chapitre 25

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Centre-ville, fin de journée. Alors que la nuit est tombée depuis quelques heures, Morgan déambule dans les rues telle une âme en peine. L’étudiante montre à toutes les personnes qu’elle croise la photo de sa cousine. Certains préfèrent l’éviter, la prenant pour une folle. La jeune femme est profondément déprimée, espérant rencontrer une personne qui pourrait l’aider. Mais plus les heures passent, plus elle commence à perdre espoir. Ces yeux sont rouges et des larmes coulent le long de ses joues, sans qu’elle puisse faire quoi que ce soit pour les arrêter. Elle se sent épuisée, au bout du rouleau. Morgan prie silencieusement pour que la prochaine personne qu’elle croisera, ait quelque chose à lui raconter. Elle se lance et arrête un jeune homme de la main qui doit à peu prés avoir son âge.

- Je peux vous aider ? demande t’il, en la voyant si stressée.

- Je cherche ma cousine. Elle a disparu, c’est elle dit Morgan en lui montrant la photo de ses mains tremblantes.

Elle s’apprête à repartir, s’attendant à ce que la personne secoue négativement de la tête. Pourtant l’individu regarde la photo de façon plus attentive, avant de dire :

- Elle ne s’appellerait pas Abigail, par hasard ?

Morgan crut qu’elle allait défaillir sous le coup de la nouvelle. Elle écarquille les yeux de surprise, l’espoir renait de ses cendres. Enfin, sa longue recherche porte ses fruits. Elle retient les larmes de soulagement qui manque de déborder.

- Vous l’avez vu ? Elle va bien ? demande Morgan, d’une voix étranglée par l’émotion.

- Bien sûr, elle est tout près d’ici lui répond le jeune homme, comme s’il s’agissait d’une évidence.

Il désigne de la main, un vieux bâtiment en briques rouges qui se trouve derrière eux.

- Prés de ce bâtiment, vous trouverez une petite ruelle, il y’a un refuge au bout, elle s’y trouve.

- Merci dit Morgan, en pleurs. Je ne sais comment vous remercier.

- Allez-y, je suis sûr que cela lui fera plaisir de vous voir dit le jeune homme d’un ton chaleureux.

Morgan remercie une dernière fois le jeune homme. Elle regarde le ciel sombre et remercie Dieu de lui avoir permis de rencontrer une personne connaissant sa cousine. Tout n’est pas perdu ! La jeune étudiante se précipite sans tarder vers l’endroit désigné par son interlocuteur. Elle a hâte que son cauchemar se termine. Morgan se demande tout de même ce que sa cousine peut bien faire dans un refuge. Mais elle oublie ses interrogations lorsqu’elle arrive prés du bâtiment rouge. Morgan trouve la ruelle indiquée par le jeune homme, mais au bout de celle ci, aucun refuge n’est visible. Morgan fronce les sourcils, se demandant si elle avait bien saisi les indications du jeune homme. Elle se retourne pour rebrousser chemin, avant de sursauter lorsqu’elle voit un autre jeune homme face à elle, qui lui sourit.

- Je suis désolé, je ne vous ai pas entendu arriver.

- Je sais, je suis doué pour ça dit il avant de sortir un couteau étincelant de sa poche.

Morgan sent son cœur qui bat la chamade, mais elle ne laisse pas sa peur la paralyser. L’étudiante sait que si elle veut avoir une chance de s’en sortir, elle doit agir rapidement et ne pas réfléchir. La jeune femme jette son sac en plein visage du jeune homme et profite de l’effet de surprise pour le bousculer et prendre la fuite. Elle arrive au bout de la ruelle et s’apprête à crier pour appeler de l’aide. Mais, elle voit soudain un bras se dresser devant elle, à l’intersection entre le bâtiment et la ruelle. La jeune fille n’a pas le temps de s’arrêter et se prend le bras tendu en pleine face avant de s’écrouler durement sur le sol.

Morgan pousse un hoquet de douleur, sa respiration coupée sous la violence du choc. Du sang dégouline le long de son nez. Elle peut distinguer la personne qui l’a frappé avant de tomber dans l’inconscience. Il s’agit du jeune homme qui l’avait renseigné. Elle se maudit intérieurement d’avoir été si naïve.

- Ne t’en fais pas ma chérie, tu verras ta cousine très bientôt lui susurre-t-il, en s’accroupissant près d’elle et en lui touchant ses cheveux jusqu’à ce qu’elle perde connaissance.

Lendemain matin, université de Chicago, cours de Matthews. Ce dernier explique à ses élèves un nouveau sujet en psychologie. Shawn est assis à coté de Sarah mais il est trop fatigué pour pouvoir intégrer à ce que le professeur leur raconte. Il prend des notes un peu au hasard pour donner le change. Sachant que de toute façon, il pourra toujours récupérer celles de sa voisine. Sarah de son coté, semble concentrée, même si Shawn voit dans son regard qu’elle donnerait tout pour retourner sous la couette. La nuit du jeune homme a été courte et mouvementé. Il a de nouveau fait un cauchemar où il revoyait la mort de Myrick et où ses demi-frères tentaient de le découper en morceau. Rien de très réjouissant.

Shawn secoue la tête pour se changer les idées. Il fait un tour d’horizon de la salle et remarque que le professeur a toujours autant de succès avec les étudiantes. Elles ont toutes les yeux rivés sur lui, comme si elles buvaient chacune de ses paroles. Matthews fait semblant de ne rien remarquer. Les étudiants masculins font la moue, jaloux de la popularité du jeune titulaire. Le professeur a beaucoup de charisme, même s’il ne s’en sert pas à d’autres fins.

Shawn repense à la conversation qu’il a eu avec Morgan. Sa camarade était vraiment perturbée hier. Il aimerait tant pouvoir l’aider, mais il n’est pas détective et ne sait pas par où commencer. Il décide tout de même de lui rendre une petite visite à la fin de la journée. Afin de voir avec elle de quelle manière, il pourrait se rendre utile. Il est prêt à distribuer des tracts dans toute la ville si cela peut aider. Le jeune homme prouvera ainsi au défunt Myrick que ses pouvoirs peuvent aussi servir à faire le bien et pas uniquement à détruire tout ce qui l’entoure.

A ce moment, Matthews finit d’expliquer un nouveau concept avant de relâcher les étudiants. Shawn regarde sa montre, le professeur a fini son cours un quart d’heure en avance, ce qui n’est pas dans ses habitudes. Lorsqu’il relève la tête, il remarque que le professeur a les yeux tournés vers lui et qu’il lui fait un signe de la main.

Shawn se tourne vers Sarah et lui explique qu’elle n’a pas besoin de l’attendre et qu’il la retrouvera à la cafétéria. La jeune femme se contente d’acquiescer de la tête.

Shawn reste à sa place, rangeant lentement ses affaires. Il attend que tout le monde ait quitté la salle avant de descendre vers le bureau. Shawn sait de quoi il s’agit, le professeur va lui faire des remontrances en raison de son attitude de la veille. Il se promet intérieurement de tenir sa langue, ne voulant plus d’autres problèmes.

- Vous vouliez me parler, monsieur dit Shawn, en déglutinant avec peine.

Matthews est tranquillement assis derrière son bureau et regarde l’étudiant sans qu’aucune expression ne s’affiche sur son visage.

- Je ne suis pas très fier de moi mais j’ai fait une entorse à mon règlement.

- Je vous demande pardon ?

- Malgré ce que j’ai dis, j’ai tout de même corrigé votre devoir. Je n’aurai pas dû ! Mais j’étais intrigué et je l’ai finalement lu. Mais je vous aie également enlevé des points pour votre retard et vous avez intérêt à ce que cela ne se reproduise plus. Je ne serai pas toujours aussi indulgent lui répond Matthews en lui tendant sa copie.

- Pourquoi ce changement, je croyais que vous ne déroger jamais à vos règles ? demande Shawn, ne s’attendant pas du tout à un tel revirement de situation.

Matthews se contente d’hausser les épaules, avant de dire :

- Disons que votre devoir était trop bon pour être ignoré.

Shawn voit un « B » sur sa copie. Il n’imaginait pas obtenir un tel résultat et comprend que s’il l’avait rendu dans les temps, il aurait eu un « A ».

- Eh bien je ne sais pas quoi dire, je vous remercie dit il, confus, ne trouvant pas les mots.

- Vous n’avez pas à le faire. Continuez à bosser comme ça et vous réussirez dit Matthews, avant de ranger ses affaires et de se diriger vers la sortie.

Dans un autre quartier, au sud de Chicago. Dans un hôtel miteux prés de little Italy. Un jeune homme dans la trentaine, brun, le look débraillé marche dans un couloir au troisième étage. Il se dirige vers la chambre qu’il occupe depuis quelques jours.

Au moment où il tourne sa clef dans la serrure, il entend du bruit derrière lui. L’individu fait volte-face. Mais il n’est pas assez rapide et un homme se jette violement sur lui, avant de le pousser à l’intérieur de la chambre. Le jeune homme perd l’équilibre et s’écroule durement au sol. Il se relève rapidement pour découvrir l’agent Peterson devant lui. Ce dernier rentre à son tour dans la chambre, avant de verrouiller la porte derrière lui.

Le jeune homme s’appelle Spike. Il s’agit d’un indic qui est souvent utilisé par les services de police. Le CAS a déjà fait appel à ses services, en se faisant passer pour des inspecteurs de police. Le jeune homme se rassure, se disant qu’un agent de police ne serait pas venu pour le tuer. Lorsqu’on est un indic, on ne se fait pas que des amis. Malgré tout, Spike n’aime pas le regard froid que lui jette Peterson. Il n’est plus très sûr qu’il puisse arriver à s’en sortir en un seul morceau.

- Vous ? mais qu’est ce que vous me voulez ! Je n’ai rien à vous dire s’exclame t’il en se relevant, avant de cracher du sang au sol.

Pour toute réponse, Peterson l’attrape par le col de sa veste et le pousse durement contre un mur. L’indic pousse un grognement de douleur, le dos en miette. Il sait qu’il ne fait pas le poids contre son agresseur. Spike a surtout peur de l’énerver encore, plus s’il tente de se défendre.

- Eh ! pas besoin d’être aussi violent !

- C’est pour être sûr d’avoir toute ton attention. J’ai besoin que tu m’éclaires sur certaines choses et il faudrait mieux pour toi que tes réponses me conviennent.

Pour lui prouver qu’il est prêt à tout et qu’il ne plaisante pas, Peterson le frappe d’un coup de poing dans l’estomac. Spike pousse un cri de douleur et glisse le long du mur. Il s’affaisse sur ses fesses, le souffle coupé.

- C’était juste une mise en bouche pour te prouver à quel point je suis sérieux et je peux continuer comme ça très… très longtemps.

- Dites moi ce que vous voulez savoir au lieu de me frapper sans raison.

L’indic se protège le visage avec ses mains, redoutant une autre attaque. Peterson s’agenouille à ses cotés et lui dit, en le regardant droit dans les yeux :

- Des enlèvements ont eu lieu en ville. Il s’agit d’enfants. Je veux un nom et je le veux maintenant !

Spike déglutie avec peine, tout en se touchant la lèvre inférieure ensanglantée.

- Je n’ai aucun tuyau, je t’assure. Cette histoire sent grave mauvais. J’ai préféré ne pas m’emmêler.

- Mauvaise réponse dit Peterson en écrasant sans pitié la main droite de Spike avec le talon de sa chaussure.

La victime pousse un hurlement de douleur, surpris de cette attaque sournoise et gratuite. Une fois que Peterson retire son pied, il serre sa main endolorie contre lui. Des larmes coulent le long de ses yeux, mais l’agent du C.A.S ne ressent aucune pitié, la vie de sa fille étant en jeu. Il n’aura aucun scrupule à user de toutes les méthodes nécessaires pour obtenir satisfaction.

Mais il n’a pas de temps à perdre, chaque minute compte. Il sort son revolver et oblige son indic à ouvrir la bouche, avant de glisser le canon de l’arme à l’intérieur.

Spike s’agite, essayant d’échapper à l’emprise de Peterson qui le tient fermement. Mais c’est surtout en voyant le regard de ce dernier, que Spike comprend qu’il risque vraiment sa vie. Son agresseur ne bluffe pas, il ira jusqu’au bout, cela ne fait aucun doute.

Il pousse des petits cris, tente de parler, mais ces mots ne sont que des gargouillements en raison de l’arme coincée dans sa mâchoire.

- J’espère que tu auras des choses intéressantes à me dire, sinon tu vas perdre beaucoup plus qu’une main.

Une fois que Peterson retire son arme et se relève, Spike se penche sur le coté et pousse des petits halètements, ayant failli s’étouffer.

- Je ne connais pas son nom, mais il est toujours fourré au bar « El Angel » qui se trouve dans le quartier nord. C’est un nouveau mais il se vante de savoir des choses sur cette histoire. Il est grand, blond, les cheveux bouclés, pas très musclé. Je n’en sais pas plus, Je te le jure dit Spike, en sanglotant.

- Tu vois ce n’était pas si compliqué que ça. Il faut toujours déballer son sac, ça évite certains désagréments. Un petit conseil, n’essaye pas de le prévenir dit Peterson, d’une voix chargée de menaces, tout en se dirigeant vers la sortie.

- Eh, tu n’aurais pas un petit billet pour moi, faut que j’aille à la pharmacie dit Spike.

Peterson se contente de se retourner et de lui jeter un regard noir avant de sortir. Une fois dehors l’agent sort son portable et compose le numéro de Thompson.

- J’ai eu une adresse, je veux avoir la liste de tous les habitués et des nouveaux venus avant 17h. Il s’agit d’un bar « El Angel », Je vais y aller ce soir. Rassemblez-moi toutes les infos.

- Je me mets tout de suite dessus. Excusez-moi de vous poser cette question, mais vous ne pensez pas qu’il faudrait peut être demandé à un de nos agents extérieurs de s’en occuper ? Vous ne voulez pas de soutien.

- Je m’en charge seul ! Tenez-moi au courant rapidement répond Peterson, sur un ton qui ne laisse la place à aucune discussion, avant de raccrocher.

Milieu d’après-midi. Shawn a essayé de retrouver la trace de Morgan. Il l’a attendu à la sortie de chacun de ses cours, mais elle reste introuvable. Il décide d’aller faire un tour à sa résidence universitaire, espérant l’y retrouver.

Il trouve assez facilement la chambre de la jeune femme, elle n’habite pas très loin de chez lui. Juste à quelques blocs. Shawn se rend compte qu’il ne la connaît pas vraiment. Ils n’ont jamais partagé de vrais moments ensemble. Il n’est pas aussi proche d’elle, qu’il l’est de Sarah, de Jamie, de Griffin ou encore de Scarlett. Il se promet de remédier à cela dans un futur proche.

Le jeune noir frappe à la porte de la chambre 45. Il entend des bruits de pas et une jeune fille d’origine asiatique ouvre la porte. Shawn ne l’a jamais vu et se demande un instant s’il ne s’est pas trompé de porte.

- Excuses moi de te déranger, c’est bien ici qu’habite Morgan ?

- Oui. Je suis sa colocataire Emma.

- Enchanté, moi c’est Shawn.

- Ah le français avec un nom américain ! Elle m’a parlé de toi. Il parait que t’es un gars sympa. Ca ne court pas les rues de nos jours dit-elle en soupirant.

- C’est gentil ! Mais dis-moi saurais-tu où elle est ? Je n’ai pas réussi à la voir depuis hier.

Emma secoue négativement la tête et affiche un regard inquiet.

- Elle n’est pas rentrée hier soir. Elle voulait retrouver sa cousine, mais je ne l’ai pas revue et je t’avoue que je commence à sérieusement m’inquiéter. Ce n’est pas son genre de disparaître comme ça. J’attends encore jusqu'à demain matin, sinon je préviens le doyen et la police.

- Tu as raison, attends demain matin. Je suis sûr qu’elle sera là la rassure Shawn, essayant de paraître le plus positif possible.

Une fois qu’il a pris congé d’Emma, Shawn fait les 100 pas dans le jardin du campus. Il a un mauvais sentiment. Il a l’intuition que sa camarade a également été enlevée et il se sent responsable. Cela ne serait pas arrivé s’il avait été avec elle. Il réfléchit et se demande ce qu’il peut faire. Il n’a aucune preuve et surtout il ne sait même pas par où il doit commencer pour la retrouver. Il pousse un long soupir et prend appui contre un arbre, se sentant impuissant. Les enquêtes, ce n’est pas trop son truc. Il est plutôt du genre à foncer tête baissée dans le tas. Il a toujours été nul au jeu du cluedo.

Il entend une voix féminine qui l’appelle de derrière lui. Il se retourne et voit Sarah qui se dirige vers lui. Son amie est toujours présente dans ses moments de doute. Il se demande d’ailleurs comment cela est possible. Cela ne peut pas toujours être une coïncidence.

- J’ai remarqué que quelque chose te chiffonner aujourd’hui.

- Tu arrives à lire en moi comme personne dit-il en souriant.

- Eh oui, je suis parfaite !

Shawn se contente de sourire, mais il aimerait lui dire que c’est vraiment ce qu’il pense du plus profond de son cœur. Elle n’a aucun défaut, il se rend compte qu’il la glorifie, mais il n’en a cure. Pour lui Sarah, représente tout ce qu’il a toujours désirer chez une femme. Mais il se demande si un jour, il va pouvoir lui dévoiler ses sentiments. Il a trop peur de la perdre à tout jamais.

- Ecoutes, on a jamais pris le temps de discuter de ce qui c’était passé dit-il.

- On n’est pas vraiment obligé si ça te met mal à l’aise.

- Non il faut qu’on mette les choses au point. Je ne veux surtout pas que l’atmosphère soit tendue entre nous ou qu’il y ait un malentendu.

- Ne t’en fais pas, cela ne risque pas de nous arriver lui dit-elle, en lui décochant un clin d’œil complice.

- Tu es sûr ?

- On en verra d’autres.

- Tu as raison. On était juste sous pression et pour mettre fin à tous ça, on a trouvait comme exutoire de s’embrasser. Saches que je ne le regrette pas du tout mais c’était juste un accident.

Sarah reste bouche bée, ne sachant pas quoi dire. Elle reste un moment sans réaction avant de réussir à se reprendre et d’hocher la tête, en disant, d’une voix où elle tente de cacher sa profonde déception :

- Je vois que tu as longuement réfléchi à la question.

- Un peu oui j’avoue.

Shawn sourit mais au fond de lui, son cœur en prend un coup. Heureusement qu’il est bon comédien. Il aurait aimé lui dire qu’il est amoureux d’elle depuis toujours, l’enlacer et l’embrasser fougueusement comme dans les films. Mais il repense à sa conversation avec Hayden et Max et sait qu’il n’a pas le droit d’agir ainsi. Ce serait être égoïste, son plaisir passerait avant la sécurité de Sarah. Il se demande s’il peut lui dévoiler ses sentiments alors que certaines personnes feraient tout pour le faire souffrir. Ils n’hésiteraient pas à l’atteindre à travers ceux à qui il tient le plus. Il refuse de faire courir des risques à Sarah. Il préfère encore rester seul et que sa relation avec sa meilleure amie ne soit qu’un rêve. Un fantasme de plus à rajouter à la liste.

Quant à Sarah, elle n’en revient pas, même si elle ne le montre pas. La jeune fille pensait que Shawn profiterait de l’occasion pour lui déclarer sa flamme, c’était le moment parfait. Sarah oublie sa frustration car la compensation dans tout ça, c’est que ce baiser ne va pas détruire leur amitié. Elle ne veut pas le perdre, Shawn est trop important à ses yeux. C’est vrai qu’entre amis, on ne s’embrasse pas langoureusement mais bon si ce baiser ne change rien à leur relation de départ, elle s’en satisfera. Tout en essayant de s’en persuader, Sarah se demande pourquoi elle ressent alors comme un grand vide au fond de son cœur. Sarah plisse les yeux lorsqu’elle remarque que Shawn semble tout de même contrarié.

- Ok, alors si ce n’était pas ça le problème. Qu’est ce qui se passe ?

- J’ai essayé de voir Morgan. Elle est introuvable et sa colocataire commence à s’inquiéter. J’ai peur qu’il lui soit arrivé quelque chose.

- N’imagine pas le pire trop rapidement ! C’est malheureux à dire, mais souvent, les personnes normales ne peuvent pas faire grand chose. Le monde est tel qu’il existe beaucoup de personnes dangereuses. On ne peut rien faire, à part espérer ne jamais croiser leurs routes.

- On mérite mieux, tu ne crois pas ? La vie pourrait être belle mais ce sont les gens qui pourrissent tout.

- Je suis désolé d’être si pessimiste, mais je n’espère plus un miracle. Les héros des temps moderne n’existent pas ou alors ils sont vraiment bien cachés. Je sais que c’est stupide ce que je vais dire mais parfois j’aimerai qu’il y ait des super héros qui puissent nous protéger.

Shawn repense soudainement à Griffin et à ces comics. Il revoit les dessins des différents supers héros costumés qui viennent au secours de la population. Il s’imagine à son tour dans le costume de Daredevil ou de Batman, en train de sauver la vie de personnes en détresse. Un sourire se dessine sur ses lèvres, il a enfin trouvé une solution et peut être même une voie pour contrer sa malédiction. Plus il fera le bien, plus il se sentira bien dans sa peau. Son pouvoir va enfin lui servir de façon bénéfique, il se promet de l’utiliser pour faire le bien. Voyant le visage songeur de son ami, Sarah s’empresse d’ajouter en secouant négativement les bras.

- Je délire, ne m’écoute pas. Je devrais moins regarder de films.

- Non, tu n’as pas tord. Ce serait beau si c’était possible !

Shawn accompagne Sarah à la bibliothèque ou elle doit faire des recherches avant de la laisser et de se diriger d’un pas rapide vers sa chambre. L’idée commence à germer de plus en plus dans son cerveau. Le jeune homme est tout excité et prêt à en découdre. Il ouvre son armoire et jette tous ses vêtements sur le sol à la recherche de quelque chose à mettre qui pourrait correspondre à un costume.

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