- Accepterions-nous de vivre dans la peur ou laisserions-nous continuer cette horreur ?
Arriverions-nous à lutter contre l'ignorance, la haine et le désespoir, quand même la sagesse et l'amour semblent dérisoire ?
Est-ce véritablement notre couleur de peau qui vous contrarie ou est-ce simplement notre existence qui vous ennuie ?
Nous haïssez-vous ? Vous effrayons-nous ? Mais pourquoi ?
Apprenez donc à nous connaître, essayez donc de nous comprendre.
Laissez les portes de votre esprit ouvertes et non fermées par des préjugés et des stéréotypes insensés, vous empêchant de concevoir que nos vies sont comparables.
Nous sommes tous des êtres humains, nous sommes tous semblables.
Nous sommes tous faits d'un corps, d'une âme et d'un esprit.
Nous sommes tous des êtres intelligents, sensibles, singuliers et uniques.
Tout dotés de ce même souffle qu'est la vie. Tout dotés de ce même attachement et dévouement à la vie.
Nous ressentons tout ce sentiment à part, qui nous transcende, presque irréel tout simplement magique.
Ce sentiment, qui nous lie aux autres, nous pousse à profiter de chaque instant précieusement, car la vie est trop courte et imprévisible.
Mais vous, vous m’avez privé de ce sentiment à tout jamais.
Vous m’avez pris ce que j’avais de plus cher au cœur : mon fils. Mais vous ne réussirez pas à me retirer la seule chose qui me reste : mon amour pour lui.
Mon cœur est peut-être rempli d’amertume et de colère et ma vie semble peut-être briser, cependant, je continuerai à me battre contre l’injustice et le mensonge.
Vous avez essayé de me faire taire, mais je ne me laisserai plus intimider. Nos voix comptent autant que les vôtres. Je parlerai au nom de tous ceux qui sont tombés.
Toutes les vies comptent, nous méritons tous de vivre peu importe notre couleur de peau, nos origines, notre statut social ou encore notre orientation sexuelle.
Il est temps que cela cesse ! Alors levons-nous et laissons nos voix se faire entendre !

« APPLAUDISSEMENTS »

Elle se nommait Kérisha Wilson, âgée de 54 ans. Elle était avocate et travaillait au bureau du procureur, mais elle a dû arrêter sa carrière à la suite de l’accident de son mari le rendant infirme. Elle passa son temps à prendre soin de sa famille. Depuis l’assassinat de son fils, elle militait contre les injustices policières subies par les personnes noires. C’était la seconde fois que je la voyais à la télévision. La première fois, c’était pour parler de son fils. Il se nommait Andrew, mais tout le monde le surnommait Andy. Il est décédé à l’âge de quinze ans, frappé à mort par un policier.
On fréquentait la même école. Je ne le connaissais pas particulièrement, mais il avait l'air gentil. On n'a jamais su la vérité sur cette histoire.
Cela fait maintenant trois ans que cela est arrivé. Toute la communauté a été bouleversée et choquée par une telle violence faite sur un adolescent. Ils n'ont pas retrouvé le coupable, car sur la vidéo de surveillance, on ne voyait pas le visage du policier, mais uniquement son uniforme. Il y avait des rumeurs qui circulaient disant que ce n’était pas un policier, mais sûrement une personne déguisée pour faire porter le chapeau à la police. Mais d’autres, disent avoir vu une voiture de police patrouiller dans les environs. Où se trouve la vérité ?
C'est encore une de ces histoires classées sans suite, car il n'y avait pas assez de preuves pour pouvoir établir un dossier et l'amener devant un tribunal.
Ce genre de tragédie arrivait très fréquemment ici dans le quartier des Huck's. Ce quartier est considéré comme l'un des plus dangereux dans l'état de l'Illinois. C'est un quartier pauvre où ne régnait que le désespoir, entre les fusillades, les guerres entre gangs, entre la police, la drogue, les armes à feu et la violence...
Mais ce quartier restait le nôtre et nous devions le défendre et le sauver, car il n’y avait pas que du vice.
Le lycée a mis en place un dispositif pour permettre aux élèves de monter des projets. Nous avions monté un projet dans le but de contribuer à la valorisation de la communauté dans laquelle nous voulions faire part de notre engagement envers elle. Mon ami Ryan et moi avions choisi de créer un journal qui serait édité toutes les semaines et de mettre en place une chaîne radio qui reprendrait les actualités et événements divers, où l'on pourrait parler librement. Nous avions nommé le journal "What's about you" et la radio "My turn".
Nous cherchions à sensibiliser les jeunes sur des sujets sensibles et parfois même tabou afin qu'ils prennent conscience du monde dans lequel ils vivent.
Ce projet a été initié par Madame Ignacio et Monsieur Paltrow nos professeurs d'histoire et de littérature. Ils étaient très enthousiastes concernant nos projets, nous aussi d'ailleurs.
Deux mois se sont écoulés après la création du journal et la radio, et ils ont eu un succès fou. Nous avons reçu beaucoup d’appels à la radio, et on a même fait intervenir des étudiants militants pour la cause « Black lives matter » pour qu’ils partagent leurs idées, et expliquent leur motivation. De là, nous avons créé une session débat qui se tiendra une fois dans la semaine. Nous étions très fiers de notre travail. Toute l'équipe était heureuse. Pour fêter cela, nous avons voulu organiser une petite fête.
Elle allait se dérouler chez David, car il avait une grande maison. Nous avons prévu tous les préparatifs afin que cette fête se déroule bien. J'étais chargée d'emmener les jeux et Ryan d'emmener les boissons et bien sûr de quoi manger, alors on a fait une liste de tout ce que nous devions acheter.
Le jour de la soirée, quelques heures avant, Ryan est venu me prendre en voiture, car on devait encore acheter les boissons. Nous sommes donc allés à la petite supérette de Monsieur Carlos situé à côté d'une station-service. Lorsque nous sommes arrivés, Ryan descendit de sa voiture et me demanda de rester à l'intérieur.
Je n'en ai pas pour longtemps m'a-t-il dit. Il entra dans le magasin et depuis cet instant-là, je ne l'ai plus jamais revu.