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Cher Sergey,

J’ai été heureuse de recevoir ta lettre, et me voilà rassurée maintenant ! Je ne doutais pas de ta fidélité, mais malgré moi je me méfiais des intentions de cette jeune femme. Je ne te répèterai pas certaines rumeurs, car je pense que tu les connais déjà, mais elles étaient suffisantes pour m’amener à me poser des questions. Enfin, mieux vaut laisser tout ceci de côté. Ce n’est pas toujours facile de jouer la princesse qui attend sagement son preux chevalier. À plus forte raison quand la demoiselle en question aimerait parcourir le monde à ses côtés. Pour conclure cette drôle de parenthèse, je t’annonce que tu as gagné un œillet ! Si je me souviens bien de ce que tu m’as appris, il est le symbole d’une relation de sincérité inscrite dans la durée. Et ne t’avise pas de me répondre par une violette !

À propos de fleurs, le paysage est magnifique en cette saison. Dommage que tu ne sois pas là pour le voir. Le temps poursuit sa course tranquillement au village, et tes prévisions se confirment. De plus en plus d’habitants des régions plus au nord arrivent. Certains ne font que passer et poursuivent leur exode vers le sud, tandis que d’autres s’installent pour une plus longue durée. Souvent, c’est parce qu’ils ont de la famille ici. Leur venue est un bon moyen de rester informés sur la situation militaire. Cependant, voir tous ces gens privés de leur foyer me fait de la peine. J’ai beau me dire qu’à la fin de la guerre ils retrouveront ce qui leur appartient, je ne peux pas m’empêcher de penser que pour l’instant, ils ont tout perdu. Certains sont même séparés de leurs proches.

Avec mon père, nous avons recueilli un jeune garçon qui est arrivé il y a quelques jours au village. Il était blessé, et avait notamment le bras cassé, et personne ne l’accompagnait. Nous l’avons soigné et il a accepté de rester chez nous au moins le temps d’aller mieux. Il serait à la recherche de son grand frère, un soldat porté disparu vers le sud de la ligne de front. Il n’a pas voulu nous donner plus d’informations sur lui, si ce n’est son nom : Rimsky. Il doit avoir au moins une dizaine d’années, et je pense que la langue de l’Empire n’est pas sa langue maternelle. Il a un accent qui m’est familier, mais que je n’arrive plus à situer. Il est assez taciturne et méfiant, et j’aimerais pouvoir l’aider. Enfin, je ne veux pas t’embêter avec mes histoires, je suis sûre que tu as d’autres soucis et sujets d’importance auxquels consacrer ton attention.

Je te souhaite bon courage pour tes missions et je t’embrasse,

Shynar

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