chapitre 29

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Centre-ville de Chicago. Bar le « Students Friends ». On assiste par la baie vitrée à un magnifique couché de soleil, doté d’une couleur orangée émeraude. L’automne commence à se faire sentir avec un vent froid en provenance du lac Michigan. Chicago porte bien son nom de « la ville des vents ». Les habitants ont prévu le coup et ont déjà sorti leurs vêtements d’hiver.

A l’intérieur du bar. Sarah s'active et passe de tables en tables afin de ramasser les verres vides. Tout en n'oubliant pas de prendre les nouvelles commandes. Il lui reste encore 4 heures avant d’être remplacée, mais cela ne la dérange pas. Elle n'a pas vu le temps passé. La jeune femme aime son travail, surtout le fait d’être en contact avec des personnes. Ces derniers l’apprécient pour sa fraîcheur naturelle et son sourire qui s’affiche sans cesse sur son visage. Elle n’est pas dans le rush et elle préfère ça. Même si du coup moins de clients signifie moins de pourboires. Le dimanche est réputé pour être une journée tranquille et paisible.

Mais ce soir, elle a de la compagnie pour l'aider à passer le temps. Shawn et Jamie viennent d’arriver après avoir passé une après-midi assez mouvementée. Malgré le froid qui commence à se faire rudement sentir, cela ne les pas empêcher de faire les casse-cous en roller.

A Chicago, il n’existe véritablement que deux saisons, extrême l’une comme l’autre. Caniculaire pour l’été et glaciale pour l’hiver. Les nouveaux arrivants dans cette ville ont besoin d’un peu de temps pour s’acclimater aux températures. Les deux sportifs en herbent enlèvent leurs patins et les rangent dans leurs sacs à dos avant d’entrer dans le bar.

Ils sont littéralement en nage, leurs fronts dégoulinent de sueur et leurs vêtements peuvent directement aller à la machine à laver. Ils prennent des serviettes pour s’essuyer le visage avant de s’asseoir au comptoir en face de leur amie.

- A boire tavernier ! s’exclame Jamie, en frappant du plat de sa main sur le comptoir.

Sarah leur dépose deux sodas bien frais avec des glaçons qui s'entrechoquent au fond des verres. Elle leur jette un regard faussement langoureux.

- Waouh ! Vous savez comment les filles aiment les hommes. C’est très excitant.

- Tu aimes les gars trempés et puant la sueur. Ce n’est pas un peu cliché ? demande Shawn, amusé.

- Ça ne s'explique pas. Ça à quelque chose de bestial, de sauvage. Toutes les filles recherchent ce côté-là. Même si la plupart ne l’avouera jamais.

- Vous êtes définitivement trop compliquées pour moi dit Jamie, en soufflant, n’y comprenant rien aux femmes.

Sarah lui donne une petite tape amicale sur l’épaule pour qu'il ne perde pas espoir. Après s’être assurée d’un regard circulaire, qu’aucun client n’avait besoin de ses services. Elle fait le tour du comptoir et s'assoit à côté d'eux.

- Alors la journée ? Pas trop dure ? demande Shawn.

- Tu parles, il y’en a encore qui m’ont pris la tête. C'était des touristes. Ils ne savent jamais ce qu’ils veulent. C'était à en devenir folle !

- Ce n’était pas des français par hasard ? demande Jamie, moqueur avant de frapper Shawn d'un léger coup de coude dans les côtes.

- Comment tu as deviné ! Les français sont tous chiants, c’est bien connu. En plus ils ne laissent jamais de pourboire répond Sarah, sur un ton moqueur.

- Très drôle ! J'aurais dû vous dire que je venais d’Afrique, vous m’auriez moins embêté dit Shawn, prenant l’air faussement blessé.

- Oh, on l’a vexé le pauvre petit dit Sarah en lui tirant la joue pour le dérider, comme si c’était un enfant qui boude dans un coin.

Shawn se laisse faire, en souriant. Il adore la complicité qui s’est installé entre eux. Il n’avait jamais été aussi proche de quiconque avant son départ pour Chicago. Il se rappelle avoir pas mal hésité avant son départ. A l’époque, il se demandait si c’était une bonne idée de partir à l’inconnu, aussi loin et surtout avec son passé médical. Le jeune homme ne savait pas s’il aurait suffisamment les reins solides pour s’en sortir par lui-même. Sa vie n’avait rien d’extraordinaire en France, mais il avait fini par s'y habituer et par oublier ses rêves. Le fait de tout recommencer à zéro, il ne savait pas s’il en était capable.

Alors qu’aujourd’hui, la seule question qu’il se pose. C’est pourquoi a t'il attendu aussi longtemps pour vivre cette aventure ? Tout lui semble si simple depuis son départ, comme si le fait de s’installer à Chicago était une évidence. Son destin était de venir ici, il en est sûr à présent. Mais en même temps, s’il avait voyagé plus tôt, il n’aurait jamais connu ses nouveaux amis. Comme quoi le dicton est vrai : tout vient à point à qui sait attendre. Il en est la preuve vivante. Alors que Shawn est tout sauf une personne patiente.

- Comment tu t’en sors ? Tu n’en as pas marre de jouer les filles indépendantes. Tu es obligé de bosser pas mal d’heures. Je me demande comment tu fais pour trouver le temps de tout concilier. Moi j’en serai tout simplement incapable dit Jamie, impressionné.

- J’en avais marre de téléphoner tous les mois à mes parents pour qu’ils me dépannent. Je n'avais envie de dépendre que de moi-même. C'est vraiment important pour moi. Et vous d'ailleurs, c’est pour quand ? Vous ne voulez pas commencer à chercher un boulot ?

Les deux garçons font la moue, pour le moment trouver un job ne fait pas partie de leurs priorités. Ils sont plutôt décidés à profiter de la belle vie. Chicago regorge de merveilles qui ne demandent qu’a à être découvert. Et puis, le fait d'être étudiants permet de bénéficier de nombreux avantages et réductions.

Pourquoi perdre son temps à travailler ? Les deux amis échangent un regard, pensant à la même chose. Ils finissent par se tourner vers Sarah, en haussant leurs épaules et en secouant la tête.

- Je crois qu’on n’est pas trop pressé de bosser. Je préfère continuer à me la couler douce. Il faut que je me préserve, c’est trop chiant de bosser. Et puis ça arrivera bien assez tôt comme ça dit Jamie.

- C’est vrai, on est jeunes, si ce n’est pas maintenant qu’on s’amuse, ce n’est pas à 40 ans qu’on rattrapera le temps perdu. Et je vais te dire j’ai fait un stage l’année dernière dans une entreprise en France. Les salariés n’avaient pas de vie privée, totalement coincés et ne savaient pas profiter des opportunités. Ils ne pensaient qu’à leurs prochaines vacances. Je n’ai pas envie de finir comme ça. La vie c’est maintenant et pas plus tard

- Bien parlé, mon vieux ! s’exclame Jamie avant d’applaudir.

Les deux étudiants se lèvent de leurs chaises et tendent les bras en l’air, comme dans les manifestations :

- Contre l’exploitation des jeunes ! Nous avons des droits. Vive les soirées ! Vive l’alcool ! Vive la vie !

Les clients de l’établissement les regardent en se demandant s’ils n'ont pas abusé d'alcool. Les deux jeunes se congratulent et rient ensemble, fiers de leur slogan.

- Vous êtes vraiment des gosses. Dites-moi quand vous réagirez comme des adultes ! s’exclame Sarah, avant de se relever et d’aller préparer un autre cocktail.

Shawn allait rebondir avec humour sur le sujet lorsqu’il remarque que Sarah a les yeux tournés vers l’entrée. Elle semble regarder avec surprise quelque chose derrière lui. Le jeune français se retourne et voit devant la porte du bar, une femme accompagnée d'une petite fille.

La femme a plus de la trentaine, blonde, les cheveux longs, un joli visage fin. Le genre de fille qui fait se retourner les hommes dans la rue à son passage. Elle est grande, mince et est vêtue d'un look vestimentaire assez chic. La petite fille qui l’accompagne n’est pas très grande, elle doit avoir près de 08 ans. Elle est très mignonne, brune, les cheveux courts. Elle porte une robe rose avec de la dentelle, ce qui lui donne un côté très coquet. Elle est collée aux jambes de l’adulte et semble intimidée. En les regardant, on voit tout de suite qu’elles ont un lien de parenté.

- Je n’en reviens pas. C’est trop fort ! s’exclame Sarah, avec un gros sourire sur les lèvres, en quittant précipitamment le comptoir.

La jeune femme se dirige vers Sarah, la petite fille reste en retrait derrière elle.

- Salut sœurette, ça faisait trop longtemps.

- Content de te revoir, Nina. C’est clair ça fait une éternité. Tu m'as trop manquée dit Sarah, les yeux humides sous l’émotion.

Les deux sœurs s’étreignent avec force pendant un long moment puis la jeune étudiante fait un geste de la main à la petite fille.

- Alors Jenny, on ne dit pas bonjour à sa tante préférée ? Tu me diras, tu n’en as qu’une alors, ce n’est pas trop compliqué de l'être. Tu m’as oubliée trésor ? demande Sarah, faussement triste.

La fille se contente de secouer négativement sa tête, tout en faisant un petit sourire timide.

- Tu la connais, elle est toujours aussi réservée dit Nina, en serrant sa fille contre elle.

Sarah prend sa nièce dans ses bras, avant de l’embrasser tendrement.

- Tu ne peux pas savoir comment ça fait plaisir de te revoir mon poussin dit Sarah

Sarah en profite pour faire les présentations, même si sa sœur connait déjà Jamie. Elle plaisante rapidement avec lui, avant que Sarah désigne Shawn. Ce dernier remarque que Nina échange un petit sourire complice avec sa sœur.

- Alors, c’est donc toi le fameux Shawn ? Ma sœur me parle sans arrêt de toi dans ses mails.

Sarah n'arrive pas à croire que sa sœur la trahisse, elle fait des signes pour lui faire comprendre que c’était censé rester confidentiel. Elle devient rouge de honte et n’ose plus regarder dans la direction de son ami. Shawn s’en rend compte et sourit, amusé intérieurement de voir Sarah aussi gênée. Mais il est surtout heureux de savoir qu'elle parle de lui à sa famille. Cela le touche énormément et fait fondre son cœur.

- Je ne sais pas ce qu’elle vous a dit mais oui, c’est bien moi dit Shawn, légèrement intimidé.

Nina tend la main à Shawn, celui-ci la serre chaleureusement, quelque chose d’étrange se passe pendant ce court laps de temps. Shawn est submergé de sensations négatives, comme s’il allait se passer quelque chose de terrible. Il déglutie avec peine et relâche la main de Nina, sans toutefois ne rien laisser paraître. Il ne comprend pas du tout ce qui lui arrive, c’est la première fois que cela se produit. C’est assez déconcertant, mais il préfère ne pas y prêter attention pour l’instant.

Sarah est en grande discussion avec sa sœur, désireuse de rattraper le temps perdu. Tandis que Jamie remplace la barmaid et s’amuse à inventer des cocktails, en mélangeant tout ce qui lui passe sous la main.

- Alors, tu restes combien de temps en ville ? demande Sarah

- Sans doute 3 ou 4 jours. Je peux crécher chez toi ? demande Nina

- Pourquoi tu poses cette question, bien sûr que oui ! Mi casa es tu casa.

Shawn reprend peu à peu ses esprits. Il essaie de faire disparaître cette sensation désagréable de sa tête. C’est à ce moment qu’il remarque que la petite fille le fixe du regard. L’étudiant lui sourit et lui fait un clin d’œil complice. Jenny ne peut s’empêcher de pouffer un petit rire, amusée.

Lendemain matin, université de Northwestern. Shawn entre dans l’amphithéâtre où il a cours de droit. Le jeune étudiant aperçoit Sarah au troisième rang sur le côté gauche et remarque tout de suite qu’elle a l’air contrarié. Cela se remarque à son front et ses sourcils plissés. S’il ne la connaissait pas, il n’oserait pas s’approcher d’elle. Sarah est capable de faire peur juste avec son regard.

- Salut dit-il, avant de s’asseoir à côté d’elle.

- Salut grommelle-t-elle d’une petite voix.

- Qu’est ce qui t’arrives ?

Sarah soupire d’énervement, c’est la première fois qu’il la voit dans cet état. Elle a l’air prête à exploser de colère et à étriper quelqu’un. Il décide d’éviter de sortir une ou deux de ses blagues habituelles, de peur de la voir reporter sa colère contre lui. Il préfère lui laisser le temps de se calmer et de s’expliquer quand elle le souhaitera.

- C’est ce crétin de prof de science politique Mr Darcy. Il m’avait déjà dans le collimateur l’année dernière. Et comme il sait que je suis dans une position délicate avec le doyen, il se venge. Il veut que je lui rédige une synthèse sur la macro-économie en Chine pour après demain

- Ah ouais pas très cool, tout ça ! Tu me diras, les profs profitent de la seule arme dont ils disposent.

- Ce qui m’énerve le plus, c’est que ma sœur vient de débarquer. Je lui promets de passer du temps avec elle et me voilà bloquée. Fais chier ! En plus ce soir, elle doit sortir avec des amis. Je devais m’occuper de la petite mais je suis coincé à la bibliothèque, jusqu'à au moins 20 heures. Je vais devoir lui dire d’annuler sa sortie.

- Où est le problème ? Je m’occuperai de Jenny. Je jouerai les baby-sitters, ça peut être sympa.

Sarah regarde Shawn avec étonnement, elle ne pensait pas que son ami lui proposerait son aide.

- T’es sûr que ça ne te dérange pas. Tu sais, je ne t’aie pas dit tout ça pour te demander ce service.

- Je le sais très bien. Et puis ça me plait. J’aurai l’impression d’avoir une petite sœur et de former une famille.

- Tu en as déjà une, ne l’oublie pas dit Sarah, avant de lui poser une main chaleureuse sur la sienne.

- Je sais, Jamie et toi vous êtes ma vraie famille dit Shawn avec un sourire au coin des lèvres.

Les deux amis sont obligés de cesser leur discussion car leur enseignant fait son entrée dans la salle.

Centre-ville de Chicago, siège du « C.A.S ». Peterson et Thompson rentrent dans l’enceinte du bâtiment. Avant d’être interceptés par Cross qui les attendait de pied ferme. Sans échanger un mot, les deux agents le suivent dans son bureau. Ils ne savent pas ce que leur patron leur a préparé. Mais qu’il vienne les chercher, cela n’augure rien de bon. Ils se demandent s’il n’a pas décidé de leur faire porter le chapeau pour les derniers ratés que l’agence a subi.

Une fois dans son bureau, Cross se sert un verre de cognac dans son mini bar, sans en proposer à ses subordonnés. Cela les étonne, leur supérieur n’a pas l’habitude de boire, surtout en matinée. Les deux agents restent debout, comme des militaires, attendant l’autorisation de pouvoir s’asseoir.

Il les regarde et agite son bras gauche pour leur signaler qu’il attend leurs rapports.

- Vous en mettez du temps pour me faire votre rapport. Que s’est-il passé ?

- Rien de fâcheux. C’est juste qu’il y avait beaucoup de monde à l’aéroport, on a dû prendre de nombreuses précautions.

- Je me fous de vos problèmes logistiques. Est-ce que c’est fait ? C’est tout ce que je veux savoir.

Les deux agents hochent affirmativement de la tête. Ils ont eu des difficultés pour placer des appareils à l’intérieur de l’aéroport sans se faire repérer par la sécurité ou par des caméras. Ils ont finalement réussi leurs tâches et heureusement pour eux car ils savent que Cross n’aurait accepté aucune excuse.

- On a pu mettre les détecteurs télémétriques et de chaleurs adaptées à nos cibles près des portes. Tous les voyageurs seront obligés de passer devant, on détectera tous de suite s’ils présentent l’anomalie en question.

- Parfait ! Enfin une bonne nouvelle dit Cross, avant de boire d’une traite son verre.

Thompson se mord la langue. Il souhaiterait poser une question mais il se demande si son supérieur ne lui en tiendra pas rigueur. Il décide de ne pas se dérober lorsqu’il sent le regard perçant de Cross se poser sur lui.

- Si vous le permettez, j’aimerai savoir pourquoi en placer à l’aéroport et pas aux gares ou stations de bus. Ils peuvent venir par n’importe quel mode de transport.

Cross sourit, comme s’il prenait plaisir à expliquer l’opération qu’il est en train de mettre en place.

- Depuis les récents évènements, nos cibles se sentiront attirées l’une vers l’autre. Chacun vient d’horizons et peut être même de pays différents. Ils prendront donc l’avion. C’est le moyen le plus rapide et cela va se dérouler dans cette ville, comme la dernière fois. Ils ne comprendront pas eux même pourquoi mais ils se sentiront obligés de venir ici. Ils seront attirés. Et cette fois, ça ne se terminera pas par un carnage car je serais là. Mais pour répondre à votre question, nous avons des moyens limités. Certaines personnes au gouvernement ne partagent pas nos opinions sur la nécessité de cette agence. Nous devons donc faire avec les moyens du bord. Placer des détecteurs à l’aéroport est la stratégie la plus censée.

Les deux agents acquiescent de la tête, ne voyant rien à rajouter avant de prendre congé. Ils sont heureux de pouvoir le faire, sans avoir reçu de blâme ou avoir subi une nouvelle torture psychologique de la part de leur supérieur.

Une fois dans le couloir, Thompson se tourne vers son supérieur et lui demande :

- C’est quoi cette histoire ? Il y’a déjà eu un précédent ? et ça c'est fini en carnage ?

- La dernière fois, ils n’ont rien pu faire, ça a été horrible. Je suis content de ne pas avoir été présent. Plus de deux cents personnes sont mortes. Une vraie boucherie ! mais personne n’ose en parler.

- Hallucinant, j’ignorai tout ça ?

- Tu devrais réviser tes cours sur l'agence, gamin. Cross est très pointilleux là-dessus dit Peterson, avant de se séparer de l’informaticien et de se diriger vers la salle des analyses.

- Sans blague ! Je ne m’en étais pas rendu compte ! s’exclame Thompson sur un ton ironique, avant de continuer sa route vers son bureau.

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