« Je crois que je ne m’y habituerai jamais. déclara-t-elle.

- À quoi ? s’enquit-il.

- À ces animaux. Ou plutôt au mal de mer qu’ils me donnent à chaque fois.

- Il fallait bien que nous trouvions un moyen de traverser le désert, Aissia. Et quoi de mieux que des dromadaires ? »

Elle ne répondit rien mais eut une moue dubitative. Elle leva le regard vers le ciel sans nuages et déduisit l’heure à la position du soleil. Elle soupira à nouveau.

« J’espère que nous quitterons bientôt cette région. Je n’en peux plus de cette chaleur.

- Pourtant, remarqua-t-il, tu devrais y être habituée, depuis le temps que nous vivons dans le sud.

- Toute notre vie, il me semble. précisa-t-elle. Sauf que nous n’habitons pas directement dans le désert.

- Courage, s’amusa-t-il, plus que quelques jours à tenir. »

Elle hocha distraitement la tête avant d’observer le paysage autour d’eux. Les dunes reflétaient la lumière, immobiles, et le sable brûlant subissait les rayons impitoyables du soleil. Elle se demanda par quel miracle il ne se changeait pas en verre.

« Regarde ! l’appela-t-il. Une oasis ! »

Une ombre ondulait à l’horizon, verte et accueillante.

« Je parie que c’est un mirage… dit-elle avec lassitude.

- Ne sois pas si pessimiste. On dirait que tu regrettes ce voyage.

- Pas du tout ! protesta-t-elle immédiatement. Je pourrai le faire plusieurs fois, même. Et rien que pour toi.

- Je suis touché. J’aimerais d’ailleurs pouvoir te rendre la pareille.

- Ne te sens pas redevable, Egidio. Ta récompense sera la mienne. »

Il chercha quoi répondre, puis décida de changer de sujet.

« Tu avais raison pour l’oasis. Je crois que nous allons encore cheminer un moment. »