chapitre 19

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Shawn a le cœur qui bat la chamade dans sa poitrine et a le plus grand du mal à retrouver son souffle. Ses mains tremblent fortement sous le coup du choc. Il n’a pas voulu tirer, c’était instinctif, le coup est parti tout seul. Ses doigts ont pressé la détente sous un élan de colère. Alors qu’il est sûr qu’il aurait pu le maitriser sans en arriver à une telle extrémité. Même s’il doit avouer qu’il a éprouvé un certain plaisir lorsque Myrick est passé par-dessus la balustrade, il regrette amèrement son geste.

Il a déjà tué des personnes par le passé, mais c’était dans un état second, alors que là, c’est un meurtre de sang froid. Shawn doit reconnaitre qu’il est devenu un assassin et il n’est pas sûr de pouvoir vivre avec.

Ce n’est pas la vie qu’il a toujours souhaité. Il a l’impression que tout va de travers, qu’il n’a aucune attache à laquelle se raccrocher. C’est une sensation très douloureuse, il ne ressent plus aucun espoir. Il est seul dans ce monde et les ténèbres ne cessent de le recouvrir. De le transformer en une personne qu’il n’a aucune envie de devenir.

Mais il n’a pas le temps de s’appesantir sur son sort. La porte métallique bloquant l’entrée de la salle explose, après que les agents du C.A.S aient placé du C4 dessus. Voyant un flot d’agents faire irruption, Shawn sait que c’est le moment de prendre la fuite. Il n’a aucune chance contre eux, il se retrouverait submergé en un rien de temps. Dans un même élan, il lâche le fusil et en utilisant ses pouvoirs, bondit par-dessus la rambarde de sécurité. Une fois qu’il a rejoint le sol, il ne demande pas son reste et court vers la même sortie emprunté par ses camarades.

Une fois dehors, il respire un bon bol d’air avant de voir à ses pieds 5 agents inconscients, dont certains ont des larges entailles à travers leurs gilets par balle. Ne perdant pas un instant, Shawn court aussi vite que ses jambes le lui permettent, voulant mettre le plus de distance possible entre lui et ce lieu.

Cross fait irruption dans la pièce dévastée. Une partie de ses hommes sont partis à la poursuite des fugitifs tandis que l’autre porte secours aux nombreux blessés. Cross ferme les yeux et secoue la tête en poussant un long soupir. L’attaque a été un véritable désastre, il n’a pas réussit à mettre la main sur ses proies. Coincé derrière la porte, il n’a rien vu de la bataille, ni le visage de ses adversaires, ce qui l’exècre d’autant plus.

Il se doute que les agents qui les poursuivent, reviendront bredouilles. Il pensait avoir affaire à des jeunes garçons, mais ce soir, il a compris qu’il ne valait mieux pas les sous estimer. Ce sont des vrais tueurs et ces derniers continuent à se balader en toute liberté. Ceci est inacceptable, Cross a énormément de mal à avaler la pilule.

Perdu dans ses pensés, le directeur de l’agence ne remarque pas tout de suite Peterson, qui lui fait de grand geste de la main. Ce dernier est agenouillé près d’un corps, Cross le reconnaît tout de suite. Il se précipite vers Myrick qui est allongé sur le sol, du sang a coulé de sa blessure et macule le sol de grandes flaques.

Le teint du visage de Myrick est pâle comme un linge blanc. Il est parcouru de plusieurs spasmes et du sang dégouline de sa bouche. Cross sourit en voyant la souffrance de son ancien partenaire. Il n’a pas pu lui en faire baver comme il le souhaitait, mais le voir dans cet état lui apporte du réconfort. Même s’il n’est pas responsable de son état.

Myrick tremble de tout son corps et ses yeux sont à moitié fermés. Il a de grandes difficultés à ne pas sombrer dans l’inconscience. Il a de plus en plus froid, il sait qu’il n’y a plus aucun espoir pour lui.

- Mon pauvre Austen, dans quel état tu t’es mis ! Je te l’avais dit, tu jouais avec le feu lui dit Cross, en s’agenouillant à ses côtés.

L’appelé ne répond pas, se contente de fixer durement son ancien collègue.

- Tu sais que tu vas y passer et que ça me fait vraiment plaisir d’être aux premières loges pour voir ça. Mais fais au moins une bonne action dans ta vie merdique et donnes moi des noms.

Myrick est parcouru de spasmes et une bulle de sang se forme au niveau de ses lèvres. Cross grogne intérieurement, perdant patience, avant de secouer un grand coup l’invalide en le tirant par les pants de sa veste. Ce dernier ébauche une grimace qui ressemble à un sourire moqueur.

Peterson resté en retrait, n’approuve pas les méthodes utilisées par son supérieur. Mais il se retient de tout commentaire, de peur que Cross passe ensuite ses nerfs sur lui.

- Dis-moi quelque chose, Fumier !

Myrick fait un gros effort pour réussir à articuler les mots suivants, d’une voix tremblante :

- Nous, nous retrouvons bientôt en enfer...mon ami.

Cross sourit en secouant négativement la tête.

- Je ne crois pas. Ce sont eux qui te rejoindront bientôt...mon ami dit Cross en insistant bien sur le dernier mot, sur un ton sarcastique.

Myrick pousse un dernier râle avant que toute vie ne le quitte, les yeux et la bouche ouverte. Peterson et Cross se relèvent sans aucun regard en direction du cadavre.

- C’est un vrai désastre se contente de dire Peterson, désireux de changer de sujet.

- Je ne trouve pas ! Ce fils de pute d’Austen (Myrick) est mort, cette nouvelle vaut tout l’or du monde. En ce qui concerne nos « amis », la traque ne fait que commencer. Je veux des agents au domicile et au bureau de ce salaud. Je ne veux que plus rien ne traîne.

Peterson acquiesce de la tête avant de se diriger vers un groupe d’agents valide pour leur confier cette nouvelle mission.

Cross respire à plein nez l’odeur de brûlé qui plane dans la salle. Cette odeur stimule chacun de ses sens. Il sent qu’il va prendre de plus en plus de plaisir à traquer ces jeunes. La chasse n’en sera que plus stimulante.

Shawn court à en perdre haleine pendant au moins une dizaine de minutes. Tout en jetant continuellement des regards derrière lui afin de s’assurer qu’il n’est pas suivi. Heureusement, les rues dans ce quartier sont pratiquement vides et il ne rencontre aucune âme qui vive. Personne qui ne pourra le dénoncer aux autorités. Il finit par s’arrêter pour reprendre son souffle, à l’écart dans une petite ruelle.

Il regarde dans tous les coins, à l’affut du moindre bruit, prêt à déguerpir à tout instant. Il veut être sûr de ne pas être suivi. Il sait que les individus qui en ont après lui, sont très tenaces et qu’ils sont prêts à tout pour l’appréhender. Lui et ses 4 autres demi-frères. Shawn a beaucoup de difficultés à les appeler ainsi, lui qui a toujours pensé être fils unique. Voilà qu’il est obligé de se battre, jusqu'à la mort contre eux. C’est loin d’être des retrouvailles réjouissantes !

L’étudiant a les mains sur les genoux et la tête baissée afin de reprendre son souffle. Des gouttes de sueurs dégoulinent le long de son visage. Mais il n’y prête aucune attention, c’est le dernier de ses soucis. Tout c’est passé tellement vite alors qu’il y’a moins de deux heures, il était allongé tranquillement sur un banc en face d’une église, ignorant tout de ce que Myrick avait comme projet. Shawn se rend bien compte qu’il était à deux doigts de mourir ce soir, il s’en est fallu de peu. Il doit apprendre à être plus prudent et à mieux utiliser ses pouvoirs s’il veut avoir une chance de s’en sortir de cette histoire en un seul morceau. Ce qui est loin d’être une certitude.

Le jeune garçon entend soudain des bruits de pas venant de derrière lui. L’étudiant se redresse sur le qui vive, les mains tendues, prêt à vendre chèrement sa vie. Mais il finit par se calmer lorsqu’il reconnait les deux inconnus. Ces deux derniers sourient, soulagés qu’il ait également réussi à prendre la fuite.

- C’était moins une, je pensais que tu allais y passer dit Max.

- Désolé de te décevoir sur ce point ! s’exclame Shawn, sarcastique.

- On ne t’a jamais dis que tu courrais vite ? J’ai bien cru qu’on arriverait jamais à te rattraper lui répond Hayden, entre deux respirations, le souffle coupé.

- Myrick est mort, je viens de le tuer dit gravement Shawn, en grimaçant, pas du tout fier de lui.

Ses deux compagnons acquiescent de la tête sans dire quoi que ce soit, enregistrant cette nouvelle information. Shawn se rend compte que parfois il est inutile de parler. D’un côté, ils sont heureux que le traître soit mort, surtout qu’il allait les tuer sans aucune pitié et qu’il connaissait leurs identités. Mais en même temps, Myrick aurait pu leur transmettre tellement d’informations sur eux et sur leurs origines. C’est tout de même une perte non négligeable. Ils soupirent et laissent pendant quelques instants le silence plané dans les airs. Ce qui est fait est fait et quoi qu’il en soit, il est trop tard pour regretter la tournure des événements. Leur destin est en marche qu’ils le veuillent ou non.

- On doit se barrer d’ici le plus vite possible, ils vont ratisser tout le quartier dit Max.

- Oui, c’est vrai, il faut mieux se séparer. On se retrouve demain chez moi dit Hayden.

Hayden et Max s’apprêtent à se séparer, lorsqu’ils remarquent que Shawn ne bouge pas. Le visage sombre, l’air perdu dans ses pensées. Hayden se demande si ce dernier n’est pas encore en état de choc, ce qui n’arrangerait pas leurs affaires. Ils doivent vite quitter les lieux s’ils veulent avoir une chance. Leurs poursuivants sont loin d’être des amateurs. S’ils restent dans cette ruelle, il ne faudra pas longtemps pour qu’ils leur tombent dessus. Ils n’ont pas quitté un enfer pour se retrouver dans un autre.

- Shawn, il faut qu’on se bouge insiste Hayden, en lui tapotant l’épaule pour le faire sortir de sa léthargie.

Celui-ci finit par relever la tête. Il regarde chacun de ses compagnons et leur sourit tristement avant de secouer négativement la tête et de leur dire, sur un ton décidé :

- Je crois qu’il est temps pour moi de disparaitre !

Hayden et Max le regardent les yeux grands ouverts, n’en revenant pas. Ils ne comprennent pas pourquoi il réagit ainsi et pourquoi il doit toujours compliqué la situation.

- Quoi qu’est ce que tu racontes ? demande Hayden, abasourdi.

- Je n’en peux plus de tout ça. Ce n’est pas la vie que j’ai voulu. Je suis épuisé, je crois que je vais partir quelques temps. J’ai besoin de faire le point et de savoir enfin qui je suis au fond de moi.

- Ce n’est pas le moment de faire une crise d’identité ! Tu crois vraiment qu’ils te laisseront prendre des vacances ? Ils te traqueront sans relâche. Seul, tu ne fais pas le poids lui dit Max, catégorique.

- Je prends le risque. Cette guerre n’est pas la mienne. Je n’en ai rien à cirer des deux autres, ni de ces agents. Ma vie a toujours été compliquée, mais là c’est trop. Je vais devenir fou si je reste ici.

- Si je comprends bien, tu nous laisses crever comme de la merde dit Max, avant de cracher sa rancœur au sol.

- Je suis sûr que vous n’avez pas besoin de moi. Vous, vous débrouillerez très bien tous les deux. Je suis plus un poids mort qu’autre chose.

- Si tu le dis. Mais saches que pour moi, tu n’es qu’un lâche dit Max, avant de s’en aller.

Hayden ne partage pas l’opinion de son camarade et est désolé qu’il se soit montré si agressif envers le jeune français. Le jeune blond fixe Shawn droit dans les yeux avant de faire la moue. Il acquiesce de la tête, au fond de lui, il le comprend. Lorsqu’on lui avait révélé l’existence de ses pouvoirs, il a eu le temps de tout digérer et de se préparer, alors que Shawn n’a pas eu ce luxe. On l’a jeté à l’eau sans bouée de sauvetage, c’est normal qu’il se sente perdu et déstabilisé. Ils auraient dû mieux le préparer. C’est d’avantage leurs fautes que celle du jeune noir.

Hayden aurait aimé pouvoir compter sur son appui lors des moments difficiles. Il est convaincu qu’ensemble, ils auraient pu faire de grandes choses. Shawn est un atout inestimable même s’il n’en a pas conscience. Mais il doit le laisser prendre ses propres décisions et ne pas lui dicter sa conduite. Shawn décidera par lui-même quel sera son rôle dans cette guerre. Car peu importe où il compte se rendre, ses ennemis finiront toujours par le retrouver. Il sourit tristement, ne sachant quoi dire, avant de s’en aller à son tour, à l’opposé de la direction prise par son compagnon rebelle.

Shawn les regarde s’en aller d’un air triste. Il se sent terriblement mal à l’aise à l’idée de les abandonner ainsi. Il a l’impression d’être un lâche et il n’aime pas éprouver un tel sentiment. Le jeune homme sait qu’il ne manque pas de courage et qu’il est loin d’être un couard. Mais il doit réfléchir à son bien-être et non pas à ce que les gens vont penser de lui. Il sait qu’il doit disparaitre, même si cela signifie perdre tous les amis qu’il a pu se faire. Il doit partir sinon, il risque d’exploser pour de bon, de devenir violent et de faire ressortir toute sa colère, sans qu’il ne puisse la stopper. Et le pire dans cette histoire, c’est qu’il sait pertinemment qu’il prendrait plaisir à être dans un tel état. C’est la dernière chose qu’il souhaite, quoi qu’il arrive, une chose est sûre le happy end, ce n’est pas fait pour lui. Pas pour tout de suite en tout cas.

Une larme dégouline le long de sa joue et il ne fait rien pour la faire disparaitre. La tristesse l’engloutie petit à petit, il a envie de n’avoir jamais existé. Pendant les cours de catéchisme qu’il a suivi au collège, on n’a pas cessé de lui dire que lors de notre résurrection, c’est nous qui choisissons notre vie. Maintenant, il est sûr que ce n’était que des ramassis d’âneries, jamais il n’aurait voulu avoir la vie qu’il mène. Une vie de souffrance, de douleur, de colère, ce n’est pas du tout ce qu’il aurait souhaité. Il n’est pas sadomaso pour avoir choisi une telle existence.

Il secoue la tête et pousse un long soupir de dépit. Alors qu’il pensait qu’enfin la vie allait lui sourire, le destin revient pour lui prouver le contraire. Il ressent une vague de colère l’envahir du plus profond de son être. Comme une sorte de caresse électrique qui hérisse les poils de son corps. Shawn a envie d’hurler à la mort comme un loup, mais le jeune homme se retient et décide de retourner à l’église où il s’était endormi quelques heures plus tôt. Il ne sait pas pourquoi, il a une sorte d’intuition qui lui dit qu’il pourrait y être en paix et à l’heure actuelle c’est tout ce qu’il désire.

Même s’il sait que c’est idiot, étant donné qu’il ne croit en aucune religion et qu’il ne trouvera le repos dans aucune prière. Si tout ce qu’il a appris sur ses origines s’avère exacte, il est tout l’opposé du fils de Dieu.

Il continue à errer dans la rue, sa démarche manquant quelque peu d’assurance, le regard hagard et fuyant. Si quelqu’un était en train de l’observer dans la rue, on le prendrait sans aucun doute pour un drogué et on se dépêcherait de changer de trottoir. Mais Shawn n’en a cure, plus rien ne lui importe. Il se sent si épuisé aussi bien physiquement que mentalement. Ses jambes se font de plus en plus lourdes et chaque pas est un supplice. L’adrénaline qu’il avait ressenti suite à l’affrontement a disparu, remplacé par une fatigue lancinante. Il donnerait tout pour être au chaud dans sa chambre universitaire, confortablement allongé dans son lit et au chaud sous ses couvertures, ce serait le paradis.

Il ferme les yeux quelques instants pour se reposer les paupières et faire le vide en lui, tout en continuant à marcher sans but. Lorsqu’il les ouvre à nouveau, le jeune étudiant voit avec surprise Cheyenne en plein milieu de la route, l’attendant à une vingtaine de mètres. Shawn secoue la tête, se demandant s’il n’est pas en train de rêver, mais il finit par se rendre compte qu’il ne s’agit pas d’une hallucination. La jeune amérindienne est bien présente et ne semble aucunement surprise de le rencontrer. Shawn doit reconnaitre que la jeune femme a le don pour le surprendre, plus rien ne l’étonne lorsqu’il s’agit de Cheyenne. Il se dirige dans sa direction afin de la rejoindre. La jeune femme lui sourit timidement et lève brièvement la main pour le saluer.

- Tu savais ce qui allait se passer n’est ce pas ? demande Shawn, d’un ton sans reproche, en arrivant à sa hauteur, connaissant déjà la réponse.

- En gros, oui ! Je savais que vous vous en sortiriez.

- Et tu savais ce que j’allais faire ?

- Non, je ne savais pas que tu allais tuer Myrick avant que tu ne le fasses. La roue de l’avenir n’est pas toujours facile à décrypter. Il existe toujours plusieurs chemins, je n’étais pas sûr de celui que tu emprunterais.

- J’imagine ! s’exclame Shawn, en laissant retomber ses épaules, trop fatigué pour une discussion de ce type.

La jeune femme se rapproche de lui et commence à lui malaxer le cuir chevelu, tout en fermant les yeux et en murmurant quelques paroles dans une langue indienne. Shawn n’est pas du genre à se laisser toucher par n’importe qui. Il se braque facilement, c’est un mécanisme d’auto-défense. Mais pourtant, il se laisse faire et doit reconnaitre qu’il avait cruellement besoin de tendresse.

Il se sent tout d’un coup plus serein et en meilleur forme. Il ferme les yeux et laisse un sentiment de bien-être l’envahir. C’est comme si un flux d’énergie parcourait chaque partie de son corps et le revitaliser. C’est le meilleur moment de sa journée. Il avait juste besoin d’un peu de réconfort, d’avoir une personne douce sur qui se reposer. Même s’il aurait tout donné pour que cette personne ait les traits de sa tendre et chère Sarah.

- Qu’est ce que tu fais ? demande t’il d’une petite voix, mal à l’aise.

- C’est juste un exercice de relaxation. Tu avais l’air d’en avoir besoin.

- Ce n’est pas faux, j’avoue ! s’exclame Shawn, en poussant un soupir d’aise.

La jeune femme s’arrête au bout de quelques instants. Ce moment idyllique semble trop court pour Shawn, il aurait aimé le poursuivre tout la nuit. Il se promet d’aller plus souvent dans des salons de massage, si cela peut lui permettre de se sentir aussi bien. La jeune femme le regarde droit dans les yeux et lui demande :

- Tu comptes vraiment t’en aller ?

Shawn n’est pas surprise que Cheyenne soit déjà au courant de sa décision de quitter la ville. Il a fini par accepter le fait que cette jeune femme en sait bien plus que ce qu’elle voulait faire croire. Mais il est trop fatigué par les derniers événements pour s’interroger d’avantage sur le mystère qui l’entoure Cheyenne.

- Mais qui es tu vraiment ?

La jeune femme se contente d’hausser les épaules en souriant.

- Juste une fille qui veut t’aider. Le reste, il n’y a que l’univers qui a les réponses.

Shawn hoche la tête, pas vraiment convaincu, mais se sentant trop las pour débattre sur le sujet, avant de finir par lui dire :

- Je dois m’en aller. Je sais que c’est peut être égoïste, mais ils n’ont pas besoin de moi, pas dans l’état dans lequel je suis. Je suis incapable de gérer ma vie alors comment est que je pourrai les aider. Je sais que tu ne me dois rien, mais s’il te plait, prends soin d’eux. Ne les laisse pas mal tourné. Leurs pouvoirs pourraient leur permettre de faire de grandes choses. J’en suis convaincu. Ils auront besoin de tes talents de voyante afin de trouver leurs voies.

Shawn commence à s’en aller, la jeune femme se contente d’acquiescer, sans essayer de le retenir. Au moment où il passe devant elle, Cheyenne lui dit :

- A très bientôt Shawn !

Ce dernier ne répond pas, se contentant d’avoir un petit sourire triste au coin des lèvres, tout en continuant à marcher en direction de l’église.

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