Le Mollusque et le Requin
Messire le Mollusque était fort accroché
A son rocher,
Dormant, tranquille, en sa demeure
Depuis cinq heures.
Son repos n'était pas à être dérogé :
La sieste tirait long, mais ne faut déranger ;
Or, au bout d’un certain temps, un Requin,
Soudain,
S’aventura sur la pierre.
Mécontent que son ombre cachât la lumière
Et qu'en si bon sommeil on advînt l'éveiller,
Le Mollusque se prit à lui dire
Toute son ire ;
Fort impoliment, soit : son droit l'eût excusé.
"Me prends-tu pour un sourd ?"
Dit le prédateur à son tour.
Et ouvrant grand sa gueule,
Montra toutes ses dents.
Mollusque d'ordonner, lui naguère si veule,
Qu'il le mange incontinent,
Ce que Requin, même voulant,
Ne put faire sans son onde.
Eh, quoi ? Ne sortons pas de notre monde.
[08.04.19 - 17.09.19]
Annotations
Versions