Ils devinèrent la mer avant de la voir. Une brise salée transportait des embruns jusqu’à eux, et les cris des mouettes résonnaient haut dans le ciel. Ils marchaient tous deux dans les dunes, entre la végétation indomptée et les coquillages échoués. En face d’eux, une colline sablonneuse leur bloquait la vue.

« Je suis sûre que la mer se trouve derrière ! affirma-t-elle.

- Allons voir. » répondit-il.

Elle commença à courir vers le haut de la dune.

« Aissia, attends-moi ! »

Il partit lui aussi et la rattrapa rapidement. Ils parvinrent en même temps au sommet et s’arrêtèrent pour contempler le paysage. Face à eux s’étendait une grande étendue marine, teintée de vert par endroits et du blanc de l’écume à d’autres, parcourue à l’horizon par de fiers navires. Une large bande aréneuse et dorée passait en contrebas et se prolongeait à droite et à gauche à perte de vue. Le soleil amorçait sa descente à l’ouest, déployant un éventail de rayons et de couleurs dans le ciel. À l’est, une petite ville côtière scintillait dans les derniers ors du jour.

« C’est magnifique ! s’exclama-t-elle.

- Je suis d’accord, renchérit-il, c’est la première fois que nous voyons la mer, et je pressens que ce ne sera pas la seule.

- Tu as bien raison, approuva-t-elle, après notre quête je propose que nous fassions d’autres voyages, pour voir toutes les mers du monde !

- Excellente idée ! sourit-il. Cette onde sera le témoin de notre souhait.

- Tu es un peu grandiloquent. » le taquina-t-elle.

Ils rirent tous deux. Egidio reprit :

« À présent, remettons-nous en route. Il faut atteindre la ville avant la nuit pour trouver un gîte. Et demain, nous trouverons un bateau pour traverser la mer ! »