Enfer à domicile

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Je me réveille le lendemain matin. L’odeur poisseuse et métallique du sang m'agresse les narines. Face à moi, Marguerite me fixe de ses yeux devenus blancs. Elle est morte. J’ai l’impression de vivre ma propre apocalypse.

  • Papa ?...

Je me masse douloureusement la tête, mes ongles accrochent plusieurs croûtes, j’ai les cheveux collés par le sang… Le mien et celui de Marguerite. J'ai l'impression que des cloches cognent contre l'os.

  • Papa !

Tout est si sombre… je m’adosse à l’entrée de la grange, mes doigts touchent quelque chose de collant. De la… peinture ? En reculant légèrement, je vois des tags, des graffitis… partout... Sur les bâtiments, au sol, sur des pancartes, sur les murs de notre maison…

ASSASSINS

MEURTRIERS

TORTIONNAIRES

CREVEZ, POURRITURES

Les mots me frappent avec plus de force que leurs poings. Mes jambes ont du mal à soutenir mon poids. Je commence à courir au hasard, me cognant contre nos engins agricoles.

  • PAPA !!!

Je ne le trouve pas ! Je défonce presque la porte de notre maison, en dévale les escaliers, il n’y est pas ! Il n’est pas dans l’étable, ni au clos des vaches...

  • PAPA ! T’ES OU ?!

Esseulée, aveuglée par la panique, je ne vois pas la grosse branche. Mon pied se bloque dessous, je m’affale alors qu’une douleur explose au niveau de la cheville. Je finis dans une flaque de boue.

  • Papa…

Mes yeux redeviennent humides. Je supplie, j’appelle à l’aide. Un jappement résonne. Jasper ! L’un de nos chiens ! Il me saute dessus, mordille la manche de mon pull en me tirant vers l’un de nos prés. Je me relève, gémissante. Il aboie d’autant plus, repart d’où il est venu.

Une horrible pensée me prend

Ce pré...

Je commence à courir en claudiquant

C’est là où on l’a enterrée...

Elle adorait le vent. Le sentir s’engouffrer dans sa chevelure, lui rafraîchir le visage en été

Papa… maman...

Nous l’avons enterrée sur nos terres, au point le plus haut

S’il vous plaît, mon Dieu…

Sous un pommier. Elle adorait les pommes...

Non …

J’y retrouve mon père, pendu à l’une des branches, les photos d'une femme et mère aimante gisent à ses pieds qui se balancent au gré du vent.

NOOOOOOON !!!!!

Mon hurlement résonne à travers la campagne.

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