Jill se réveilla en sursaut, le souffle coupé. Elle pouvait sentir son cœur qui battait à cent à l’heure au moins, elle avait même la désagréable sensation qu’il n’allait pas tarder à sortir de sa poitrine.
Elle tendit la main jusqu’à attraper l’interrupteur de sa lampe de chevet et, une fois la pièce éclairée, elle regarda fixement le plafond tout en repensant à ce qui venait de la mettre dans cet état. Ça faisait quelques mois déjà qu’elle n’avait pas fait une vraie nuit. Ses rêves étaient ponctués de cauchemars sans queue ni tête. Un seul détail cependant était récurent : il y avait toujours des litres et des litres de sang dedans.
Elle tourna la tête lentement vers son radio réveil, il affichait 5H40.
Il allait se mettre à sonner dans quelques minutes à peine. Elle continua de regarder le plafond tout en posant sa main sur sa poitrine, son rythme cardiaque commençait à revenir à la normal. Elle prit une profonde inspiration, s’assit au bord du lit et appuya pour désactiver son radio réveil quelques secondes avant qu’il ne sonne.
Elle se glissa hors de son lit et se dirigeas vers la cuisine, elle se prépara un thé à la menthe comme tous les matins et, tout en soufflant sur son thé encore trop chaud, elle jeta un coup d’œil à travers la fenêtre de la cuisine. Un épais brouillard s’était formé donnant à la rue une sensation étouffante. Elle n’arrivait même plus à distinguer le parc, pourtant situé de l’autre côté de la rue.
Lorsque les beaux jours arrivaient, les habitants de la ville d’y retrouvaient. Les enfants jouaient sur les nombreux jeux tandis que les adultes en profitaient pour lire un livre à l’ombre d’un arbre ou simplement pique-niquer au bord du petit étang, le cadre était idyllique. Malheureusement tout ça c’était avant l’horrible meurtre qui avait frappé la ville. Il avait eu lieu quelques mois auparavant, Jill avait enquêté pour le journal en collaboration avec l’inspecteur mais aucune piste n’avait été concluantes.
L’inspecteur surnommera plus tard cette enquête comme « le meurtre parfait », aucuns témoins, aucunes traces d’ADN, même pas une trace de pas. L’affaire fut classée sans suite faute de preuve il y a un mois de ça, Jill savait très bien que ses cauchemars avaient commencé peu de temps à peine après avoir enquêté sur l’affaire. Pourtant, pour son travail elle avait été confrontée plusieurs fois dans le passé à pas mal d’affaires de meurtres, certaines non résolues mais savoir que ça c’était passé à quelques mètres à peine de chez elle la rendait nerveuse.