XLVII

14 minutes de lecture

On a été un peu secoués vers 8h du matin, y avait du gros temps. Les hélicos se sont rapprochés du sol et la pluie a frappé la carlingue. Ça nous a réveillés, tous, y compris les frangins.

- Hé… a dit Erk d’une voix rauque.

- Hé toi-même, a répondu Kris dans le même registre.

J’ai secoué la tête. Les regards qu’ils ont échangés étaient nettement plus éloquents que leurs paroles. Toujours cette retenue si masculine. J’ai décidé d’y mettre mon grain de sel. Je le paierai peut-être un jour.

- Salut Kris, content que tu sois réveillé. Erk s’est fait un sang d'encre pour toi.

Erk m’a envoyé un regard noir – ce qui, avec ses yeux bleus, n’est pas si facile – et je lui ai renvoyé un grand sourire à la fois innocent et sarcastique.

- Salut l’Archer, a dit Kris, en essayant de s’asseoir.

Erk l’a aidé, Kris lui a tapoté la joue.

- C’est vrai ça, mon grand ? Tu t’es inquiété pour moi ? Il y avait de quoi ?

- Un peu… Je n’avais pas eu le temps de te soigner complètement et avec la grenade, je…

Il a haussé les épaules avec une grimace. Kris a passé les bras autour la taille du géant et l’a serré dans ses bras, tirant un grognement de douleur chez Erk.

- Allons bon, qu’est-ce que tu as encore fait ?

- Tu vois, Tito, je t’avais dit que j’en prendrais pour mon grade…

- Pas encore, mais si c’est à cause d’une connerie, y a des chances, frangin.

- A cause de la grenade, quand je suis sorti avec le poussin de sa chambre, le couloir est devenu ascenseur et je me suis retrouvé au rez-de-chaussée plus vite que prévu. La baraque a décidé de suivre.

Kris avait l’air d’avoir du mal à décoder le langage imagé de son frère, alors je lui ai raconté ce que je savais de l’incident.

- Et ton dos ?

- Tito m’a massé avec de l’hélichryse diluée et j’ai dû m’endormir pendant, parce que je ne me souviens pas du trajet.

- Je confirme, Erk, j’ai dit, tu t’es endormi assis en tailleur avec Kris dans les bras.

- Oh, trop mignon, frangin…

Kris se foutait ouvertement du Viking, mais j’ai vu qu’il gardait ses bras autour de la taille du géant. Il a appuyé sa tête sur son épaule et poussé un soupir.

- Merci bróðir, il a murmuré.

- C’est qui qu’est trop mignon, maintenant, p’tit frère ?

- Crétin.

- Moi aussi je t’aime Kris.

Bon, les voilà repartis à leur jeu idiot, quel qu'il soit, donc j’ai supposé que ça allait plutôt bien.

Une petite voix s’est élevée, finissant de nous réveiller tous.

- Alyss, j’ai faim. Et j’ai soif.

- Tiens, coucou poussin, a dit Erk en tournant légèrement la tête.

- Coucou Erk. Ça va, maintenant que tu es devenu une limace ?

Fallait voir la tête d’Erk ! La surprise ! Nous, on ne comprenait pas trop, Kris encore moins. Pourquoi la petite fille qu’il avait sauvée, protégée, se foutait-elle de lui ? Puis le Viking a eu un sourire quasi diabolique, que la petite n’a pas vu mais Kris et moi oui.

- Espèce de… Viens donc me dire en face pourquoi tu me traites de limace, espèce de crapulette…

Elle s’est levée, toujours enroulée dans le keffieh poussiéreux du géant. Elle a vu Kris appuyé contre celui-ci.

- Alors ? J’attends…

Il avait le même air sérieux que quand il avait recadré les gamins du village et, je ne sais pas pourquoi, mais les enfants n’ont jamais peur de lui et lui obéissent…

- Eh bien, maintenant que t’as plus la maison sur le dos, t’es plus un escargot…

- Mais une limace ! a fini Kris en éclatant de rire. Cassandra, tu me plais beaucoup !

Elle s’est plantée devant lui, les mains sur les hanches, l’air belliqueux.

- Ah oui ? Et t’es qui toi, d’abord ? Et qu’est-ce que tu fais à ma place, dans les bras de mon Erk ?

Et Kris a éclaté de rire, encore plus, et je dois avouer qu’on avait tous le sourire et certains avaient du mal à cacher leur rire. Erk ne disait rien, ne souriait pas, regardant tour à tour Cassandra hyper sérieuse et Kris qui avait posé son front contre son épaule, cachant à moitié son visage, essayant de retrouver son calme et riant et s’étouffant à moitié.

- Son Erk… Ha ha ha, mon grand, tu as trouvé ton chevalier servant, prêt à te défendre…

- T’as pas fini tes co… bêtises, Kris ?

- C’est qui, lui ? Ton amoureux ?

Et Kris est reparti à rire à gorge déployée et on l’a tous imités, y compris l’Allemand, même si son rire à lui était plus retenu. J’ai cru apercevoir un peu de tendresse, là.

Il y avait trois personnes qui ne riaient pas : Erk, Cassandra et Kitty, qui avait honte de sa sœur. Encore que, pour Kitty, je ne suis pas sûr, elle était prise d’une quinte de toux plutôt suspecte, au vu des circonstances.

Cassandra nous a regardés, a échangé un regard avec Erk et, les mains levées à mi-hauteur, a haussé les épaules, ne comprenant sans doute rien à notre hilarité.

On s’est calmés, on s’est essuyés les yeux et on a dégainé les barres de céréales et les fruits secs, distribués à tous, avec un thermos de café encore un peu chaud, dont on a tous bu un peu, sauf la punaise. Kris s’est rendormi et Erk a expliqué à la petite fille que c’était son petit frère.

- Mais c’est un grand, il a pas besoin de câlin…

- Il s’est fait mal en venant te chercher, poussin, alors je lui fais un câlin pour qu’il aille mieux.

- Et un bisou, ce serait pas mieux ? elle a demandé avec toute l’innocence dont sont capables les enfants.

Erk a souri.

- Mes câlins soignent mieux que mes bisous. Mais si tu veux lui faire un bisou qui guérit, vas-y.

Elle a déposé un baiser sur le front de l’Islandais et j’ai vu la commissure de ses lèvres qui s’est à peine relevée. Puis tout son visage s’est de nouveau détendu. Je crois que là, il dormait vraiment. Erk est reparti à somnoler, les yeux dans le vague.

On s’est posé un peu plus tard sur notre promontoire, où la pluie tombait toujours et remplissait les citernes du village et notre puits. Le léger choc des roues sur le sol a réveillé les deux frères. On a commencé à débarquer, dépliant une des civières pliantes, fabriquées avec les vieilles couvertures, pour y coucher Kris et l’emporter à l’infirmerie.

J’ai pris Cassandra des bras de Kitty que Tito a aidé à descendre du coucou. Erk, toujours torse nu sous sa couverture, a suivi la civière, Dio et Mac se chargeant des affaires des frangins. On s’est fait rincer par la pluie. J’ai posé quelques questions à la petite dans mes bras.

Après avoir sécurisé leurs hélicos, les R&R nous ont suivis, Curtis et Igor encadrant Karl. Il avait l’air plutôt abattu, le Teuton… Il a été enfermé dans la petite chambre qui avait servi à Sanchez, et à Kitty au début de son séjour, et Stig a mis un garde devant la porte. On n’est pas des salauds, on lui a filé des fringues sèches et une serviette.

J’ai suivi les frangins à l’infirmerie, Kitty à la traîne, pour que Doc examine la petite après s’être occupée des deux couillons. Je me suis arrêté dans la cour, sous les arcades près des douches, répartissant les tâches et donnant rendez-vous à tout le monde au mess, comme d’habitude. Dio, caporal comme moi, aurait pu s'y opposer, mais depuis l'arrivée de Lin et des frangins, les égos se sont un peu dégonflés, la façon de travailler est différente.

Puis j’ai traversé la cour en courant sous les draches – j'aurais pu faire le tour sous les arcades, mais ça m'a permis de me rincer un peu et ça a fait rire Cassandra – et je suis entré dans la grande salle de l’infirmerie. Nounou est entré derrière moi, portant Kris pour le coucher dans un des lits. Erk l’avait soigné, mais il ne remplaçait pas le sang perdu et Kris avait besoin de repos et d'une solution de glucose que l'infirmier lui installa en perfusion. Il avait débarrassé l'Islandais de son uniforme, le laissant en sous-vêtements, et, répondant à une de ses blagues, le couvrit et lui enjoignit de se reposer.

Le Viking, pendant ce temps, a eu droit à un scan, qui a révélé une côte fêlée et rien d’autre – je vous parlais de sa chance, vous vous souvenez ? Nounou m'a demandé de l'aider à se doucher et m'a donné des instructions, je lui ai laissé la petite en échange, Kitty restant avec sa sœur, Tito me suivant.

Erk était bien content de notre aide pour se déshabiller et se laver. Son dos s'était refroidi et il nous a dit avoir l'impression d'avoir un mur de briques à la place. Avec des clous dedans. Impossible pour lui de se baisser ou de lever les bras jusqu’à son visage. On l'a assis sur un tabouret et foutu à poil en rigolant, puis on l'a lavé, séché et rhabillé avec un boxer-short et un pantalon propres. Puis direction l'infirmerie, car Doc voulait l'avoir sous les yeux pendant au moins une nuit. Enfin, une période de sommeil. Bon, comme Kris, il a dormi presque 24h.

Quand on est revenus à l'infirmerie, la table d'examen était de nouveau libre. J'ai demandé à Doc, elle m'a dit que la gamine était en bonne santé, bien nourrie, sans traces de violence. Tant mieux. Les Allemands avaient été réglos.

Erk avait du mal à garder les yeux ouverts mais Doc voulait que Tito lui fasse un autre massage à l'hélichryse.

- Doc, ma chérie, je pense que Tito peut faire ça quand je serai à l'horizontale, comme ça je pourrais commencer à dormir, tu ne crois pas ?

- Erk, Tito ne pourra pas te masser correctement si tu es allongé, à moins de se mettre à califourchon sur toi et est-ce que c'est ce que tu veux ?

J’ai vu Tito rougir, mais ni Erk ni Doc n’ont vu quoi que ce soit.

- C'est sûr que je préférerais que ce soit toi...

- Je n’en doute pas, mais moi, je ne masse pas. Et Tito a des mains magiques, pour ce qui est des massages.

Erk a levé un sourcil inquisiteur.

- Tu as testé, ma chérie ?

- Oui. Il sait exactement la pression à appliquer et comment défaire un nœud.

- Alors je vais laisser faire l'expert, a dit le Viking avec un sourire à mon p'tit pote.

Pendant que Doc montrait à Tito l'endroit à éviter, là où se trouvait la fêlure, j'ai préparé l'huile de massage, comme Erk me l'avait appris dans l'hélico.

Tito s'est mis au boulot et Erk a gémi, échappant au massage.

- Erk ! Je t'ai fait mal ? Je suis dé...

- Ce n'est rien, Tito, tu es tombé sur un point douloureux, c'est tout. Et comme tout est refroidi…

Tito a recommencé, plus doucement, et Erk s'est détendu. Tellement détendu qu'il a failli tomber du tabouret et je l'ai rattrapé juste à temps. Ça l'a fait marrer.

- Au moins ça te fait rigoler, tout ça, Doc a dit.

- Ça vaut mieux que d'en pleurer...

- C'est sûr, Macho man.

- Ne t'inquiète pas, ma chérie, je suis aussi capable de verser des larmes. Comment va Kris ?

- Il va bien, il a juste besoin de refaire du sang et de dormir. Comme toi.

Tito a continué, sans rien dire, profitant du moment, évitant soigneusement la côte fêlée. Puis il a fini, tapotant l'épaule du géant et allant se laver les mains.

Nounou a soutenu le Viking jusqu'à la grande salle, et l'a aidé à s’allonger dans le lit à côté de Kris, sur le ventre à cause de ses bleus. C’est vrai que son dos n’était qu’un hématome. Il a rejoint son frère dans les bras de Morphée pendant que Nounou le couvrait.

Je suis allé prendre une douche. J’étais à peine moins poussiéreux qu’Erk et je commençais à avoir un peu froid dans mon treillis mouillé par la pluie et la douche du géant.

J’ai retrouvé toute la folle équipe au mess, avec les R&R. Un petit-déj était servi, je me suis installé à table avec le reste de ma patrouille, où Tito nous a rejoints juste après, les cheveux encore mouillés de sa douche et tout bouclés. Il était le dernier des attaquants à se laver, ce matin-là.

Bizarrement, personne n'était allé à l'infirmerie à part moi. Donc quand Katja a fini son compte-rendu à Lin et à la Compagnie, j'ai fait le mien sur l'ensevelissement du géant et sa suite, rassurant tout le monde sur la santé des deux frères.

- Il a vraiment soulevé le tas de gravats ? a demandé Katja, incrédule.

- Katja, tu le connais, pourtant ! a remarqué Lin.

- Oui, mais... Enfin, quand même...

- Capitaine, j'ai demandé, vous l'avez déjà vu en colère ? Je veux dire, une de ses colères de berserker ?

Elle a réfléchi un moment puis a secoué la tête.

- Non, jamais.

- Estimez-vous heureuse. Moi, oui.

J'ai frissonné. Avant la Forteresse, pendant qu'on réapprenait le métier de soldat, pour atteindre le niveau voulu par Lin, et qu'on faisait des « jeux de guerre », on... enfin, j'avais merdé sur une capture de drapeau, me faisant prendre à 3m de l'objectif en oubliant bêtement de surveiller mes arrières et conduisant à la capture de toute mon équipe, dont faisait partie le Viking.

De retour à la base, avec le debriefing post-opérations, on s'était fait copieusement engueulés, Erk perdant son calme au fur et à mesure. Il avait fini par sortir et avait commencé à creuser le trou. Le soir, il avait été charmant. Mais sur le coup... j'avais failli en mouiller mon pantalon.

- Pardon. Pour en revenir à ce qu'il a fait sur la base allemande, il faut quand même dire qu'on avait retiré des bouts de maçonnerie et des gravats pendant presque trois-quarts d'heure.

- Pourquoi n’avoir pas attendu encore un peu, a demandé Lin, ça lui aurait peut-être évité les bleus ou la fêlure ?

- Non, a dit Doc qui venait d’entrer. Les bleus viennent de la chute de la maçonnerie sur lui. Au point où il en était, ça ne faisait pas de différence. Idem pour sa côte.

- Bon. D’un point de vue service, ça donne quoi ?

- Kris devrait être opérationnel d’ici 48h, à condition de boire, dormir et manger en quantité. Erk, ça risque d’être un peu plus long. Dès que la côte sera ressoudée, il sera comme neuf. En attendant, du service léger.

- Donc, dans la patrouille des frangins, j’ai trois hommes en moins. Bon, vous serez de maintenance, les gars, elle nous a dit avec un sourire.

Quenotte et Baby Jane ont râlé. JD avait l’air content, il pourrait essayer d’améliorer son lien avec Yaka et moi, je n’ai rien dit. Tito n’a pas moufté non plus. Il était très silencieux, ce matin-là.

Donc, pendant que les deux frères faisaient concurrence à la Belle au Bois Dormant, on a fait un peu d’entretien du caravansérail : on a graissé ce qui devait l’être, changer des ampoules, vérifier des charnières, repeint le mât et les portes des piaules.

Quand Kris s’est réveillé, le lendemain matin, ayant donc dormi 24h ou presque, il est venu nous filer un coup de main, après un gros petit-déjeuner, mais il fatiguait vite, donc on lui a trouvé un boulot reposant : cocher des cases sur une liste. Quand on avait fini une tâche d’entretien, on venait tailler une bavette avec lui – le réveiller, parfois – et cocher une case en échange d’un autre truc à faire.

Il s’était assis contre un des piliers des arcades, sur une caisse de munitions (vide), à côté du potager. Tito et Kitty désherbaient entre les plants, récoltaient les légumes mûrs. Kitty travaillait moins vite que Tito, c’est sûr, avec une main en moins. Mais il faut dire aussi qu’elle passait pas mal à de temps à discuter avec Kris, quand il ne somnolait pas.

Cassandra, la tête couverte du plus petit de nos chapeaux de brousse, accompagnait sa sœur ou papillonnait entre elle et Tito et mon p’tit pote avait l’air content de discuter avec la gamine.

Erk nous a rejoints pour le déjeuner. Il était plus vif que son frère, mais beaucoup plus raide, aussi, même si les massages – trois fois par jour – de Tito à l’hélichryse faisaient disparaître les hématomes.

L’après-midi, pendant qu’on repeignait les niches, entre autres, Cassandra a pris une leçon de lecture, assise sur les genoux du Viking qui tenait compagnie à son frère. Son boulot à lui, c’était de nous appeler pour nous obliger à boire un peu du thé qui refroidissait lentement dans son thermos de 5l. Il allait le remplir à la cuisine régulièrement, accompagné de la petite Américaine, à qui il apprenait le français. Ils étaient mignons, tous les deux, Yaka à leurs pieds ou les suivant.

Ce furent quelques jours paisibles et plutôt agréables. On pouvait presque oublier qu’on était en guerre. Et comme on était sur place, on s’occupait des fringues des patrouilles rentrant, permettant ainsi aux sergents de se reposer aussi. Baby Jane, Kitty et Cassandra traînaient à la cuisine, sauf quand le poussin avait une leçon de lecture ou d’écriture avec le Viking. On a fait de la couture, aussi, sur nos treillis, à faire des reprises, placer des pièces si nécessaire. A partir d’une ou deux chemises les plus petites, et dans un pantalon de treillis trop usé pour nous, Ketchup a taillé des vêtements à la petite fille.

Quand la Land est rentrée, on a fait une révision complète, Jo le nez sous le capot à réviser le moteur et Erk à démonter et graisser la 12.7 avec Tito – enfin, Tito démontait et Erk graissait –, pendant que Kris, pinceau en main, faisait les retouches de peinture ocre sur la carrosserie. Jo est passé sous la Land après, pour revoir les circuits et les amortisseurs, avec l’aide de Kris. Erk, toujours bloqué par sa côte, se contentait de passer les outils, tout en apprenant à écrire à Cassandra, assise sur le plateau.

Il y a une autre chose qu’Erk a faite, avec Cassandra, parce que ça ne demandait aucun effort physique. Pendant que Kris, remis de ses émotions, nous emmenait au stand de tir ou au village pour nous assurer que les pluies n’avaient pas fait de gros dégâts, Le Viking et la punaise s’étaient installés au mess pour préparer de nouvelles lingettes lavantes lavables (hé hé).

Cassandra préférait dessiner des lettres, comme elle disait, et lui tenait compagnie pendant qu’il plaçait les carrés de coton dans la bassine, versait dessus la solution lavante, pressant le tas pour qu’ils soient bien imbibés. Une fois satisfait, il sortait les carrés un par un, les essorait au-dessus de la bassine et les pliait en huit pour les glisser dans les pochettes étanches, huit par pochette. C’était barbant, répétitif et le boulot des officiers, voire des sergents. Encore une fois, avec Lin, être officier ne veut pas dire avoir plus de privilèges, juste plus de boulot.

Cette fois-ci, Erk avait l’air de s’amuser un peu, corrigeant le français de Cassandra, regardant ses lettres et passant un bon moment avec elle.

Evidemment, cette quiétude a fini par disparaître, mais en attendant, on en a tous bien profité.

Annotations

Vous aimez lire Hellthera ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0