13 avril

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Ma mère ! Voici le temps venu, d'aller prier pour mon salut : Caroline est revenue ! Ligotez-moi, empêchez-moi d'être ce type-là qui retourne renifler le parfum qui a fait si mal avant. N'existe-t-il pas de pince-nez pour les sentiments nauséabonds ? Si je bouche tous mes sens, peut-être suffira-t-il. D'autant que sont retour est fracassant, lourd comme un météorite. Il s'éteint des dinosaures dans mon cœur. Oui, elle m'a écrit... Une lettre que j'aimerai avoir créé mais que je préfère plus encore avoir reçu :


"Vos yeux sont l’indice de la diffusion de mon venin dans votre corps. Quel ardent désespoir que de devoir affronter votre regard. Permettez moi alors d’observer votre bouche. Cachée sous vos paroles, emmenant votre auditoire à une admiration voulue. Le tendre jeu qui émane de votre fort intérieur m’envoûte dans des pensées bien vicieuses. L’abandon du physique dans la puissance des mots, voilà comment je vous repère dans cette pièce. Vos lèvres se serre dans l’attente du contact surréel de nos âmes. Ces lèvres, j’en envie la texture, j’en rêve la présence sur les miennes. Je me surprend à me perdre dans une rêverie érotique, d’un moment intime entre elles et mon corps tout entier. « Regardes moi dans les yeux ». Bon sang, pourquoi me forcez-vous à quitter cette invention de mon esprit qui fait frétiller mon corps tout entier ? Je m’imaginais déjà voyager au creux de votre cou, me perdre dans chaque parcelle de votre corps. Je refuse de revenir à cette triste réalité. Si je m’y attardais, ce regard, il pourrait changer tout mon monde. Je pourrai y entrevoir la couleur de l’espoir noyé dans mes blessures. Si c’est un rêve, c’est bien trop beau. Me regardez-vous vraiment ? Maudit soit le doute. Il vous faudra rêver d’un autre regard."


"Je pourrais y entrevoir la couleur de l'espoir noyé dans mes blessures". Je me place devant le miroir, seule l'épaisseur d'un papillon me sépare de mon reflet. J'y observe mes pupilles. Au fond, il n'y a de pastille rose bonbon nulle part. Disparue, annihilée, détruite en deux pauvres semaines. Hiroshima aux prunelles grises. Je voudrais être ému, mais rien ne vient. L'eau du lavabo ne coule plus dans mes yeux. Le siphon garde tout pour lui. Mon lit devient un océan de confort quand il était le creuset de mes tourments. Je ne quitterai plus cette armure de coton qui m'enlacera toujours. Caro, tu n'es pas Mathilde et je résisterai car je ne suis pas Brel : au ciel je ne cracherai plus pour toi. Je garde mes glaires pour une autre.

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