20 mars

Une minute de lecture

La fascination pour la "génération perdue" de certaines personnes m'a toujours interpellée. Leur surnom, paraît-il, leur fut donné à l'époque par un barman exaspéré de voir ces dandys américains finir constamment sous la table des nuits parisiennes les plus chics. Pendant deux ans, il m'apparaissait que des faisceaux d'indices disséminés çà et là me conduisaient inexorablement à eux : Minuit à Paris de Woody Allen, qui m'avait enchanté - les français sont trop sensibles à la flatterie - et où Owen Wilson était pour une fois sérieux ; mon premier Beigbeder L'amour dure trois ans, où comme un fantôme, est partout présente l'ombre de Francis Scott Fitzgerald ; puis mes larmes sur Rive Gauche de Souchon où se trouve la phrase la plus marquante de mon histoire de la chanson française :


Si tendre soit la nuit, elle passe.


Un autre grand disait que la vie est un hasard parfois contraire aux destinées ; alors j'ai lu. J'ai lu Scott Fitzgerald, j'ai lu Hemingway, j'ai lu Steinbeck. Seul le dernier m'a fait pleurer - sans doute est-ce du à la poussière sèche de l'Oklahoma qui s'échappe de son roman et vient piquer les yeux - tandis que sur Scott Fitzgerald, la nuit tendre est définitivement passée.

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