21

2 minutes de lecture

Chère Shynar,

J’ai l’honneur par cette lettre d’inaugurer notre correspondance. Il est temps de rattraper le retard des dix années précédentes !

J’aimerais te poser beaucoup de questions sur ton quotidien pendant cette période, mais je ne saurais pas par où commencer. Tu as dû t’ennuyer un peu au début, non ? Nous ne parlions pas beaucoup du temps que nous passions séparés, lorsque nous nous retrouvions aux vacances d’été.

Repenser à notre enfance, à nos jeux et aventures, me donne envie de revivre ces moments. Te souviens-tu de la carte au trésor que nous avions trouvée avec Pavel ? Un de ces jours, il faudrait que nous retournions tous les trois sur les lieux que nous avions découverts. Je ne suis pas particulièrement nostalgique du passé, mais depuis que nous nous sommes revus je repense souvent à nos grandes explorations. En attendant, les expéditions dans lesquelles mon frère et moi nous engageons sont autrement plus dangereuses. Je pourrais te raconter comment deux assassins ont cru qu’ils pourraient nous éliminer, et ont au lieu de cela quitté la vie, mais je ne voudrais pas t’inquiéter.

À part ce petit interlude, notre mission a commencé paisiblement, tout juste perturbée par une malencontreuse attaque de loups. Enfin, ça a donné à Pavel l’occasion d’exercer sa capacité spéciale. Il en a d’ailleurs profité pour me faire remarquer encore une fois que j’avais la fâcheuse tendance d’oublier que j’étais un ëar. Mais en même temps… Je persiste à penser que je n’ai pas eu de chance. J’ai même hérité d’une rare malchance, avec ma capacité spéciale. Même les Onyr ont plus de possibilités que moi, alors qu’ils ne peuvent pas utiliser leurs incantations dans n’importe quel contexte.

À ce propos, où en es-tu de ta formation de soigneuse ? J’imagine qu’être une kalypse s’avère bien utile, puisque ça te permet d’augmenter tes perceptions sensorielles. Ton père a-t-il beaucoup de gens à soigner en ce moment ? Avec la guerre qui a déjà bien commencé, vous risquez s’avoir de quoi vous occuper. Normalement, la ligne de front ne devrait pas s’étendre trop près de notre village, mais je pense que ceux qui ont dû quitter leur foyer vont chercher refuge dans les lieux épargnés par le conflit. De mon côté, je vais m’efforcer d’éliminer les menaces, afin d’amener les affrontements à leur terme le plus vite possible. Et ça ne va pas être de tout repos !

J’espère que ma lettre te trouvera en bonne santé, et que nous pourrons vite nous retrouver.

Je t’embrasse,

Sergey


Il plia sa lettre et la rangea dans le compartiment de l’oiseau-automate. Il ajouta une fleur blanche semblable à une rose, en prenant garde de ne pas l’abîmer. Son frère le rejoignit et remarqua :

« Un gardénia ? C’est un symbole de beauté féminine, non ?

- Elle saura apprécier le compliment. » sourit Sergey.

Il referma le compartiment et l’oiseau doré étendit les ailes. La machine prit son envol, disparaissant rapidement dans le ciel bleu.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Hisoka ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0