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Soleil éclatant et topaze ciselée

Des fleuves ondoyants aux remparts de rubis

Sous de nouveaux ciels brises et alizés

M’ont mené bien loin de mon cher pays

Il marqua un temps pour apprécier le poème, puis sourit et agita la tête.

« L’image est jolie, mais le rythme est bancal. Qu’en penses-tu, Asdrubal ? »

Son cheval qu’il menait par la bride hennit comme pour acquiescer.

« Tu as raison, ça ne vaut pas le Chant de la Fortune. »

Une brise s’engouffra dans la passe, faisant chanter les roches rouges. Il suivait ce chemin escarpé depuis un moment, attentif aux moindres crevasses dans le sol. Il n’avait pas l’habitude des montagnes et encore moins de ce climat chaud et sec ; malgré cela il était heureux de se rendre enfin dans ce pays. Il avait toujours voulu le visiter, et même s’il était en mission il n’en profitait pas moins de tous les somptueux paysages qu’il traversait.

Si son manteau blanc le faisait ressembler à un voyageur ordinaire, d’autres détails de sa tenue indiquaient son rôle. Il portait une armure légère dans des nuances de bleu et arborait fièrement une épée à deux mains ouvragée. Ses cheveux blonds et son teint clair rappelaient les peuples de l’est et malgré ses traits juvéniles son regard azur était empli de détermination. Un pendentif accroché à son fourreau représentait l’emblème de son royaume, deux ailes déployées autour d’une couronne de cristal. Par sa lignée, il avait reçu la charge de protéger son pays, et ce n’était que la deuxième fois qu’il le quittait sur ordre de son souverain. Celui-ci lui avait confié cette mission quelques jours auparavant, par une belle matinée ensoleillée. Un de leurs alliés avait requis leur aide après s’être fait dérober un puissant artéfact.

« Deux serviteurs de la couronne ont déjà été envoyés, mais ils ont demandé spécialement le concours du Chevalier à la Rose de Cobalt.

- C’est curieux, leurs guerriers sont de fiers combattants, je me demande pourquoi ils ont de besoin de moi. Mais nous n’allons pas refuser cela à nos amis. Cependant…

- Je devine tes soucis, avait souri le vieil homme, mais ne t’en fais pas, le royaume sera en sécurité même en ton absence. Depuis que tu as rapporté la Rose les monstres se font moins nombreux et ma garde suffira à protéger la population. Tu peux partir sans crainte, Euan. »

Le chevalier s’était donc mis en route avec son inséparable compagnon, un étalon alezan qu’il avait nommé Asdrubal. En quelques journées sans incidents il était parvenu au royaume allié et il s’apprêtait à rejoindre le point de ralliement.

Une lumière devant lui lui indiqua qu’il sortirait bientôt du couloir. Il pressa le pas et s’arrêta une fois en plein air. La vue qu’il avait était magnifique, il se trouvait sur un plateau entre les contreforts de la montagne dont l’extrémité en pente douce menait à d’immenses plaines. Celles-ci s’étendaient jusqu’à l’horizon, telles un océan de sable doré ; çà et là le vent dessinait des dunes et au loin serpentait une rivière aux méandres rehaussés d’émeraude. Pas un nuage ne traversait le ciel bleu pur où régnait un soleil resplendissant.

« C’est impressionnant, je n’avais jamais vu un tel désert ! Ah, j’aperçois le campement. »

Un peu en contrebas se trouvaient quelques tentes devant lesquelles discutaient deux silhouettes. Heureux d’être enfin arrivé il se hâta de traverser le plateau. À mesure qu’il approchait une drôle de sensation le prenait, comme un pressentiment familier.

« Ce ne seraient quand même pas… »

Il reconnaissait la jeune femme de gauche, cette tenue violette et ces longs cheveux relevés aussi sombres que ses yeux brillants, mais surtout sa taille légèrement inférieure à la moyenne et son attitude pleine d’assurance. Son compagnon non plus ne lui était pas inconnu, avec son éternel manteau brun sur des vêtements couleur sable, il se démarquait par sa haute stature tandis que ses cheveux châtains rappelaient son doux regard noisette. Un autre détail confirma leur identité : elle avait toujours son arbalète, et lui son grand bouclier et son épée légère.

Ils se tournèrent vers lui et l’accueillirent avec un grand sourire :

« Euan ! Tu es enfin arrivé !

- As-tu fait bonne route ?

- Aissia ! Egidio ! C’est incroyable, c’était vous les envoyés !

- Eh oui, répondit son ami, content de nous retrouver ?

- Et comment ? Vous m’avez fait une belle surprise !

- Étant donné notre cible, s’amusa Aissia, on s’est dit que tu ne serais pas de trop.

- Pourtant, vous êtes versés dans l’art du combat. J’ai entendu dire qu’il s’agissait d’une créature maléfique, mais quel genre de monstre vous rendrait si prudents ?

- Une hydre, peut-être ?

- Ah oui, en effet ! »

Le chevalier marqua un temps avant d’ajouter, songeur :

« Avec tous les hémisaures que j’ai affrontés, je suis un peu entraîné, mais…

- C’est un peu plus gros qu’un lézard bipède.

- D’autant que l’enyolithe lui donnera de la force. commenta Egidio.

- C’est le trésor à récupérer ?

- Oui, c’est une gemme protectrice de notre pays.

- Je pense pouvoir vous aider, alors. J’ai une certaine expérience pour rapporter des artéfacts défenseurs ! »

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