Chapitre 16 (Rémanence) Partie 2

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Adonc que je dormais ardemment, ce qui ne m'était pas arrivé depuis quelques jours, je sentis une main caresser agréablement mes cheveux. Celle-ci glissa jusque sur mon épaule pour aller ensuite sur mes hanches alors que je gardais les yeux fermer. Je savais qui était cette personne. C'était Nick. Or, je me laissai toucher même si je savais que ce n'était pas normal qu'il soit ici, à côté de moi, au beau milieu de la nuit. Si je me laissais faire, c'était sans doute parce que depuis quelques jours, je n'avais pas eu de contact physique avec lui et que ça me manquait. J'en avais besoin. J'avais besoin de ce contact avec lui. 

-Nick, qu'est-ce que tu fais ici? Finis-je par lui demander, tout endormit.  

-Alors tu trouves ça agréable maintenant? Me demanda une voix qui n'était pas celle de Nick. 

Mes yeux ont fini par s'ouvrir et mon cœur se mit à battre la chamade. 

Cet homme à côté de moi continua de passer sa main un peu trop près de cet endroit où je ne voulais pas qu'il aille. 

Je repoussai sa main brusquement et je me retrouvai prestement hors de mon lit, me retrouvant face à mon pire cauchemar. Vous devinez sans doute qui était là. 

Brian. 

Il était ici, dans mon lit. Comment ça pouvait être possible?! 

-Qu'est-ce que... va-t-en! Lui criais-je. 

-Tu as peut-être oublié quelque chose avant d'aller dormir. La porte. 

-De quoi est-ce que tu parles!? Je veux que tu partes!

-Cette fois, tu sais bien que Nick ne sera pas là pour te venir en aide. Il est chez lui à dormir paisiblement pendant que toi tu es ici, avec moi.

Mon corps tremblait. 

-Je t'en supplie, va-t-en, le suppliais-je, les larmes aux yeux. 

Sans m'en attendre, sans pouvoir me défendre, il se leva du lit et il se retrouva  tout près de moi. Il était trop tard. Je n'eus pas le temps de faire quoi que ce soit. 

Il empoigna mon bras puis il me jeta abruptement sur le lit. Immédiatement, dès qu'il se retrouva par-dessus moi, je tentant de me débattre sous son poids qui pesait contre mon corps. 

Quelqu'un me secoua et venu me sortir du mauvais cauchemar que je faisais. Je continuais de me débattre et de supplier de me lâcher. 

-Taylor, calme-toi! Tenta de me rassurer ma mère. 

J'entendais sa voix, mais j'avais tellement l'impression que ça avait été réel, que je croyais encore être entre les griffes de mon agresseur. 

Ma mère avait réussi à me ressaisir et j'avais compris que je n'étais pas en danger. Brian n'était pas là. J'étais chez moi, bien en sécurité. 

-Ce n'est qu'un cauchemar ma chérie, dit-elle en me serrant dans ses bras.

 

Quand je compris que je n'avais rien à craindre, je me suis mise à pleurer et je serrai encore plus fort ma mère. 

-ça avait l'air si vrai, dis-je à ma mère tout en pleurant. 

Cette nuit-là n'avait pas été des plus belles. Depuis le drame de samedi, je n'avais pas fait de cauchemar, et j'aurais cru avoir eu plus de difficulté dans mon sommeil. C'était mon premier cauchemar depuis ce drame. 

Pour le reste de la nuit, ma mère et moi étions montés au salon et nous avons regardés la télévision pour m'aider à me changer les idées et à relaxer. 

J'ai finis par m'endormir dans les bras de ma mère, me sentant désormais réellement en toute sécurité. 

Maintenant, j'aurais voulu que Nick soit là, tout près de moi. Il me manquait tant. 

Dans les jours qui ont suivi cette nuit où j'ai fait ce cauchemar, j'avais tenté d'oublier cette mauvaise nuit. Les pratiques pour l'audition m'avaient donné un bon coup demain pour pouvoir tout oublier. Je devais me mettre à l'idée que Brian ne pouvait plus me faire du mal. J'avais des gens autour de moi sur qui compter et qui était tous là pour me protéger en cas de danger. Malgré tout ça, j'avais encore peur. J'aurai toujours peur. Je devais seulement apprendre à passer par-dessus cette crainte. 

Composition, création, musique, chant, c'était l'unique chose sur laquelle je voulais me concentrer. Mes pratiques pour l'audition se sont faites avec ma famille. Mes parents avaient été impressionnés par ma grande capacité de chanter. Je n'aurais jamais pensé avoir le talent pour ça. Je leur faisait écouter ce que j'avais composé comme mélodie et parfois, ma mère ou mon père me donnait quelques conseils par-ci et par-là, soit sur une note ou même sur des paroles à changer. Par exemple, pour le titre de ma chanson, « rémanence ». Mes parents avaient adoré que j'aborde ce sujet, par contre, ils m'avaient proposés de le changer pour « les dernières lueurs », restant dans le thème de la rémanence. C'était une bonne idée. Donc, j'avais changés les paroles pour « rejoins-moi dans les dernières lueurs ». Je trouvais que c'était encore plus beau à dire, voulant dire la même chose que rémanence. 

La chanson finalisé, j'étais à présent prête à montrer ceci à l'audition. 

Jeudi arriva. J'étais morte d'angoisse. Je n'avais presque pas dormit la nuit précédente tant j'étais anxieuse. Il m'aurait fallu une bonne séance de massage avant de venir ici. Maintenant que j'attendais mon tour et que j'étais la prochaine à passer, je sentis des palpitations s'emparer de moi. Sans m'en rendre compte, je serrais les dents, toutefois, c'est simplement après que j'en aie ressentit la douleur dans la mâchoire. C'était tous des signes de stress. 

Ma guitare en main, je la serrais contre moi et entre mes mains moites à cause du stress. 

Je me sentais dévisager par les autres personnes derrière moi dans la file et ça, ça me rendait encore plus angoisser que je l'étais déjà. Ils me dévisageaient plausiblement parce que je tenais une guitare et que j'étais à cette audition pour le chant et non pour jouer de la musique. 

J'étais donc vraiment cette seule et première personne qui interprétera sa propre chanson? 

Quand j'entendis la voix d'un homme, venant du gymnase, prononcé le mot « suivant », c'est là que mon cœur se mit à battre à tout rompre, me sentant sur le point de m'effondrer sur le sol devant toute cette file de gens. 

C'était désormais le grand moment pour moi de montrer ce que je savais faire. 

Je pris une grande inspiration tout en entrant dans la salle. Le même homme et la même femme qui s'occupait des inscriptions étaient là, mais 2 autres personnes, un homme et une autre femme, s'étaient rajoutés à eux. 

Je me sentais dévisager par ces quatre personnes assis derrière une longue table. Sûrement à cause de ma guitare, encore. 

J'évitai leur regard et je fixai le sol pour éviter d'être encore plus embarrasser que je l'étais. 

Je m'arrêtai à cet endroit où un X y était apposé avec du ruban adhésif rouge sur le sol. La femme prit la parole une fois positionné sur ce X, mais avant, elle prit quelques informations sur moi avant de m'expliquer le déroulement de mon audition. 

-Donc, durant tout le moment où vous chanterez, vous devrez rester sur ce X qui est au sol. 

Je ne comprenais pas pourquoi ils avaient apposé ce X aussi loin de la table des juges. Je devrai dans ce cas chanter fort pour qu'il puisse m'entendre correctement. 

-Maintenant, je voudrais savoir ce que vous allez nous interprété, me demanda la femme, celle qui était présente lors de mon inscription. 

-Je vais interpréter l'une de mes propres chansons que j'ai écrite. Je sais, ça sera probablement du nouveau pour vous. 

La femme et l'homme se regardèrent, semblant se rappeler de moi lorsque je suis venu m'inscrire plus tôt cette semaine. 

-Très bien, allez-y, me répondit l'homme. 

Je n'avais qu'à faire comme quand je m'étais pratiqué devant mes parents. Encore mieux, je n'avais qu'à m'imaginer que c'était ma famille qui était là, devant moi, assis à cette table. Oui, je pouvais y imaginer ma famille, seulement, je voulais aussi m'imaginer chanter cette chanson devant la personne concernée.

Nick. 

Donc, je m'imaginai ma mère, mon père, Ava et Nick assis à la table des juges. Je pensais à eux si fort que j'ai vraiment finit par les voir à cette table. Ce n'était plus ces quatre juges qui étaient présents. C'était ma famille. 

Étant bien certaine que c'était maintenant eux, un sourire sur les lèvres, je commençai ma chanson. 

Une fois avoir commencé à chanter et à jouer les notes sur ma guitare, l'angoisse avait disparu en un instant et elle avait laissé place au courage. Je ne savais même pas quelle était la réaction des juges face à ma performance. J'étais tout simplement entré dans l'émotion de la chanson et des paroles. 

ça avait été entièrement plus facile que je l'avais cru. J'étais tant dans la douleur de ma chanson que ça avait éliminé tout le stress que j'avais. Je chantais ce qui me faisait mal. Je décrivais ma culpabilité. J'y avais été à fond. J'avais fait tout mon possible. J'y avais donné toute ma voix.

Ma chanson exécuté, je baissai les yeux sur Nick. Mais notre regard se quitta rapidement, la voix d'un des juges me ramena à la réalité et ma famille avait disparu.  

-C'était... impressionnant, répondis la femme, laissant aller un petit silence à la fin de ma performance. 

En voyant le visage de stupéfaction de chacun des juges qui prenaient tous des notes sur des feuilles, je compris alors que je les avais laissés sans mot. Des applaudissements à l'extérieur, dans la file de gens, venu me faire terriblement chaud au cœur. 

C'était donc un très bon présage. Esméralda était-elle faite pour moi? Je ne devais pas trop hâtivement sauter aux conclusions, par contre, je pouvais me permettre d'avoir un bon pressentiment sur la suite des choses. 

-Alors vous recevrez une réponse d'ici la semaine prochaine pour savoir si vous êtes acceptés ou non. 

-D'accord. Merci beaucoup. 

-C'était magnifique! Cria un garçon à l'extérieur qui attendait dans la file. 

Je souris. 

Quand j'allais annoncer cette nouvelle à mes parents, ils n'allaient pas me croire. 

Durant le reste des cours, j'avais eu de la difficulté à me concentrer tellement j'étais satisfaite de la réaction que les juges avaient eu tout à l'heure en m'entendant chanter. 

La journée terminé, après une éternité pour moi, je suis retourné chez moi la tête haute et au pas de course, mon sac à dos sur le dos, mon étui à guitare dans l'autre. J'étais impatiente de retrouver mon chez moi et d'annoncer la nouvelle à ma mère et à mon père. 

Une fois chez moi, j'ouvris la porte d'entrée, jeta mon sac sur le sol, déposa mon étui à guitare puis je me rendis sans plus tarder dans la cuisine, là où ma mère se trouvait, sans doute.  

-Maman, tu ne devineras jamais ce qui est arrivée à l'audition. 

Je mis les pieds dans la cuisine et tout de suite, je sentis l'ambiance maussade dans la pièce. Ma mère et ma sœur y étaient. Ce qui m'inquiéta, c'est lorsque je vis Ava assise sur les genoux de ma mère et elles pleuraient tous les deux à grosses larmes. 

Mon cœur se mit à débattre en les voyants dans cet état mélancolique. 

Était-il arrivé quelque chose à mon père? Ce que je savais, c'était que ce n'était pas des bonnes nouvelles. 

-Mon dieu, mais... que se passe-t-il? Leur demandais-je, mon sourire s'effaçant sur mon visage. 

-Vient t'asseoir, me dit ma mère en essuyant ses larmes avec un mouchoir. 

Je m'avançai vers la table de cuisine, les jambes molles. J'appréhendais ce que ma mère allait m'apprendre. 

Je savais que ce n'était pas du tout une bonne nouvelle. 

Je n'avais pas envie de m'asseoir. Je restai debout derrière l'une des chaises de cuisine. 

-J'ai peur de ce que tu vas me dire. 

-Tu ne veux pas t'asseoir? 

-Non. Je préfère rester debout. 

-D'accord. Je... je ne sais pas du tout comment te dire ça ma chérie. Mais...

Si jamais j'apprenais que quelque chose était arrivé à mon père, je ne serai pas comment prendre ça. Je ne pourrai pas l'accepter. 

Tout de sorte de scénario se faisait dans ma tête. 

-Winston est mort. 

C'était tel un coup de couteau dans mon cœur. 

Ce fût immédiat, les larmes se sont mises à couler comme une rivière sur mes joues. 

Ma mère s'empressa de se lever pour venir me réconforter. Ma sœur fit de même en venant se joindre à nos bras, partageant notre peine. 

Ce n'était pas mon père, heureusement. Mais n'empêche que ça ne me réjouissait pas d'apprendre ça. Une terrible nouvelle que je n'avais pas eu besoin en ce moment dans ma vie. 

Moi qui avais une bonne nouvelle à annoncer, je ne me serais pas attendu à revenir le soir et d'apprendre que mon chat est mort. Je sais, certains doivent se dire que ce n'est qu'un chat et qu'il n'y a aucune raison de pleurer pour cette bête. Mais dans ma famille, nous étions de grand sensible. Non, pour nous ce n'était pas qu'un simple chat. Il était un membre de la famille. C'était un être vivant. Comment ne pas éprouver d'émotion lorsqu'on perd un animal cher? Les gens qui n'ont pas de cœur ne comprennent pas la douleur qu'on peut ressentir lorsqu'on perd une bête comme ça. 

Winston a toujours été considérer comme étant mon chat puisque c'était moi qui s'en occupais la plupart du temps et c'était à moi que Winston était le plus attaché. Il avait fait partit longtemps de notre famille, depuis plusieurs années, il avait grandi avec nous, et j'apprends aujourd'hui qu'il est mort.  

C'était douloureux. 

Je me laissai aller durant de longues minutes à pleurer la mort de mon chat, dont j'ignorais les circonstances de son décès. 

Les malheurs étaient officiellement faits pour retomber sur moi. Je commençais à en avoir assez de toujours devoir souffrir. Quelque chose de bien pouvait-il m'arriver? Juste un petit signe. Je le souhaitais du plus profond de mon cœur qui était pour l'instant en morceau avec tout ce qui m'arrivait. Le bonheur avait recommencé à me sourire, jusqu'à ce que ça retombe en miette. 

-Comment est-il mort? Demandais-je à ma mère en prenant place à table, toujours en larmes. 

-Je ne sais pas quand exactement c'est arrivée, mais... tu te souviens, je répétais sans cesse à tout le monde de bien surveiller lorsqu'on ouvre la porte d'entrée.

Ma mère n'aurait même pas eu besoin de continuer à me décrire ce qui était arrivée à Winston. J'avais compris. Il avait sans doute été frappé par une voiture. 

Ma mère retourna s'asseoir à table puis elle a assis Ava sur ses genoux tout en continuant de m'expliquer ce qui était arrivé à notre pauvre chat. 

-Quand je suis revenu de mon contrat de jardinage, ça devait être en début d'après-midi, je ne sais plus trop. C'est sans doute à ce moment qu'il a filé entre mes jambes et je n'ai rien vu. Plus tard, quelqu'un est venu frapper à la porte. J'ai ouvert et il y avait un jeune homme sur le seuil de la porte. Il devait avoir dans le début de la vingtaine. C'est là qu'il m'a demandé si j'avais un chat du nom de Winston...

Ma mère s'arrêta dans son histoire, ayant de la difficulté à continuer. 

Je tendis mon bras sur la table, vers ma mère, et je pris sa main, la consolant. 

-Je lui aie répondu que oui et je savais déjà ce qu'il s'apprêtait à me dire. Il est passé dans notre rue et Winston est sorti de nulle part, puis voilà. 

Non seulement j'avais le cœur en bouillit, mais aussi de voir ma mère pleurer comme un enfant, anéanti, ça me brisait encore plus le cœur et ça me donnait envie de pleurer encore et encore.

 

-Je dois dire que le jeune homme a été extrêmement compréhensif. Il s'est excuser un million de fois et il a insisté pour me donner un montant d'argent pour pouvoir aller prendre un autre chat, mais j'ai refusé délibérément. Et... je ne lui en veux pas. Je veux dire... il était sincère et je sais que ce n'était aucunement volontaire, m'expliquai-t-elle, démoli par cet accident. 

-Personne ne se serait pointé chez nous pour annoncer au propriétaire que son chat a été frappé si ce n'est que d'avoir du cœur. D'autres personnes auraient fui, mais lui, il a pris le temps de jeter un œil au collier de Winston et de voir à qui il appartenait. 

De toute façon, ça ne servait à rien de lui en vouloir. Éprouver de la haine, ça ne nous ramènerait pas Winston. ça ne ferait que nous faire du mal encore plus. 

-Où est-ce qu'il est? Demandais-je à ma mère. 

-Il est dans cette boîte, me répondit-elle en me désignant du doigt la boîte de carton disposé derrière elle, sur l'îlot de la cuisine. 

Je levai les yeux sur la boîte en question. 

Je l'avais repérer en entrant dans la pièce, par contre, je n'aurais jamais pu deviner que c'était le cadavre de mon chat qui s'y trouvait. 

-Ton père garde des boîtes de carton dans la cabane dans la cour. Il est en mauvais état Taylor, je t'avertis. 

Je n'étais pas si idiote, je le savais. Il venait d'être frappé par une voiture,  donc, je ne m'attendais pas à y voir un corps en état. 

Quand j'y ait vu l'état de son corps, j'ai éclaté en sanglot. Le chauffard ne l'avait pas manqué, c'était évident. 

Durant de très longues minutes, nous avions fait nos adieux à Winston. Nous nous étions ensuite tous mit d'accord pour enterrer son cadavre dans la cour arrière.

Ma mère et moi nous sommes chargés d'aller chercher les pelles dans la cabane pour ensuite commencer à creuser un trou, tout près de la clôture séparant la cour du voisin à la nôtre. 

Ma sœur nous regardait faire, tenant la boîte avec le chat à l'intérieur. 

De la voir abattu comme ça, ça me faisait mal. C'était la première fois pour elle. Jamais elle n'avait vécu la perte d'un animal comparé à mes parents et moi. 

Alors que nous creusions ce trou, je me posais des questions dans ma tête. Des questions concernant la mort. La mort peut frapper n'importe quand sans qu'on la voie venir. Pour ce que j'en pensais, la mort était un monstre qui nous enlevait les êtres les plus chères. Je la détestais. Elle était répugnante. Elle n'avait pas de sentiment. Pas comme nous, ces gens qui perdaient leur proche. Pourquoi des gens devaient partir alors que les autres devaient rester sur terre pour continuer de vivre leur vie sans ces défuntes personnes? C'était une douleur atroce, insupportable pour un être humain. La mort restera le plus grand mystère qu'il n'y ait jamais eu sur terre. Un mystère qui ne sera probablement jamais élucidé. 

Seuls les défunts connaissent ce passage auquel tout le monde est destiné. 

Tout le monde craint la mort, mais la mort elle, ne craint personne. 

En pensant à ça, des larmes se sont remises à ruisseler sur mes joues. 

Je devais me dire que Winston devait se trouver dans un monde meilleur, amplement meilleur que celui dans lequel nous vivions tous, tous les êtres vivants. 

Nous y avions déposé la boîte de carton avec le corps de Winston à l'intérieur dans le trou que ma mère et moi avions creusé. Par la suite, nous l'avions recouvert de terre, nous trois. 

Nous avions passé un peu de temps auprès la « tombe » de notre chat, lui faisant nos vrais adieux. 

C'était dur. Ce sera difficile de rentrer chez moi et de ne plus avoir à le nourrir, de ne plus avoir à lui donner de l'affection, etc. C'était fou le mal que ça pouvait nous faire lorsqu'on perdait une simple bête comme un chat. 

Il me manquera terriblement. 

Suite à avoir pleurer des larmes et des larmes de grande peine, ma mère nous proposa d'aller au restaurant ce soir. En ce qui me concernait, j'étais loin d'avoir de l'appétit suite à cet événement malheureux. Mais j'avais accepté, sachant que ça nous ne ferait pas de tort de sortir un peu en famille. C'était une occasion pour aussi se retrouver tous ensemble. 

Ma mère prit ma sœur dans ses bras puis elle enroula son bras autour de ma taille pour ensuite retournés ainsi à l'intérieur. Je me collai contre ma mère, heureuse de nous savoir réconcilier officiellement après ce qui était arrivé samedi. Or, soudainement, je me sentis fixé. J'avais cette forte sensation qu'il y avait quelqu'un pas loin qui regardait tout ce que je faisais. C'était la première fois que j'avais ce fort sentiment d'être observé à mon insu.

Presque comme si je m'en étais douté, je tournai la tête et leva les yeux en direction de la fenêtre du haut de la maison voisine qui donnait en plein sur notre cour. 

Nick, je le vis là-haut en train de nous observer par cette fenêtre. Nous nous étions mutuellement fixés jusqu'à ce que je disparaisse à l'intérieur de la maison, ma mère et ma sœur n'ayant été témoin de rien de ce regard entre Nick et moi. 

Un jour ou un autre, je devrai clarifier les choses avec lui. Je ne pourrai pas constamment le fuir, éviter nos problèmes. Mais la question était: étais-je prêt à le pardonner pour avoir négligé mes inquiétudes face à Brian? 

Je ne sais pas. J'étais encore affecté par cette histoire. 

Mon père avait appris la mauvaise nouvelle pour Winston lorsqu'il est revenu du boulot. Ce n'était pas ce que nous avions voulu lui dire en premier temps dès qu'il ait revenu de sa longue journée de travail épuisante, seulement, disons qu'il avait vite noté notre air mélancolique et nos yeux remplit de tristesse. 

Mon père n'était pas un homme qui pleurait souvent. En fait, je pense qu'il ne se le permettait pas. Je savais que c'était parce qu'il croyait que ce n'était pas digne d'un homme de pleurer. Mais un homme aussi pouvait pleurer tout comme les femmes et il n'y avait aucun mal à ça. Il n'avait pas à le cacher.

Il avait versé quelques larmes pour Winston. 

Mon père accepta de nous emmener manger dans un fast-food ce soir-là qui était particulièrement émotionnel pour nous. Mes parents n'avaient pas la tête à préparer un repas. Une fois de temps en temps ça nous arrivait de se rendre dans des fast-foods en famille. 

Notre repas terminé, le serveur venu débarrasser nos assiettes. ça nous avait fait du bien de manger un peu et de discuter entre nous. Nous n'avions pas prit un repas hyper santé, je l'avouais. Mais c'était si rare que nous allions dans des fast-foods. Autant en profiter une fois-là. 

 Nous nous sommes remémorés de bons moments avec Winston et ça nous faisait rire, mais aussi pleurer en même temps.

En outre, maintenant que nous avions terminé de manger, je voulais à présent faire part de la bonne nouvelle à mes parents à propos de mon audition d'aujourd'hui. Je voulais mettre un petit rayon de soleil dans cette journée. 

-Alors, vous n'avez pas oublié de me demander quelque chose? Leur demandais-je tandis que le silence avait pris place parmi nous depuis que le serveur était venu nous débarrassé.   

Je vis que mes parents cherchaient, ignorant de quoi je parlais. 

-Enfin, vous avez déjà oublié!? 

-Oh! Ton audition, bien sûr! Finit par se souvenir ma mère. 

J'étais certaine durant un instant que mes parents avaient oublié ce moment important et tant attendu, qu'ils ne pensaient même pas que c'était aujourd'hui. Je leur avais tant répéter et ils étaient tout aussi impatient que moi. 

-Alors, comment ça s'est passé? Me demanda ma mère. 

-Je crois bien avoir impressionné les juges. 

-C'est vrai! S'exclama-t-elle. 

-Ouais, et même les gens dans la file à l'extérieur m'ont applaudit après ma performance. 

-Wow, fit mon père, réellement impressionné. 

-Je suis tellement fière de toi ma puce. Je savais que tu y arriverais. 

-Et tu as peut-être raison papa. Ce rôle est sans doute vraiment fait pour moi. 

-Tu sais que lorsque j'ai un pressentiment, j'ai souvent raison. 

-Je sais. Mais attendons de recevoir la réponse avant de se faire de fausses joies. 

-Et pour le stress? Me demanda mon père. Tu as réussis à le gérer? 

-Je dirais... assez bien. 

J'étais très à l'aise de dire à mes parents ce que j'avais trouvé comme solution pour contrôler mon angoisse pour l'audition. 

-Et je dirais que j'y suis arrivé d'une façon assez étrange. 

-Pourquoi ça? Se questionna ma mère.  

-Parce que je vous aie imaginé, vous, à la table des juges. J'ai fait comme si je répétais, comme je l'ai fait à la maison avec vous. 

-Et... qui-a-t-il d'étrange là-dedans? Me demanda mon père, perplexe. 

-C'est vrai, rajouta ma mère. Moi je trouve aussi que c'est plutôt une bonne solution pour diminuer l'anxiété. Pourquoi est-ce que tu trouves ça bizarre? Tu n'as pas honte de nous j'espère? 

-Non pas du tout. Je ne sais pas, j'avais l'impression d'être devenu cinglé ou même... schizophrène. 

Ma mère poussa un fou rire. Le premier fou rire de la soirée depuis que Winston était mort. Ma mère riait toujours, par contre, ce soir, je dirais que ça me manquait de la voir rire comme elle le faisait toujours. La gaieté avait disparu. Voilà pourquoi je m'étais réjoui de ce seul fou rire. 

-Tu n'exagère pas un peu? Me demanda-t-elle. 

-Je pense qu'inconsciemment j'ai essayé de te faire rire, et je vois que ça marcher. 

Je ne savais pas pourquoi, mais subitement, je m'étais remise à penser à Nick. Assez fortement pour en oublier tout ce qui se passait autour de moi. Sans doute parce que nous parlions de l'audition et que ma chanson que j'y avais interprété parlait de lui. Mais aussi, je l'avais imaginé à la table des juges, accompagné de ma famille. 

Je ne pensais pas que ça aurait paru dans mon visage, mais ma mère vit que j'étais en train de penser à autre chose et que mon esprit semblait avoir été troublé. 

-À quoi est-ce que tu penses? Me demanda-t-elle, fouineuse. 

Je sortie de ma bulle en tressautant, surprise par ma mère. 

-Euh... rien du tout. 

Je me levai ainsi précipitamment de la banquette, là où j'étais assise à côté de ma mère et en-face de ma sœur et de mon père, voulant éviter de me faire poser plus de question. 

-Alors, on y va? Leur proposais-je. 

Par chance, mes parents ne s'étaient pas acharner pour me faire parler, même si du coin de l'œil, je voyais que ça chambardait ma mère. 

En ce moment, parler n'était pas ce que je voulais, encore moins de la situation entre Nick et moi. 

Ma mère avait peut-être discerné ce signe dans mon visage qui demandait à ne pas être déranger pour donner des explications. Voilà pourquoi elle ne voulait sans doute pas insister. Elle savait qu'elle serait ma réaction si elle tentait de me faire parler. 

Le retour à la maison se fût très silencieusement. Ava était morte de fatigue et elle était à moitié endormit sur la banquette arrière. 

De retour chez nous, dès que mon père eut garé la voiture dans le garage, des nausées m'ont pris d'assaut. C'était plausiblement le stress qui faisait ça. Peut-être parce que nous revenions chez nous et que maintenant je savais que Winston ne serait plus là. Il ne viendra plus s'allonger à mes côtés le soir. Et avec ça, il y avait le traumatisme de la tentative de viol et du fait que je ne sache pas où nous en étions rendus Nick et moi. Tout ceci finissait par me créé des attaques de panique.  

Nous sommes sortis de la voiture, mais je n'avais pas voulu inquiéter mes parents avec cette soudaine attaque de panique. Donc, j'avais fait comme si de rien n'était. Ce n'était qu'en arrivant dans l'escalier, sans leur dire que c'était une crise de panique, que je leur aie dit que je voulais prendre un peu l'air. 

-Maman, papa, les arrêtais-je, ça ne vous ennuie pas si je reste dehors un peu, question de prendre un peu l'air.  

Mes parents se retournèrent vers moi, dans l'escalier, mon père tenant Ava dans ses bras, s'étant assoupit en voiture. 

-Euh... si tu veux, répondit ma mère, trouvant cela inhabituel de ma part. Tu es sûr que ça va? Tu me semble être pâle soudainement. 

-Oui, je vais bien. Je pense seulement que j'ai de la difficulté à digérer le repas, leur inventais-je. 

-D'accord, répondit-elle, toujours incertaine. 

Mon père retourna à l'intérieur sans rien répliquer, ma mère elle restant là à me dévisager, soucieuse de mon état. 

-C'est bon maman, tu peux rentrer. 

Elle a fini par retourner à l'intérieur. 

Elle jeta un dernier coup d'œil vers moi juste avant d'entrer pour de bon dans la maison. 

Je me suis assise dans les escaliers à l'avant et j'inspirai l'air frais de l'extérieur. Je n'avais qu'une robe sur le dos, donc c'était assez froid sur la peau. Ce soir, le vent était si frais que c'était comme si nous étions en début d'automne. Le béton collant contre mes cuisses était glacé 

Je passai mes mains sur mes bras, tentant de me réchauffer, ne voulant pas retourner à l'intérieur pour aller me chercher un manteau. 

5 minutes passèrent et le quartier était comme mort depuis notre arrivée. On dirait qu'il n'y avait plus personne. Comme une ville fantôme, là où les gens avaient laissé toute leur possession. 

À un moment donné, j'entendis un bruit de moteur de voiture au loin. Ce bruit se rapprocha très prestement et je commençai à voir des phares de voiture apparaître sur le chemin. Rapidement, je vis un véhicule qui m'était très familier. 

Je me levai d'un bond des marches en voyant qui venait de se garée en fusée devant mon domicile. 

La vitre du côté passager s'ouvrit et une voix me cria:

-Monte! 

C'était Nick. 

Je descendis le reste de l'escalier de béton et je me rendis jusqu'à sa voiture. 

-Nick, qu'est-ce que tu fabrique ici? 

-Taylor monte.

-Non, pourquoi? 

-Taylor, nous devons absolument parler. J'en aie assez de te voir fuir. Il faut qu'on s'explique. 

Je résistai pendant une seconde à monter à bord de sa voiture. Mais j'étais d'accord. Il était temps qu'on s'explique. 

J'avais donc accepté de monter à bord du véhicule. 

J'ouvris la portière du côté passager et je me suis assise dans la voiture. 

Nick quitta mon domicile sans que mes parents soient au courant de mon départ. 

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