Erreur

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 Mains moites. Cœur battant à tout rompre. Comment je vais me sortir de ce merdier ?

 Elias Ansern savait qu’il était allé trop loin. Il avait outrepassé toutes les recommandations en termes de sécurité, jusqu’à ce que l’inéluctable conséquence advienne. Il avait perdu le contrôle sur sa création.

 En balayant nerveusement les écrans, il tâchait d’évaluer les solutions possibles. Deux seulement s’offraient à lui. Aucune n’était pleinement satisfaisante. La première, la plus simple, la plus lâche aussi, consistait à se tirer loin d’ici, en espérant que la pagaille qu’il sèmerait ne le rattraperait jamais. Il savait pourtant que l’humanité tout entière serait en péril. L’autre option, c’était de… Non. Non !

 « J’y arriverai. Il y a forcément un moyen de les déconnecter. Et au pire… A force ils finiront bien par… »

 Sur l’écran de gauche, RF-79 tentait méthodiquement de pirater le système d’ouverture automatique des portes du complexe. Question de secondes avant qu’elle n’y parvienne. Le docteur Ansern se prit la tête entre les mains. Il s’arracha violemment les cheveux. Jamais un tel dilemme ne s’était posé à lui, lui faisant par là-même gouter à une migraine des plus terribles.

 Lorsqu’il relâcha son étreinte et qu’il porta à nouveau son regard sur les écrans, la pièce devint rouge, et une alarme stridente éclata. RF-79 s’était relevée, visiblement satisfaite. A la lumière qui illumina le couloir dans laquelle elle se trouva, Elias devina que la porte qui la retenait dans le laboratoire s’était bien ouverte. D’autres silhouettes la rejoignirent, à la démarche si humaine, si naturelle.

 Entrer le code et presser le bouton « Entrée » ? Ou bien sortir par l’issue de secours de la salle de contrôle ?

1….7……4 (Mauvaise touche, correction)………5………………………………….1

 Le code s’affichait en caractères gigantesques au milieu des écrans. Elias suffoquait tandis que des filets de transpiration glissaient le long de ses tempes. Une touche. Tout ne tenait qu’à une foutue touche.

 « Je… Je dois en finir. Adieux, mes bébés. » A la sueur se joignirent les larmes.

Entrée.

 Le temps se figea. Lumière rouge et alarme animaient toujours la pièce. Sur les images, les prototypes sortaient tranquillement du bâtiment. C’est en voyant passer XR-75, transfuge du laboratoire du Monténégro, que le docteur comprit sa terrible erreur. Il n’avait pas entré le bon code.

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