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Un néant immaculé parcouru de volutes argentées. Peu à peu, un décor se dessina autour de lui. Un sol lisse, des murs éloignés, des colonnes, un plafond inexistant. Tout était comme plongé dans une brume blanche, les lignes grises imprimées dans les parois évoquaient du marbre. Il regarda autour de lui, cherchant à déterminer à quel genre d’épreuve il serait confronté cette fois-ci. Lorsqu'il ramena son attention vers ce qui se trouvait devant lui, il eut un léger mouvement de recul. Une ombre se tenait non loin de là, immobile. Il porta la main à la garde de son épée et elle fit de même. Chacun dégaina en se jaugeant et se mit en garde. Fidèle à son habitude, le soldat initia le combat. Les lames s’entrechoquèrent avec force, laissant résonner l’acier. Après un bref échange de coups, ils s’écartèrent un instant. À l’engagement suivant, ce fut l’ombre qui s’élança. Elle utilisa un enchaînement brutal dont il para la majeure partie et dévia l’autre. Il répliqua avec une série plus technique pour tenter de la piéger, sans succès. À mesure que le duel se poursuivait, il lui semblait que quelque chose n’allait pas. Bien sûr, sa situation n’avait rien de logique, il mettait sa vie en jeu face à une illusion dans un lieu qui n’existait même pas, mais il sentait que le problème venait d’ailleurs. Le style de son adversaire lui était familier, comme s’il l’avait déjà affronté et connaissait ses moindres mécanismes. L'ombre en face paraissait également de plus en plus hésitante, comme saisie des mêmes doutes que lui. Alors que tous deux s’apprêtaient à porter une puissante attaque, ils retirent leur coup. Ce fut comme si un bandeau tombait de devant ses yeux. La silhouette prit une apparence humaine.

« Sergey ?

- Pavel ? »

Les jumeaux demeurèrent figés un instant, leur épée encore à la main. L'incrédulité et la surprise se lisaient sur leurs traits. Ils rengainèrent et demandèrent en même temps :

« C’est bien toi ? »

Pavel esquissa un sourire un peu sarcastique et déclara :

« Si aucun de nous deux n’essaye de poignarder l’autre dans les prochaines minutes, c’est que nous ne sommes pas des illusions.

- Il faudrait tout de même vérifier ; répondit Sergey, encore étonné ; je n’aime pas les incertitudes.

- Si tu veux. J'ai une idée : que penses-tu de ta capacité spéciale ?

- Je la trouve parfaitement inutile et j’aimerais éviter de m’en servir autant que possible. Et si tu me suggères encore une fois d’offrir des fleurs à Shynar, je renouvellerai ma menace de décorer personnellement ta tombe. C’est bon ?

- Oui, s’amusa son frère, je n’ai plus de doutes sur ton identité.

- Bien, à mon tour. À qui as-tu dit au revoir en dernier quand nous avons quitté l’Armée et pourquoi ?

- À Tsering, parce que j’avais été assez occupé avant et que tu as insisté pour que je le fasse le matin même de notre départ. Tu avais été particulièrement insupportable, ce pourquoi je n’avais pas voulu le faire plus tôt. Alors ?

- Tu es bien Pavel, je le confirme.

- Parfait, le sujet est clos. À présent trouvons un moyen de nous échapper de cette illusion. »

Il n’avait pas plus tôt fini sa phrase qu’une intense lumière se déversa tout autour d’eux, effaçant le décor.

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