« Dépêche-toi, Egidio ! »

Campée en bas de l’escalier, elle s’impatientait. Elle recoiffa pour la cinquantième fois ses longs cheveux de jais. Elle aimait les attacher en une queue de cheval un peu lâche, laissant quelques mèches encadrer son visage ovale aux yeux noirs. Elle tapa un peu du pied, puis lissa un pli imaginaire de son manteau violet ; sa couleur préférée. Entendant des pas dans les escaliers elle releva la tête. Son compagnon la rejoignit. À la différence de la jeune fille, il était très grand ; cependant elle compensait sa petite taille par un caractère affirmé. Lui-même était plus mesuré, son visage assez quelconque laissait transparaître sa personnalité douce. Il avait de courts cheveux châtains, et des yeux ronds et bruns-dorés. Il s’habillait dans des teintes discrètes, même le fourreau de son épée était d’une teinte proche du sable. Il la portait négligemment sur une épaule, avec son bouclier rond dont il emmêlait les courroies.

« J’ai mis plus de temps que prévu à rassembler mes affaires. » s’excusa-t-il.

Elle esquissa un sourire moqueur et attrapa son arbalète sur la table de l’entrée.

« On dirait presque que ce voyage est plus important pour moi.

- Combien de fois veux-tu que je te demande pardon pour mon retard, Aissia ? sourit-il.

- Une suffira, merci. Ne nous attardons pas davantage. »

Elle ouvrit la porte avec énergie et s’exclama :

« C’est parti ! »