Sonnet du rasoir
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La lame plate et aiguë, une face glabre
Déjà l’a rencontrée, rasant, maigre sabre,
Les poils fanfarons, deci, delà, qui couvraient
La peau. On a découvert le visage vrai.
Et la crème a révélé, complice en trouvailles,
Des bandes de chair ; et comme on tond ses ouailles,
On a gardé la laine, qui revêt l’évier
D’un pullover mousseux (celui que vous aviez :
Souvenez-vous, enfant, du vêtement qui gratte.
On rougit de honte, devant tous les copains
Qui disent : « C’est un bel habit que tu as, hein ! »
Vous vient-il en mémoire ?) Un robinet le mate.
L’eau a tout emporté. Content de regarder
Le miroir, on découvre le minois fardé.
[10.04.19]
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