Chapitre 15 (Si bien) Partie 2

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Écrire cette chanson m'avait pris un peu plus d'une heure seulement. C'était assez impressionnant à la vitesse à laquelle je pouvais composer alors que je souffrais. Quand j'eus terminé de tout transmettre sur papier, de formuler mes sentiments avec des mots pour pouvoir en faire une chanson, j'avais quitté mon lit et je me suis rendu à ma garde-robe pour en sortir ma guitare. Je retournai ensuite m'asseoir dans mon lit et je tentai de trouver une mélodie à ma chanson. Crée m'aidait à me détacher, à penser à autre chose durant ce moment où ma tête ne pensait qu'à composer quelque chose. Il fallait que j'occupe totalement mon cerveau afin d'oublier ce qui s'était passé, pourtant, c'était quasiment impossible. Je souffrais affreusement et tout ce que j'avais envie de faire, c'était de m'enfuir, dans tous les sens du mot. Prendre la fuite avec ma voiture et m'enfuir dans mes pensées, laisser derrière ce qui m'avait blessé et aller dans un autre endroit plus pacifique.

Je devais être affreuse à voir, les yeux boursouflé tellement je pleurais.

Même si je croyais que ça allait m'aider de crée une mélodie à ma chanson, j'en étais incapable. Ma tête était trop débordée pour pouvoir faire ça.

J'avais placé ma guitare contre mon lit et je me suis allongé, continuant de pleurer jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de larmes dans mon corps.

Je pense que je me suis endormit à un moment, je n'étais pas trop sûr. On aurait dit que j'étais entre le sommeil et la réalité. J'avais cessé de pleurer, trop accabler. J'étais morte de fatigue et j'étais encore affecté par l'effet de la drogue, c'est-à-dire les nausées qui revenaient régulièrement et les maux de tête aussi. Je n'avais même plus la force de me lever, d'être debout sur mes deux jambes. Je ne serais pas non plus capable d'avaler quoi que ce soit. J'allais me passer de repas ce soir.

Environ dans les alentours de 8 heures, le téléphone dans ma chambre sonna et me tira d'un demi-sommeil, si je pouvais le dire ainsi. La sonnerie du téléphone ne venu pas prendre de temps à m'enrager à l'intérieur de moi.

Ma mère ou mon père avait fini par décrocher, stoppant enfin cette sonnerie irritable à mes oreilles.

Je savais qu'Ava était revenue. Je l'entendais courir dans la pièce au-dessus de ma chambre. Au fait, je n'avais pas demandé à mes parents où se trouvait-elle. Quand nous étions partit pour la fête chez Brian, j'avais remarqué qu'Ava n'était pas là, et mon père non plus d'ailleurs. Probable qu'il avait été la reconduire chez une amie. De toute façon, cette fête d'adolescent avait dû l'ennuyer plus qu'autre chose.

Quelqu'un venu frapper à ma porte de chambre.

Je ne répondis rien.

J'entendis le craquement de la porte alors qu'elle s'ouvrit. ça m'en donnait des frissons à chaque fois. On aurait dit que la maison avait 100 ans et plus. Ce n'était qu'une maison bâtit il y a une vingtaine d'année, pourtant.

Je savais que c'était ma mère qui était entré dans ma chambre sans même regarder.

-Taylor? M'appela-t-elle.

Je tournai la tête en direction de la porte pour la regarder. Je vis qu'elle tenait le téléphone de la cuisine dans ses mains, mais c'était à peine si je l'avais fixé.

Je l'ignorai même si je savais que ce téléphone était pour moi.

-C'est Kristine, me dit-elle.

Encore, parler avec ma meilleure amie ça ne me disait pas du tout. D'habitude, discuter avec Kristine aurait été l'une de mes solutions que j'aurais prise pour pouvoir me changer les idées. Mais absolument rien ne me tentait. Rien ne pourrait avoir la force d'occuper mon cerveau en ce moment.

-Je n'en aie pas envie, lui répondis-je, sans regarder ma mère.

Je pensais qu'elle allait partir, mais non. Je n'entendais pas la porte refermer ni ses pas retourner dans l'escalier. Au contraire, j'entendis ses pas s'approcher dans ma direction.

-Elle est vraiment inquiète pour toi, rajouta-t-elle en s'arrêtant près de mon lit, presque pour me faire sentir coupable.

-Dit-lui que je vais bien et que je vais la rappeler, lui répondis-je, toujours sans jeter de regard sur elle.

Ma mère expliqua brièvement à Kristine que je n'étais pas en état de parler au téléphone puis elle raccrocha.

Même après avoir raccroché avec Kristine, elle restait plantée là, debout à me regarder.

Je n'avais aucune envie de lui parler, si c'était ce qu'elle souhaitait que je fasse, me confier à elle.

-Ma chérie, ce n'est pas vrai que tu vas bien. Je t'en supplie, parle-moi. Dit-moi quelque chose.

Je ne répondis rien.

Si je n'étais pas en état de parler au téléphone, alors j'étais encore moins en état de discuter de vive voix, face à face.

-Tu comprends que ce que j'ai fait, c'est pour ton bien. Tu sais que je ne te...

-Pour mon bien!? La coupais-je, en me relevant brusquement pour pouvoir m'asseoir sur le lit et la dévisager avec un regard noir. Tu te rends compte qu'à cause de toi, Nick m'a laissé tomber!? Et tu dis que c'est pour mon bien que tu l'as fait!?

Les larmes se sont remises facilement à couler sur mes joues et la colère s'était éveillée de nouveau en moi.

-Tu crois vraiment que c'était la chose à faire!?

-Taylor, tu sais très bien que...

-Tu es contente maintenant!? Criais-je sans la laisser placer un mot. Tu as réussis à convaincre Nick que c'était de sa faute! Comment voudrais-tu que je me sente après!?

-ça suffit Taylor! Tu me connais beaucoup mieux que ça enfin! Tu crois que je l'ai fait volontairement!

Ma mère s'était mise à pleurer à son tour et elle est instinctivement venue prendre place sur mon lit pour pouvoir venir me serrer fortement dans ses bras. Je me laissai faire, au désespoir. Je ne savais plus quoi en penser. Ma mère me répétait sans cesse, pendant que j'étais dans ses bras, qu'elle ne laisserait plus personne me toucher ni me faire du mal.

Peut-être que j'en avais fait un peu trop avec elle. Je savais au fond de moi qu'elle ne m'aurait jamais fait du mal volontairement. Par contre, elle venait de faire fuir Nick en lui faisant porter le blâme, et ça j'avais de la difficulté à le digérer.

Ma journée avait si bien débuté et ça c'était améliorer grâce à la venue de Kristine et de Nick, sans oublier le cadeau splendide que mon père m'avait offert.

Tout ça c'était à cause de cette foutu fête! Et je pouvais m'assurer que cette journée, je ne l'oublierai jamais. Elle m'avait profondément changé et ce n'était pas des blagues.

Est-ce que ça servirait à quelque chose que je porte plainte contre Brian pour tentative de viol? Est-ce qu'honnêtement ça m'aiderait à passer au travers? Je ne crois pas. Le plus dur dans tout ça, ça avait été d'avoir la certitude de perdre Nick à tout jamais. Mon désir de vengeance envers Brian se développera plus tard. Au surplus, je savais que la vengeance ce n'était jamais la solution idéale.

Le karma existait, c'était ce que je devais me rappeler.

« Fuir, c'est ce que je me serais apprêter à faire ce jour-là, à cette seconde précise où Nick était repartit chez lui comme si tout était terminer entre nous. J'aurais fui comme je l'es fait aujourd'hui. Purement, je ne savais pas ce qui m'attendait d'encore plus pire dans les semaines qui allaient suivre. Ce n'était que le début de nos problèmes ». 

Ma mère m'avait demandé si je voulais me joindre à eux pour un souper très simple qu'elle avait préparé, mais j'avais poliment refusé. Premièrement parce que je n'avais pas faim du tout, néanmoins aussi parce que j'étais exténuer et que je ne voulais être avec personne. Juste me retrouver avec moi-même. 

À la place de me joindre au souper, j'avais choisi de prendre un bain pour détendre. C'était toujours le remède parfait pour moi.  

Je m'étais fait couler un bain chaud et j'avais utilisé la chandelle qu'Henry m'avait offerte en cadeau. Je ne voulais pas avoir trop de lumière. Une simple bougie faisait l'affaire. Avec mon mal de tête, c'était l'idéale. En plus de ça, j'avais emmené mon téléphone et mes écouteurs pour pouvoir écouter un peu de musique qui m'aiderait à me reposer. 

J'avais décidé de mettre une chanson que mon père adorait, et moi aussi. Il me l'avait fait jouer souvent quand j'étais petite. La chanson des Bee Gees, How deep is your love. C'était l'une des chansons les plus relaxantes que je n'avais jamais entendu de toute ma vie. Quand mon père me la faisait jouer, je lui répétais sans cesse à quel point je trouvais cette chanson si douce. J'aimais cette chanson. ça me rappelait toujours mon père. 

Même si c'était une chanson d'amour et que c'était sujet à me faire pleurer, j'essayais de ne pas trop me concentrer sur les paroles mais sur le rythme de la musique qui m'apaisait et m'emportait dans un univers lointain dans ma tête, là où je me sentais si bien. 

ça avait été dur de ne plus penser à Nick, presque impossible. 

***

Aujourd'hui, une idée absolument folle et stupide m'était venue en tête. Une idée qui m'était venu brusquement à l'esprit quand j'avais ouvert les yeux ce matin-là, après une journée chargé d'émotion forte. 

Avais-je fait un rêve et ça m'avait donné cette idée absurde? 

Je ne voulais même pas que mes parents soient au courant de mon idée de dernière minute. Voilà pourquoi je m'étais réveillé tôt ce dimanche-là. J'avais pris un déjeuner rapide même si je n'avais pas tant faim. Non, je ne me sentais pas mieux qu'hier, par contre, je me sentais déjà plus forte pour me lever tôt et de prendre ma voiture. 

Je m'étais habillé à la vitesse de l'éclair, ce que je n'avais jamais fait avant, du moins, pas à cette vitesse-là, puis sans tarder, j'avais pris mes clefs de voiture que j'avais laissé quelque part dans ma chambre. 

Je suis remonté à l'étage, me rendit dans le hall d'entrée, enfila mes chaussures quand j'entendis un bruit derrière moi. Un craquement, pour être exact. Je me retournai, le cœur battant la chamade, croyant que mes parents venaient de me surprendre dans mon élan, cependant, ce n'était que ma sœur. 

-Oh... Ava, soupirais-je, soulagé que ce ne soit pas ma mère ou mon père. 

Elle était dans la dernière marche du bas de l'escalier pour monter à l'étage, les cheveux ébouriffés sur la tête, me regardant, ne comprenant pas ce que j'étais en train de faire. 

J'espérais exclusivement que ce n'était pas de ma faute si je l'avais tiré de son sommeil.  

-Où tu vas Taylor? Me demanda-t-elle d'une voix toute endormit. 

Je quittai le hall d'entrée et alla rejoindre Ava dans l'escalier. 

Je m'agenouillai auprès d'elle et je lui demandai de me faire une promesse. 

Ce que je ne me reconnaissais plus dans mes agissements. 

-Ava, tu peux me promettre quelque chose? Lui demandais-je à voix basse pour éviter que mes parents m'entendent là-haut. 

Elle me fit signe que oui de la tête sans même savoir ce que j'allais dire. 

-Je vais quelque part et je ne voudrais pas que maman et papa le sachent. 

-Pourquoi? 

-Tu le sauras lorsque je reviendrai. 

-Ce que tu vas faire c'est mal? 

-Non, pas du tout. Ce n'est que pour avoir un petit moment seul. C'est pour mon bien-être. 

Ava ne comprenait absolument rien et c'était normal. 

-Alors, si jamais maman ou papa te demandent où je suis, dit-leur que tu ne le sais pas, c'est d'accord? 

Elle me répondit oui avec un signe de tête.

J'approchai Ava de moi puis je la serra dans mes bras. 

Si je n'avais pas envie que mes parents sachent où j'allais ce matin-là, c'était parce que j'en avais encore contre ma mère. Je ne sais pas si c'était une façon de vouloir la faire payer en ne lui disant pas où j'allais, mais ce que je désirais, c'était du temps pour moi. D'habitude, j'aurais laissé un mot sur le comptoir pour que mes parents sachent où j'étais, mais ce dimanche-là, c'était différent, à cause de ce qui c'était passé la veille. 

Après avoir embrassé ma sœur, je quittai la maison alors qu'elle était d'un air piteux. 

ça sera la première fois que je prendrai ma nouvelle ravissante voiture et j'avais bien hâte de la tester. 

Avant d'entrer dans la voiture, je jetai un œil en direction de la demeure de Nick, là où tout semblait si mort. J'aurais tant souhaité le voir sortir de chez lui et courir dans ma direction, qu'il me prenne dans ses bras et l'entendre dire que ce n'était pas terminé entre nous. Mais à la place, je suis embarqué dans mon véhicule, ne le voyant pas sortir de chez lui, sachant qu'il n'était sans doute pas chez lui. 

En entrant dans l'auto, j'avais pris une grande inspiration pour éviter de me remettre à pleurer. Je m'étais donné comme défi aujourd'hui de ne penser qu'à mon bien-être et à personne d'autre, ne pas me laisser emporter par le chagrin qui m'envahissait. 

J'avais entré les clefs dans le contact et j'avais démarré la voiture. 

Conduire ce véhicule qui m'appartenait désormais ça m'aidait à oublier à un moment durant ma route. Oublier tout ce qui m'avait criblé profondément hier soir. 

Le salon de coiffure, voilà où je me rendais. 

C'était en fait à cette curieuse chose dont j'avais pensé en me réveillant ce matin. J'avais ce grand besoin de nouveau, probablement pour me changer les idées, mais encore aussi parce que j'en avais marre de mes cheveux et que je voulais les raccourcir. Je me foutais de ce que mes parents allaient pouvoir en juger. J'étais assez vieille et assez mature pour prendre des décisions par moi-même, encore plus lorsqu'il s'agissait de mon physique. 

J'avais envie d'une nouvelle coupe. Ce n'était pas nécessaire d'avoir l'autorisation de mes parents.

 

En arrivant au salon de coiffure le plus proche, je rangeai la voiture dans un stationnement quasiment désert. Je pense que j'étais arriver en plein dans l'heure d'ouverture, ou possiblement même un peu trop tôt. 

Je suis débarqué de ma somptueuse Triumph spitfire, (je n'en reviens toujours pas que cette voiture est la mienne!) et je suis entré dans le salon de coiffure. 

C'était ouvert, ça devait faire quelques minutes. 

Non seulement le stationnement avait l'air abandonné, mais le salon aussi était tout aussi désert. Seuls deux jeunes femmes y étaient, potentiellement deux coiffeuses de ce salon.

Elles levèrent tous les deux leurs yeux sur moi et l'une d'elle ne perdit pas son temps et venu me voir tout de suite.  

-Bonjour mademoiselle, je peux vous aider? M'accueillit cette femme avec un grand sourire sur ses lèvres, m'y laissant voir une dentition plus que parfaite. 

Avec ses yeux, je pouvais deviner qu'elle était chinoise. 

Elle était très jolie. 

-Bonjour. Euh... je sais que je suis vraiment à la dernière minute et j'ignore si j'aurais dû prendre un rendez-vous avant de me pointer ici, expliquais-je à la femme. Je ne savais même pas vos heures d'ouverture. 

-C'est pour quoi exactement? Teinture, coupe de cheveux? 

-C'est pour une coupe de cheveux. 

-Écouter, si je ne me trompe pas, je n'ai quasiment aucun rendez-vous de fixer à mon horaire pour ce matin. Donc je pourrais sans doute vous prendre maintenant. Vous avez pris une chance de venir ici sans vous informer. 

-Je sais, c'est mon erreur. 

-Juste une seconde, attendez ici, me demanda la femme. 

Celle-ci s'achemina derrière le comptoir d'accueil puis elle fouilla dans je ne sais trop quoi. Elle devait vérifier sans doute les rendez-vous dans son horaire. 

Elle revenu me voir par la suite.  

-Mon premier client ne vient que ce midi. Alors je vous prends tout de suite? 

-Si vous n'y voyez pas d'inconvénient. 

Décidément, la journée me souriait aujourd'hui. Je n'aurais pas voulu retourner chez moi d'aussi tôt. Je pouvais me compter chanceuse. 

La femme n'avait pas tort, c'était un risque que j'avais pris en venant au salon de coiffure sans m'informer sur quoi que ce soit. 

Donc, quand je suis partit de chez moi ce matin-là, j'avais les cheveux longs, bouclés, et quand j'allais revenir, j'allais avoir les cheveux court, légèrement en-haut des épaules, bien aplatit. 

Suite à avoir pris soin de laver mes cheveux avant de commencer la coupe, j'étais à la chaise et elle la femme coupait mes cheveux quand mon téléphone se mit à vibrer sur la table de coiffure devant moi, là où il y avait le séchoir, les peignes, le fer à aplatir les cheveux, etc. Tous les instruments de coiffure, en gros. 

Le bruit du téléphone sur la table nous obligea à lever les yeux sur l'appareil. 

C'était un appel de ma mère. 

ça y est, elle venait de voir que je n'étais pas à la maison et que je n'avais laissé aucun message pour la mettre au courant. 

Quand la coiffeuse vit que j'avais un appel, elle arrêta tout. 

-Vous avez un appel, me fit remarquer la femme. 

-Je sais, dis-je en m'approchant de la table et en fermant mon téléphone. Continuer.

Elle reprit la coupe de mes cheveux. 

Je n'avais pas envie de parler à ma mère et qu'elle me fasse la morale. Je profitais de ce moment pour ne penser qu'à moi, strictement à mon bien-être parce que j'en avais besoin. Je crois que j'avais droit au moins à ça. De toute façon je ne trouvais pas cela très poli de répondre au téléphone pendant qu'une coiffeuse était en plein dans son travail. 

Ma coupe finalisée, j'étais à présent face à la coiffeuse et de dos au miroir.

-Et voilà, c'est terminé, me dit-elle avec un sourire chaleureux tout en retirant la cape de sur moi. 

Elle avait sécher et aplatit mes cheveux après les avoir coupé. 

C'était maintenant le moment de voir le résultat.

-Vous êtes prête à voir? Me demanda-t-elle. 

Je lui fis signe que oui de la tête. 

Elle tourna ma chaise vers le miroir et je pus y contempler une toute nouvelle moi. Franchement, je n'aurais jamais pensé que ça aurait été aussi ravissant. Je ne m'attendais à rien, mais pas à quelque chose d'aussi réussit. De plus que c'était une décision sur un coup de tête et que je ne savais pas si les cheveux courts m'iraient bien. J'avais toujours eu les cheveux longs, donc c'était la première fois que je tentais l'expérience. 

J'étais éclatante. J'adorais cette nouvelle coupe de cheveux. Je n'avais aucun regret de m'être lever avec une idée stupide en tête parce que c'était un A. 

-Et puis? Me demanda la coiffeuse, voyant que je ne disais rien. 

-Mon dieu, c'est... je... je suis sans mot. 

Avec cette coupe, j'avais l'air entièrement plus âgé. J'aurais facilement pu passer pour une jeune femme de 20 ou 22 ans. 

Inconsciemment, je crois que c'était ce qu'il me fallait depuis un bout de temps. Un changement dans mes cheveux. Je détestais tellement mes boucles naturelles, même si me faire couper les cheveux plus courts ne changerait rien à mon problème. J'essayais le plus souvent de les aplatir, mais je commençais à en avoir ras-le-bol. 

-Eh bien je suis contente de l'entendre. Et je peux me permettre de vous dire quelque chose? Vous avez l'air beaucoup plus vieille avec cette coupe de cheveux. Certes, vous étiez très jolie avec vos cheveux longs, mais je trouve que cette coupe vous donne un style plus mature. Mais c'est mon opinion. 

-Bien... merci beaucoup, c'est gentil. Je pensais la même chose justement. 

Mon passage au salon de coiffure terminé, je passai désormais au comptoir pour pouvoir payer. 

Tandis que j'étais là, je reçu un second appel de la part de ma mère. Je refusai aussitôt l'appel et remit mon téléphone dans la poche de mon jean. 

Je l'imaginais assise dans la cuisine, près du combiner, se rongeant les ongles jusqu'au sang alors qu'elle ignorait totalement où sa fille de 18 ans pouvait se trouver. 

Peut-être que finalement, j'aurais dû laisser un mot avant de partir. ça m'aurait évité d'être déranger par les appels de ma mère. 

Mon téléphone s'était remis à sonner quand j'eus quitté le salon de coiffure. Je poussai un soupir et sortit mon téléphone de ma poche. 

C'était Nick. 

Sur le coup, j'avais bien faillit répondre au téléphone, au surplus, je me suis aperçu que je n'avais pas envie de lui parler. Bien parce que j'étais contrarier contre lui. Fâché parce que je croyais que c'était définitivement terminé entre nous et qu'il ne s'était pas expliquer plus qu'il l'aurait fallu. Il m'avait laissé endurer seul ce qui m'était arrivé à cette fête qui restera gravé dans ma mémoire à jamais. 

Je refusai son appel et remit mon portable dans ma poche même si ça me faisait mal de lui faire ça. Je voulais qu'il comprenne que j'étais désappointé. 

Pourtant, rien n'était de sa faute. C'était moi qui crée des problèmes en ne voulant plus lui parler. 

J'étais retourné chez moi à contrecœur. J'avais tout fait pour me convaincre de ne pas m'enfuir et de ne plus jamais revenir sans donner de nouvelle. 

J'étais arrivé devant mon domicile, changé. J'avais quitté ma maison ce matin avec une coupe de cheveux différente que quand je suis revenu. Cette ancienne coupe de cheveux que je commençais à détester par-dessus tout avait besoin de disparaître. J'étais ores revenu avec des cheveux courts, un peu au-dessus des épaules, bien aplatit et sans imperfection. 

Je rangeai ma voiture près du trottoir devant chez moi et je constatai aussitôt que le père de Nick était dehors, tondant sa pelouse. 

Ce type était donc capable de tondre la pelouse maintenant? Je le croyais plus paresseux que ça. Tant mieux, il pourra au moins laisser Nick tranquille avec une tâche de moins à faire. 

Ce que je pouvais être mauvaise. Pourquoi je jugeais les gens comme ça lorsque que je ne l'es connaissait très peu? 

Même si je n'avais aucune envie de voir son père, je fis un effort pour quitter ma voiture et de prendre une chance de devoir lui parler. Je n'allais tout de même pas mourir pour ça. 

J'évitai de croiser son regard quand je longeai le terrain, malgré que je sache bien que ça ne l'empêcherait pas de me saluer et d'assurément me poser un tas de question, comme il le faisait chaque fois qu'on se croisait. 

Affirmativement, comme je l'avais si bien prédit, il me repéra de l'autre côté et j'entendis le bruit de la tondeuse cesser tandis que je ne regardais aucunement dans sa direction, les yeux fixer sur le sol. 

-Hey salut! Me cria-t-il. 

Je m'arrêtai et soupira d'écœurement pour ensuite me tourner face à lui. 

Je lui envoyai la main avec un sourire forcé. 

C'était une question de politesse de saluer nos voisins quand on les croisait. C'était la moindre des choses. 

Je m'apprêtai à reprendre mon chemin, mais il entama une discussion que je n'aurais pas désiré voir commencer. 

-C'est une nouvelle coupe de cheveux? Me demanda-t-il. 

-Bien observer, lui répondis-je poliment. 

-C'est jolie. 

-Merci. 

Avant de gravir les trois marches pour pouvoir entrer chez moi, je posai une question à Robert, curieuse. 

-Est-ce que Nick est là? 

-Si Nick est là? Répéta-t-il tout en regardant en direction de sa maison comme s'il s'attendait à voir son fils en sortir. Il est partit il y a à peine 5 minutes. 

-Ah... d'accord. 

Je ne savais même pas pourquoi j'avais posé cette question à Robert. Si j'avais refusé l'appel de Nick alors je suis sorti du salon de coiffure, c'était parce que je n'avais pas eu envie de lui parler, donc, pourquoi je voudrais le voir?  

J'étais trop enragé qu'il m'ait laissé sans réponse. Mais un jour ou un autre, nous devrons s'expliquer. Il devra s'expliquer sur le pourquoi il est partit comme ça chez lui, me laissant croire que c'était terminé pour notre couple. 

Cette question que je me posais depuis hier: est-ce que notre couple était fait pour fonctionner? 

-Il n'était pas dans son état normal hier lorsqu'il est revenu de chez toi. Sa sœur à tenter de le faire parler, mais il n'a rien voulu dire. Elle était inquiète. 

C'était la toute première fois que je m'intéressais à ce que cet homme me racontait.

 

-Il se serait passé quelque chose par hasard? Je ne sais pas, peut-être une dispute entre vous deux? 

Je ne répondis rien. 

ça l'intéressait maintenant les problèmes de son fils? 

-Quoi que ce n'est pas du tout de mes oignons. 

Effectivement, c'était ce que je m'étais dit. Les problèmes entre Nick et moi ne le regardaient en aucun cas. Il n'avait jamais été là pour son fils, alors comment ses problèmes pouvaient l'intéresser à présent?

Il était curieux, c'est tout.  

La porte d'entrée de chez moi s'ouvrit sans avertissement et je vis ma mère en sortir. Si rapidement, elle dévala l'escalier et je me retrouvai dans ses bras. Je n'y avait vu qu'une fraction de seconde entre l'instant où elle était sur le porche de la maison et ensuite en train de me serrer dans ses bras, en bas de l'escalier en béton. 

Elle n'avait même pas eu le temps de remarquer ma nouvelle coupe de cheveux. Vous pouvez vous imaginez alors à quelle vitesse elle était descendu pour venir me voir. 

Je sentais son corps trembler contre le mien et c'est là que je me suis rendu compte de la peur que j'avais créé chez ma mère en ne lui disant rien de l'endroit où j'étais partit. 

-Taylor... ne me fait plus jamais ça! Tu entends!? Me dit-elle tout en me dégageant de ses bras et en me secouant légèrement, les larmes ruisselant sur son visage. 

Son visage en larmes changea quand elle vu l'état de mes cheveux. 

-Qu'est-ce que... ? 

Elle toucha mes cheveux et un sourire prit la place de ses larmes. 

-Mais... tu es magnifique. 

C'était déjà positif que ma mère ait aimé ma toute nouvelle coupe de cheveux. ça l'apaisera peut-être un peu. 

Elle avait sans aucun doute cru que j'avais fugué, que j'avais disparut et qu'elle allait devoir demander l'aide de la police pour me retrouver. En outre, elle avait constaté que je n'étais partit qu'au salon de coiffure. Elle se sentira amplement plus rassuré. N'empêche que son affolement était resté là. 

-Tu es donc allé au... salon de coiffure. C'est là que tu étais? 

Je lui fis signe que oui. 

Je pouvais toujours y voir l'effroi dans son visage, mais un soulagement s'y était rajouté à la fois. 

Elle poussa un fou rire et elle s'était remise à pleurer en même temps

-Maman tout va bien, je suis bien vivante. 

D'habitude, j'aurais sauté au cou de ma mère pour pouvoir la consoler, mais je m'étais trouvé si froide avec elle cette fois-ci. 

-Taylor, tu t'imagines j'espère que... m'expliquai-t-elle avec des larmes inondant ses yeux... j'ai bien faillit appeler la police. Taylor, je ne te comprends pas. Ma fille m'aurait laissé un mot pour me dire où elle était. Qu'est-ce qui t'arrive à la fin!? 

Ne voulant aucunement me disputer avec ma mère, et n'ayant non plus aucune force de me remettre à lui expliquer mon mécontentement envers elle, j'utilisai un ton très calme avec elle, à un point où je lui avais fait de fausses excuses pour éviter un sérieux combat entre elle et moi, comme hier.

-Je sais maman, c'est de ma faute. Je ne sais pas ce qui me prend. Je ne me reconnais plus. 

-Rentre à l'intérieur maintenant. Nous allons discuter de tout ça plus intimement. 

Ma mère regarda Robert sur la pelouse voisine, étant resté là à nous écouter, appuyer contre le bras de sa tondeuse.   

-Veuillez nous excuser Robert, lui dit-elle. 

-ça va, ce n'est rien, lui répondit-il juste avant de repartir sa tondeuse, et il continua son travail. 

Je retournai à l'intérieur où je pu y dévoiler ma nouvelle coupe de cheveux à mon père et à ma sœur. 

Cette toute nouvelle coupe de cheveux signifiait la fin de l'ancienne Taylor et la naissance d'une toute nouvelle moi. C'était peut-être ça finalement que je voulais faire. Changer mon physique en même temps de changer ma façon d'agir envers les autres. 

À présent, je ne laisserai plus personne me marcher sur les pieds et je sortirai les griffes. Je ferai ma propre justice parce que j'étais rebellé et qu'une goutte avait fait déborder le vase. 

Il était temps de sortir le monstre en moi. 

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