu de la guerre. Par l'offrande de mon corps, protège la tribu des Aryens, au grand dieu de la guerre.

Après ces paroles, l'homme ouvrit le ventre de l'enfant avec son épée. Il saisit le cœur et le montra au reste de la tribu. Il tournait sur lui-même afin que tout le monde le vît. Tom voulut protester, mais Bratulos l'en empêcha. Il lui dit de rester calme. Bratulos avait détourné son regard, lorsqu'il se remit à regarder l'horreur, l'homme serra tellement fort son poing que le cœur éclata. Il se retrouva couvert de sang. Tout le monde applaudissait, même les deux adultes qui avaient parlé. Puis, les gens se mirent à manger. Les deux Meusia suivaient le rythme.

A la fin du repas, Arya demanda à Bratulos de faire un discours. Il devait insister sur la foi. Il tenta de faire de son mieux :

-Mes amis, tribu du dieu de la guerre, le messie vous parle, dit-il en levant son poing vers la surface. J'ai été envoyé par le dieu de la guerre afin de vous libérer. Dès demain, j'apprendrai votre pouvoir. Je compte sur vous. C'est la mission que le dieu m'a donnée. Béni soit-il !

Les membres de la tribu s'écrièrent en cœur :

-Béni sois le dieu de la guerre !

Arya félicita Bratulos. Ils allèrent ensuite dans leur chambre. Tom se précipita dans son lit, il avait du mal avec tant de barbarie. Il avait dit :

-Au début, je me demandais pourquoi ils ne s'appelaient pas famille. Mais devant tant de cruauté de ces êtres incivilisés, je ne peux pas rester impuissant. Bratulos, une fois que tu auras maîtrisé leur pouvoir, tues-les.

-Je sais que...

-Non, des gens qui tues des enfants ne méritent pas de vivre. Demain et les autres jours, je resterai dans cette chambre. Tu leur demanderas de me donner mon repas ici. Je ne veux plus en voir un.

-Soit, je leur dirai.

Bratulos était du même avis que Tom, mais il devait apprendre leur pouvoir. Et puis, la mort était une chose naturelle, tant qu'elle ne nous touche pas, où était le souci. Il fallait se dire ce c'était leurs coutumes, légués par les dieux. Bratulos se rappela qu'il devait demander à Arya l'origine du livre. Dans son lit, le regard portait sur le plafond, Bratulos s'endormit en pensant à cette étrange tribu qu'il venait de rencontrer.

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