Eva s'immergea dans l'eau parfumée en espérant que son bain laverait son corps et son esprit embrouillé. Les deux, en contradictions douloureuses, comme ils l'avaient été tant de fois par le passé. L'un le désirant, l'autre le rejetant.

Combien de fois cela était-il arrivé?

Combien de fois s'étaient-ils rejetés pour finir assembler dans une étreinte passionnée?

Combien de fois avait-elle perdu pied, incapable de penser à autre chose que lui?

Il doit être impossible de les compter. Impossible de mesurer les souffrances et les plaisirs qu'ils se sont donnés.

Ce n'était justement pas pour cette raison qu'elle s'était persuadée, avec les mois, que Miguel avait tout compte fait pri la bonne décision en partant si loin? Prenant ainsi la lourde responsabilité d'être celui qui met fin à une relation nocive.

D'une certaine façon, il les avait libéré. Tous les deux.

Alors pourquoi accepter de revenir? Il devait très bien savoir qu'elle faisait partie du projet. David le lui avait forcément dit.

Alors pourquoi avait-il accepté de se retrouver dans cette situation une nouvelle fois? Après l'avoir laisser tomber sans un mot.

Eva était en colère. Pas contre lui. Mais contre elle. Parce qu'une fois de plus, elle était tombé dans le panneau, incapable de se contrôler. Il avait suffit de quelques secondes pour que la morsure dans son ventre se réveille. Prête à retomber dans la gueule du loup. Il fallait absolument qu'elle se ressaisisse, si elle ne voulait pas que David la ramasse une fois de plus à la petite cuillère.

Elle songea à se faire porter pâle pour le dîner. Évitant ainsi une situation gênante, mais David qui était déjà fâché ne lui pardonnerai pas si elle le laissait tombé dans un moment aussi important. Alors elle se força à sortir de son bain.

Elle enfila la robe noir en satin qu'elle avait acheté spécialement pour l'occasion. La matière était si fine qu'il ne lui était pas permis de porter de sous vêtements. Terrible erreur. Si elle avait su, elle aurait choisi une autre robe. Mais elle n'avait pas d'autre choix, elle n'avait emporté que celle là dans sa valise.

Elle se contempla une dernière fois dans le miroir. Elle était classe et sexy à la fois. Parfaite pour un dîner d'affaire, parfaite pour lui faire mordre la poussière.