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L’horloge sonna trois fois. Il ferma son livre et le posa sur la table basse devant lui, puis se leva du canapé et se rendit à sa chambre. Il y récupéra quelques affaires sur son bureau avant de redescendre. Une fois dans l’entrée, il attrapa son sac dans l’entrée et y mit ce qu’il avait en main, hésita à prendre un manteau pour finalement décider qu’il faisait assez chaud pour s’en passer. Alors qu’il s’apprêtait à sortir, il remarqua son épée posée sur une chaise près du porte-manteau. Elle paraissait briller légèrement et l’instant d’après la voix de Vey résonna dans sa tête.

Maître, laissez-moi venir avec vous.

« Si tu veux, mais pourquoi ? » s’étonna-t-il.

Je ressens un danger potentiel vous concernant à la cour. Le Lys le maintiendra à distance.

« Peux-tu me donner plus de détails ? »

Je suis désolée, ce n’est qu’une perception confuse. Peut-être se précisera-t-elle une fois là-bas.

« Entendu. En ce cas allons-y. »

Il prit l’arme et l’accrocha à sa ceinture puis quitta la maison. Dehors, le temps était beau, en accord avec cette saison majoritairement ensoleillée. Tout en parcourant les rues, il regardait les décorations chamarrées accrochées aux fenêtres. Dans quelques jours commenceraient les commémorations de la fondation de la capitale, et l’ambiance festive se devinait de plus en plus à mesure qu’il approchait de sa destination. Après quelques minutes de marche, il arriva au palais impérial. Alors qu’il passait le portail, Vey le prévint :

J’ai ressenti la menace !

? demanda Akihito.

Quelqu’un que vous venez de croiser, mais il s’éloigne à présent, je ne puis plus le localiser.

Il s’arrêta et se retourna. Cependant, la foule qui entrait et sortait ne lui permit pas de repérer quiconque. Emporté par le mouvement, il dut se résoudre à poursuivre son chemin.

C’est étrange, reprit-il, qui pourrait bien m’en vouloir au point de t’inquiéter ?

Nous sommes en guerre, répondit l’esprit, peut-être que des ennemis de l’Empire savent que vous êtes le concepteur de ses automates et veulent priver le pays de cet avantage.

Tu as sûrement raison. Je serai prudent dorénavant.

Il entra dans le palais, traversa le grand vestibule, et se rendit à la vaste terrasse qui donnait sur les jardins. Là, il chercha du regard celui qu’il devait retrouver. Il le trouva, en haut des escaliers, face aux parterres en fleurs. C’était un homme d’une trentaine d’années, aux cheveux bruns mi-longs et bouclés de la même couleur que sa courte barbe, et dont le regard marine trahissait le caractère enjoué. Sa tenue assortissait le rouge et l’argent, rappelant l’alliance à son annulaire gauche. Le jeune homme le rejoignit et le salua.

« Bonjour, Monsieur Ewing.

- Ah, le jeune Monsieur Otsuka ! Comment allez-vous ?

- Très bien, et vous ?

- De même. Tout semble nous sourire, et même ce malheureux conflit nous est profitable puisqu’il nous permet d’augmenter la production. »

Akihito esquissa un sourire hésitant. Il était toujours quelque peu déconcerté par l’énergie de son interlocuteur, qui paraissait éprouver un inépuisable entrain quelle que soit la situation. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle il essayait de prendre un minimum de rendez-vous avec lui. Cependant, étant donné que cet homme était le directeur des fabriques d’automates, ce n’était pas chose aisée. Ce jour-là il voulait parler au jeune concepteur de l’avancement de l’assemblage des modèles de combat. Et c’est ce qu’il fit pendant une heure, intarissable, jusqu’à ce que le jeune mécanicien prétexte d’autres affaires pour s’échapper. Il ne put retenir un soupir en s’éloignant. Il ressortait toujours fatigué de ces entrevues.

Vous avez vaillamment survécu. plaisanta Vey.

Il sourit et pressa le pas.

« J’ai hâte de retrouver mon automate-infirmier ! »

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