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Le jardin était tranquille en cette fin d’après-midi. Une douce brise passait dans les arbres, tournoyait au-dessus des fleurs avant retomber vers le point d’eau. Le soleil était encore haut et éclairait un beau ciel d’azur. Un reflet entre les nuages attira son regard. Dans les rayons dorés, un oiseau mécanique volait vers lui. Il tendit le bras pour qu’il s’y pose et sourit. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu cet épervier de cuivre. Sans ouvrir tout de suite son compartiment, il revint vers la maison puis entra dans la véranda. Son frère s’y trouvait justement et lui demanda :

« Nous avons du courrier, Sergey ?

- Oui, notre mère a enfin pensé à nous. »

D’un geste théâtral, il sortit la lettre et commença à ouvrir l’enveloppe. Pavel se rapprocha mais avant qu’il ne commence à lire il lui subtilisa la missive.

« Eh ! protesta Sergey. Qu’est-ce que tu fais ? »

Son frère arborait un sourire amusé qui cachait visiblement quelque chose.

« Ce message vient de me rappeler que tu as une promesse à tenir.

- C’est-à-dire ?

- Tu n’avais pas convenu d’un détail avec Shynar ?

- Je ne… »

Il s’interrompit. Un mélange de déni et d’incertitude passa dans son regard et il baissa la tête.

« Je me suis dit que je pourrais le faire plus tard… tenta-t-il sans conviction.

- Très bien, mais alors je garde la lettre !

- Qu’est-ce que c’est que ce chantage ?

- Le meilleur moyen de te pousser à agir. On dirait que tu n’as pas envie de t’engager.

- Tu sais bien que ce n’est pas vrai !

- Dans ce cas comporte-toi de façon adéquate. »

Son jumeau acquiesça avec un soupir.

« Arrête d’être timide, Sergey !

- C’est bon, j’y vais…

- Courage ! Si tu veux, je t’accompagne jusqu’au bureau de Nikita.

- Sérieusement, je vais le déranger dans son travail pour lui parler d’un sujet auquel il est totalement étranger. »

Sur cette dernière plainte, il quitta le salon, suivi de son frère. Ils se rendirent à l’étage et s’arrêtèrent devant la porte fatidique. Avant d’entrer, Sergey tenta sans trop y croire de récupérer la lettre. Pavel la cacha derrière lui et s’amusa :

« Tu rêves. Allez, entre ! »

Il le laissa passer dans le bureau, un éclat malicieux dans le regard. Une fois que la discussion s’engagea à l’intérieur, il étendit ses perceptions auditives en réprimant une once de culpabilité.

« De quoi veux-tu me parler ? demandait Nikita.

- Eh bien, c’est un sujet un peu délicat… Mais comme il pourrait avoir des conséquences sur mon travail j’ai pensé qu’il fallait peut-être que j’en discute avec toi. »

À ce moment Pavel remarqua Gavriil qui passait par là.

« Que fais-tu ici ? lui demanda ce dernier.

- Je soutiens Sergey moralement. »

D’abord perplexe, l’aîné comprit vite de quoi il retournait.

« Non, quand même pas ? »

Son camarade hocha la tête avec un grand sourire. Tous deux écoutèrent la suite de l’étrange conversation, jusqu’à ce que Desya les rejoigne.

Qu’est-ce que vous faites ?

Ils lui firent signe d’être discret et de les rejoindre. Ce dernier utilisa à son tour la même incantation, juste à temps pour entendre l’essentiel.

« Je viens te demander la permission de me fiancer ! »

Un silence impossible à interpréter fit suite. Les trois espions auraient donné cher pour voir la réaction de leur chef. Après un long moment, Nikita répondit enfin :

« Je vois, c’était donc pour ça que tu as autant tergiversé. »

Dans sa voix se décelaient un reste de surprise et un sourire.

« Eh bien tu es libre d’agir comme bon te semble. Si tu y as bien réfléchi je n’ai aucune opposition à exprimer. »

Probablement plus étonné encore, Sergey mit un temps avant de murmurer :

« Merci.

- Que dirais-tu d’aller annoncer la nouvelle aux autres ? »

Les autres en question, sachant qu’ils seraient pris sur le fait, décidèrent de rester. La porte s’ouvrit et leurs camarades marquèrent un temps d’arrêt.

« Il semblerait que tu puisses t’épargner cette peine. » remarqua Nikita.

Avec un sourire, Pavel rendit la lettre à un Sergey qui ne réalisait pas encore ce qui lui arrivait.

« Toutes nos félicitations ! » sourit Gavriil.

Son cadet parut sortir de sa rêverie, se tourna vers Desya et déclara :

« La prochaine fois, c’est ton tour. »

Quoi ?

Pris au dépourvu, celui-ci lança un regard désemparé à ses frères d’armes, qui éclatèrent de rire.

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