26. Les vacances de Pâques

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La famille d’Outrepont décida de faire les choses en grand en invitant les proches de Madison. Ils voulaient rencontrer ceux qui avaient, en partie, élevé Madison.

C’est donc en famille qu’André, Mathilde, Christophe et Clémence se retrouvèrent devant la maison de Victor et Ségolène.

Discrètement, alors qu’ils attendaient leur fils et sa compagne, Mathilde glissa à son époux,

— Quand je vois la taille de la maison, je comprends ce qui a fait tourner la tête de ma sœur !

André acquiesça en ajoutant,

— Et finalement, c’est sa fille qui risque le plus d’en profiter… Je suis quand même épaté qu’elle soit aussi bien accueillie par la famille de son père biologique.

— Nous verrons, il nous a invité, j’imagine que c’est dans le but de mieux nous connaître… Mais bon, il maintient bien Valérie à distance.

— Oui, enfin, elle a tout fait pour, aussi ; lui envoyer des lettres de menace par rapport à l’éventuelle plainte que Madison pourrait déposer contre elle. Elle le cherche, non ?!

— C’est vrai. Madison est bien gentille de ne pas porter plainte. Je crois qu’elle ne veut plus dépendre d’une quelconque manière de sa mère. Je la comprends.

André se retourna en entendant une voiture se garer à proximité.

— Ah, Clémence et Christophe sont là, nous allons sonner alors !

Ségolène les accueillit et leur présenta sa fille et ses fils. Madison et Gaétan étaient déjà présents et semblaient très à l’aise.

Les parents de Gaétan, invités eux aussi, firent connaissance avec la famille de Madison.

En observant sa cousine, Christophe fut positivement surprit lorsqu’il capta que Chloé appelait Madison « sister » et qu’Antoine et Quentin, accompagnés de leurs épouses respectives, étaient avenants dans leur façon d’être avec Madison.

Après discussion, Christophe et Clémence comprirent que les aînés étaient très clairement au courant de la situation de leur père et acceptaient d’intégrer Madison dans leur clan.

— Papa râle toujours par rapport au fait que Quentin et moi sommes partis à l’étranger… Là, ça lui fait deux filles qui comptent rester en Belgique ! Et en plus, Madison projette de venir habiter ici, à proximité, dès que Gaétan et elle auront leur diplôme. Pour moi, ça me rassure ; je sais que les parents ne seront pas seuls.

Tous sympathisèrent, l’ambiance était sereine. Madison et Chloé monopolisèrent ensuite Clémence pour discuter « entre filles ». Après quelques échanges pleins d’humour, Madison embraya sur le futur mariage.

— Vous l’avez rapproché ? C’était prévu en octobre, non ?

— Effectivement, mais, en cherchant les dates pour la commune, celles que nous avions prévu n’étaient plus disponibles.

— Oh, mais, en été, ce n’est pas plus mal, s’écria Chloé. Vous allez faire ça où ?

Clémence regarda du côté de Christophe qui discutait avec Victor et éclata de rire.

— En fait, on est un peu nulle part ! Ma sœur vient avec des propositions, mais souvent trop chères, donc, on décline. Si ça se fait, on se mariera vite fait à la commune et puis on ira au MacDo du coin…

Madison souffla et hocha négativement la tête en levant les yeux au ciel.

— Et pour ta robe ?

— Rien non plus Madison… Et je n’ai pas envie de payer trois mille euros pour une robe que je ne porterais qu’une seule fois.

— Mais, c’est pour ton mariage !

— Je sais, mais si tu veux pouvoir manger quelque chose de bon ce jour-là, je préfère faire des économies sur la robe plutôt que sur la nourriture.

— Et quoi ? Vous êtes trop juste côté finances ? Demanda Chloé.

— Nous venons d’acheter une maison, nous avons pas mal de travaux à faire dedans, dont une tuile pour l’électricité que nous devons revoir complètement.

Compréhensive, Madison fit une moue boudeuse. Chloé rebondit,

— Ta robe, tu ne la ferais pas confectionner sur-mesure ?

— Sur-mesure, avec couturière ?! Ce doit être hors de prix, non ?

— Sauf si c’est moi qui te la dessine…

Etonnée, mais intéressée, Clémence l’interpella,

— Tu dessines des robes de mariée ?

— Bah, oui, je peux, je fais des études de stylisme ! Tu pourrais être l’un de mes projets ?!

— Euh, pourquoi pas, mais j’envisage quelque chose de classique, tu sais.

— Pas de problème, je peux te proposer du classique ; pour les études, on doit aussi prouver qu’on maîtrise les bases.

— Ta proposition me va droit au cœur, Chloé, je vais y réfléchir et en parler avec Christophe.

— Hé, non, il ne peut pas savoir comment sera la robe !

— T’inquiète, lança Madison, on tiendra le secret ! Dis, si tu fais la robe, tu feras les demoiselles d’honneur aussi ?

Madison regarda du côté de Clémence et ajouta,

— Enfin, si t’avais prévu des demoiselles d’honneur…

— Oui ! Comme ça, je pourrai faire des photos pour mon book, ça me fera de la pub !

Clémence accepta. Elle se sentait bien, la joie de vivre qu’elle voyait dans le regard de Madison lui mettait du baume au cœur, elle était sereine, elle avait retrouvé la partie manquante de ses racines. Cela lui faisait plaisir de la voir si épanouie.

De son côté, Clémence cachait un autre petit bonheur ; elle était à nouveau enceinte, mais n’en avait rien dit à Christophe, elle voulait attendre quelques semaines avant de le lui annoncer, à lui, qui ne saurait tenir sa langue face à sa mère.

La proposition de Chloé tombait à pic ; au vu de la situation, il serait judicieux d’avoir une robe « sur-mesure »… Surtout si ces dernières risquaient de prendre de l’ampleur ; si le bébé tenait bon, elle serait enceinte de six mois au moment du mariage.

Revenant au moment présent, elle sourit en voyant Mathilde et André en pleine discussion avec Adeline et Simon. Le courant passait bien, c’était une bonne chose pour Gaétan et Madison.

Elle songea à la rencontre d’André et Mathilde avec ses parents à elle. Une rencontre qui se révéla d’une froideur telle que rien que le fait d’y penser lui donna des frissons. Ses parents avaient acté le fait qu’ils avaient fait connaissance avec les parents du fiancé de leur fille. Sans plus.

André et Mathilde en étaient interloqués. Ils en avaient parlé à Clémence, sur le chemin du retour. Pour elle, ils avaient été tout à fait corrects. Ce n’était pas faute de les avoir prévenus du manque d’empathie de ces derniers par rapport à tout ce qui la concernait, Christophe en avait déjà eu quelques échantillons, André et Mathilde, eux, n’en revenaient toujours pas.

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