Eva accompagna Miguel jusqu'à sa chambre luxueuse. David avait mis le paquet pour son ami, il lui avait réservé une des suites de l'hôtel dont le balcon surplombé la vallée verdoyante. Elle était spacieuse et chaleureuse, mais Miguel n'y prêta même pas attention, habitué au faste, il avait déjà le nez penché sur son téléphone pour régler ses affaires en cours.

Il avait oublié sa présence. Elle n'existait plus.

Contrarié, elle se retira dans sa chambre, attenante à la sienne et décida de se faire couler un bain pour se détendre en attendant l'heure du repas. David ne les rejoindrai que plus tard, cela lui laissait le temps de profiter de l'énorme baignoire. Si Miguel s'était habitué au luxe, se n'était pas son cas et elle souhaitait profiter à fond de l'expérience.

Eva enfila le doux peignoir blanc fournit par l'hôtel et s'assit sur le bord de la baignoire pour observer les bulles de savons se formaient à la surface de l'eau. Les senteurs de roses des sels de bains se rependaient doucement dans la pièce, ce qui l'aidait un peu à se détendre. Ses pensées vagabondaient dans ses souvenirs lointains, dans une époque où Miguel faisait ponctuellement parti de sa vie, au grès des disputes et des réconciliations. Une époque complexe, ponctuée de haut et de bas, d'émotions aussi négatives que positives qui l'avait fait se sentir tellement vivante.

Elle repensa au vide qu'elle avait ressenti quand elle appris qu'il était parti. La douleur. La colère. L’incompréhension. Puis l'apaisement qui avait mis tant de temps à venir.

Alors pourquoi maintenant?

Eva sursauta. Miguel était entré dans la pièce sans qu'elle s'en rende compte.

- Putain! Qu'es que tu fou là?

- J'ai frappé mais tu ne pas répondu, dit-il d'une voix tremblante.

- Et ça te donnait le droit d'entrer?

- Excuse moi, je voulais pas t'embêter, je cherchais David.

- Comme tu peux le voir, il n'est pas là, répondit-elle sur un ton agressif.

David restait planté dans l'embrasure de la porte, tout penaud. Il la fixait. Une énergie qu'elle connaissait que trop bien se dégageait de lui. Il ne tenait plus en place, prêt à perdre le contrôle.

Eva mal à l'aise, resserra les pans de son peignoir contre elle, mais ses jambes nues restaient visibles, elle se leva.

- Si c'était tout, tu peux t'en aller!

Mais avant qu'elle ne put réagir, Miguel avait franchit les deux mètres qui la séparaient d'elle, l'attrapa par la taille pour la coller contre lui et pausa ses lèvres sur les siennes. Elle sentait la protubérance dans son pantalon. Essaya de se dégager de son seul bras libre, mais n'avait pas assez de force. Il l'a tenait fermement et forca le passage entre ses lèvres pour glisser sa langue dans sa bouche.

Une partie d'elle avait envie de hurler, mais ses résistances commençaient à la lâcher. Il ne le fallait pas. Il ne devait rien se passer.

Un raclement de gorge se fit entendre dans la pièce. Miguel la lâcha brutalement.

- Oh mais c'est pas vrai! Vous croyez que vous pouvez rentrer dans ma chambre comme dans un moulin?

David leur jeta un regard noir, l'un comme à l'autre.

- Miguel, tu viens avec moi. Eva, prépare toi, et rejoins nous directement au restaurant.